Le cas 39

Résumé

Suite à des allégations de maltraitance sur Lilith Sullivan, Emily Jenkins, assistante sociale de son état, doit déterminer si le contexte familial présente un danger pour l’enfant. A mesure de son enquête, elle réalise que la situation s’avère bien pire qu’elle ne l’imaginait.
 
Critique

Après le choc Paranormal Activity, que pouvait-on attendre d’un énième Thriller-Epouvante, d’autant plus qu’il s’agit ici d’un "direct-to-DVD" ? Christian Alvart, déjà à l’origine de Antibodies, avait récemment accouché de Pandorum, véritable surprise SF de l’année, de sorte que son dernier objet filmique ne pouvait bénéficier que d’un à priori favorable. De fait, Le Cas 39 part sur de bonnes bases, posant ses personnages et son intrigue de manière crédible, chose suffisamment rare pour être soulignée. Incarnée par la jeune Jodelle Ferland, déjà aperçue dans Tideland et Silent Hill, la personnalité de Lilith nous interroge et laisse présager une profondeur de récit et de possibilités d’interprétation alléchantes. Las ! A mesure du récit, le film peine à imposer son style et ne s’avère au final qu’une figure de déjà vu parmi un planning de sorties beaucoup trop chargé pour que le film ne se distingue véritablement des poids lourds du genre. Si Renée Zellweger joue son rôle d’assistante sociale avec beaucoup d’application, le choix de Bradley Cooper dans la peau du psychologue de service s’avère peu judicieux. A force de mélanger les genres, Alvart donne l’impression de ne pas toujours savoir où il va. On en souhaiterait presque que le réalisateur allemand se consacre à un genre défini plutôt que d’empiéter sur les plate-bandes d’un Sam Raimi, dont le Jusqu’en Enfer frôlait la perfection. Ne devient pas maître du genre qui veut. Le cas 39 s’inscrit au final dans la même veine que The Children, ou encore Esther, semi-réussites du genre, faute de bénéficier d’un scénario suffisamment étoffé ou d’une originalité propre.

Toutefois, ne boudons pas un plaisir simple. Si Le Cas 39 ne transcendera pas les spécialistes du genre, il s'avèrera néanmoins un bon divertissement pour les autres.

Peu de choses à redire sur l'image. La qualité est au rendez-vous, sans coup d'éclat ni défaut particulier à mentionner. Les tons sombres et froids du film sont restitués en toute sobriété. Du grand classique, mais une réussite au final. Au crédit du film, n'hésitons pas à souligner la parfaite intégration des CGI aux moments clés du récit.

Deux pistes 5.1 à l'avenant de leur contrepoint pictural, c'est à dire sans esbrouffe, mais dont le souci d'efficacité est maximal. Rien à dire là encore, sinon que l'on aurait peut-être apprécié une restitution multicanale plus marquée et nuancée sur les ambiances. A l'ordinaire, on préférera la VO à la VF, bien plus authentique et naturelle.

En ce mois de juillet, c'est la période des soldes. Les bonus recensés sur la galette n'échappent pas à la règle, tous destinés à des fins promotionnelles. L'exercice d'auto-satisfaction est toujours aussi convenu, dans la droite ligne de la plupart des bonus désormais. Malgré la bonne humeur des intervenants, on en apprend au final très peu sur les conditions de tournage. Aucun propos pertinent ou original ne se dégage véritablement du lot, en dehors de quelques éclairs de lucidité, notamment lorsque Christian Alvart souligne que Le Cas 39 n'est qu'une commande de studio. Le spectateur en doutait-il néanmoins ? Rien n'est moins sûr.


Dans le détail des bonus :

Filed under Evil : Inside Case 39 (8 minutes)

Réception du scénario par Renée Zellweger, apport des storyboards. Chacun souligne l'implication de ses partenaires sur le tournage.

Turning Up the Heat on the Chill Factor (4 minutes)

Kerry O'Malley (Margaret Sullivan) détaille le travail des effets spéciaux et des maquilleurs, dans le cadre de certaines scènes impliquant son personnage.

Inside the Hornet's Nest (3 minutes)

La scène marquante de la salle de bain est passée en revue. Bradley Cooper nous fait part de son ressenti lors de cette scène. Plutôt gore, mais pas trop.

Playing With Fire (4 minutes)

Réflexion amusante de Christian Alvart, au sujet de cette maison à enflammer, spécifiant qu'elle n'était pas comprise dans son budget. Un coordinateur des effets spéciaux nous dévoile en détails son rôle d'artificier. Divertissant.

Deleted Scenes (30 minutes environ)

Parmi la profusion de scènes non conservées lors du montage final (au nombre de 18, pour un total proche de 30 minutes !), soulignons la présence d'une fin alternative, dont il n'est pas interdit de penser qu'elle soit supérieure à l'originale.