L’histoire :
Sept ans après la disparition de son frère Donnie, Samantha Darko prend la route avec une amie et atterrit dans un étrange patelin, perdu au milieu des étendues désertiques de l’Utah.
Critique subjective :
Film original et inattendu, Donnie Darko (Richard Kelly – 2001) a surpris son monde et s’est imposé comme une remarquable œuvre de SF intimiste et mélancolique. Ouvert à de multiples interprétations, le scénario du film laissait entrevoir un univers tangent menaçant d’annihiler le monde premier dans un délai précis (28 jours, 6 heures, 42 minutes et 12 secondes), révélé à un adolescent à problèmes (Donnie) par un inquiétant individu costumé en lapin (Frank). Si le métrage jouit encore aujourd’hui d’un véritable petit culte, c’est notamment en raison de sa capacité à susciter la réflexion, à pousser les spectateurs à se creuser le citron pour saisir les tenants et aboutissants d’une intrigue tortueuse, pétrie de références hétéroclites (J.R.R. Tolkien, les Schtroumpfs, Steven Hawking, la pensée existentialiste, etc.).
Donnie Darko était donc le prototype même de l’œuvre cinématographique inspirée n’appelant pas de séquelle (ne serait-ce qu’en raison du sort réservé au personnage titre …), se suffisant amplement à elle-même. Et pourtant, huit ans plus tard, voilà que débarque le DTV S. Darko (rebaptisé Donnie Darko 2 dans notre contrée), suite / spin-off (l’équipe, elle, préfère parler de « prolongement ») s’articulant autour du personnage de la jeune sœur de Donnie, Samantha, toujours incarnée par l’actrice Daveigh Chase. Projet saugrenu.
Tâche périlleuse, l’écriture du script de S. Darko n’a pourtant pas été confiée à un scénariste chevronné mais à Nathan Atkins, un technicien (il est essentiellement assistant monteur), qui hérite du bébé en raison de son attachement au film de Kelly (!), auquel il trouve étrange de donner une suite (!!). Maintes fois remanié, le script est ensuite mis en images par Chris Fisher, réalisateur passe-partout ayant œuvré sans panache pour le grand et le petit écran. Une genèse peu engageante.
Après un texte explicatif faisant le lien avec le film de 2001, l’histoire est propulsée sept ans plus tard (on passe de 1988 à 1995) et l’action délocalisée dans un coin désertique (la Virginie cède la place à l’Utah). Nous suivrons donc Samantha Darko, qui croisera une galerie de personnages hauts en couleurs évoluant dans un univers « lynchien » programmé pour disparaître dans 4 jours, 17 heures, 26 minutes et 31 secondes, l’élément censé déclencher l’apocalypse étant, cette fois-ci, une météorite. Le hic, c’est que la magie du matériau d’origine a déserté la franchise. Donnie Darko 2 manque de personnalité, de souffle, d’âme. On se raccroche tant bien que mal aux quelques rares points positifs, telle la présence de John Hawkes et Elizabeth Berkley au générique. A l’arrivée, pas grand-chose à se mettre sous la dent. En tant qu’objet cinématographique isolé, le film, sans être honteux, n’est pas franchement réussi. En tant que suite, il est sacrément raté. Une relecture inutile, c’est confirmé.
Verdict :
Séquelle qui ne s’imposait pas, S. Darko a triste allure. Pas facile de passer après une œuvre géniale.
Si l’image n’est pas parfaite, le son, lui, fait dans le haut de gamme. Le Dolby Digital 5.1 (VO et VF) déploie un rendu sonore limpide, puissant, dynamique (basses nerveuses) et parfaitement spatialisé (canaux surround bien sollicités). Que demander de plus ? Immersif en diable.
- Scènes inédites (6 minutes) : Six scènes coupées sans grand intérêt, comme ce qui a été conservé au montage serait-on tenté d’ajouter …
- Making of (15 minutes) : On retiendra surtout le surprenant discours des intervenants, qui avouent avoir eu des réticences plus ou moins prononcées à l’annonce de la mise en chantier d’une suite (« prolongement ») de Donnie Darko, avant d’accepter, tout de même, de faire partie de l’aventure.
- Utah too much – Une chanson d’amour (7 minutes) : Un délire musical de tournage qui aurait gagné à demeurer confidentiel.
- Bande annonce (2 minutes).