Sam est coursier. Il sillone Paris, souvent au mépris des règles élémentaires du code de la route. Alors qu'il doit assister au mariage de sa belle-soeur et que son couple bas de l'aile, il n'a d'autres chaoix que d'accepter une course urgente pour son boss. Une course qui va faire de sa vie un cauchemar.
Soyons honnête dès le départ, « Le coursier » ne rentrera pas dans la catégorie film d’auteur. Mais le spectateur le sait bien, et ne lui demande pas d’en arriver là, il ne souhaite que passer un bon moment sans trop de longueurs, avec des gags à répétition et des situations souvent impossibles. Et de ce côté-là, le film d’Hervé Renoh (Sauveur Giordanno) est une réussite en demi-teinte. Car si la comédie donne son lot de scènes d’actions, de phrases destinées à devenir cultes et de gags amusants, elle n’en demeure pas moins assez fade par moment. Notamment par l’utilisation de gags déjà maintes fois utilisés et de meilleure manière, comme la scène ou Nadia (Géraldine Nakache) gigote avec un révolver dans les mains…, ou encore par des enchainements pas forcément maitrisés, qui laissent un peu sur la fin.
Il faut bien le dire « Le coursier » est un film bourré d’énergie mal contrôlée. Le montage, parfois maladroit, en est la preuve la plus parlante. On passe d’une scène à une autre sans réelle transition, un peu comme si le réalisateur ne savait pas réellement comment tenir le rythme du film. Ainsi, les scènes de transitions arrivent comme des cheveux sur la soupe et certaine scènes (surtout une d’ailleurs) sont mal coupées, provoquant un effet de surprise malvenu dans la logique narrative.
Côté scénario, on la joue basique, avec des répliques marquantes : « T’es vraiment un cancer, toi ! », ou alors « Tu t’es vu avec ta pauvre robe Kiabi ? ». Tout cela donne une certaine présence au film et masque les incohérences. En cela « Le coursier » touche sa cible et parvient à répondre à son cahier des charges, faire de ce film, une future référence pour la jeunesse actuelle, fan de Michael Youn.
Il faut dire que le comédien ne ménage pas ses efforts, il saute, bondit, court partout, se prend des coups de poings traverse des vitres avec une véritable efficacité. Aidé par une pléiade d’acteurs tous plus énergiques les uns que les autres : Géraldine Nakache (Tout ce qui brille) et Gianni Giardinnelli (Cortex) en tête, dont les apparitions font d’ores et déjà naitre un sourire au coin des lèvres, pour finir dans de véritables éclats de rires. L’ensemble de la troupe donne une véritable teneur à l’ensemble, cela se voit, et mérite le déplacement.
En conclusion, « Le coursier » est un film honnête, qui manque de maturité et de maitrise, dont les répliques et le jeu des acteurs même s’ils sont remarquables, ne parviennent pas à sauver l’ensemble.