L’histoire :
Vietnam, 1920. La situation est explosive entre les rebelles et les vietnamiens à la solde de l’occupant français.
Critique subjective :
Tel un prospecteur, l’amateur de cinéma de genre n’a de cesse d’explorer de nouveaux terrains à la recherche d’une pépite. Ecrit, produit, réalisé et monté par Truc « Charlie » Nguyen, The Rebel (son second long-métrage) offre l’occasion de découvrir un espace méconnu : le cinéma d’action vietnamien. Un élément vient cependant tempérer notre enthousiasme : une sortie DTV tardive (le film date de 2006). Pas bon signe. On redoute le fond de tiroir un peu honteux. Bingo.
Ambitieux, The Rebel (Dong Mau Anh Hung en VO) tente d’allier fresque historique, drame intimiste et arts martiaux. Il échouera sur les trois tableaux, à des degrés divers.
L’aspect fresque historique tient au background du film, qui nous plonge dans le Vietnam de 1920, époque troublée où certains vietnamiens se soulèvent contre l’occupant tandis que d’autres, considérés comme des traitres à leur patrie, aident le colon français à mater la rébellion. La reconstitution historique est sans doute l’élément le moins raté du métrage : les décors sont soignés, les paysages naturels superbes, les figurants en quantité. Dommage que ces « production values » soient minées par une photographie laide, une mise en scène digne d’une publicité Jacques Vabre et une bande originale lourdingue (qui nous livre, l’air de rien, un gros pompage du thème composé par Morricone pour Les incorruptibles !). Niais et convenu, le scénario n’est pas non plus d’un grand secours. Dans la rubrique « éléments complètement à côté de la plaque », on décernera la palme à ce dialogue via lequel la fille du chef des rebelles, pourtant complètement acquise à la cause, loue les bienfaits du colonialisme : « Ils ont modernisé notre pays, créé des villes, des routes, des trains » …
Sans saveur, le côté drame intimiste réside surtout dans la romance improbable entre une jeune idéaliste (celle à qui l’on doit la phrase précédemment citée) et un ex-agent double (Johnny Tri Nguyen), passé définitivement du côté de ceux qui se battent contre l’occupant. L’émotion, lourdement soulignée, n’est en tout cas jamais communiquée au spectateur.
Pour terminer, on se dit que le film serait presque regardable s’il relevait le niveau avec des combats exceptionnels. Ce n’est hélas pas le cas. Johnny Tri Nguyen a beau être un artiste martial accompli (il excelle dans plusieurs disciplines) doublé d’un cascadeur hors-pair (il a notamment revêtu le costume du Bouffon Vert dans Spider-Man), les combats, bien exécutés, n’ont pas de saveur particulière. On est loin de l’élégance chinoise ou de la viscéralité thaïe.
Verdict :
Raté, The Rebel manque de style, d’émotion et de point de vue. Ca fait beaucoup.
- Interview de Johnny Tri Nguyen (6 minutes) : Sympathique, l’acteur cascadeur retrace son parcours et explique comment le cinéma d’action lui permet de combiner ses deux passions. Un supplément sans réelle valeur ajoutée, mais pas déplaisant.
- Démonstration d’arts martiaux (3 minutes) : Johnny Tri Nguyen décompose et exécute certaines des principales techniques martiales utilisées dans le film. Même verdict que pour le bonus précédent.
- Bandes annonces (4 minutes) : Mirage man, Negative happy chainsaw edge, Vexille.