CinéDVD n°8 + [est] Ouest

Titre Original
CinéDVD n°8 + [est] Ouest
Pays
France, Bulgarie (1998)
Date de sortie
vendredi 16 mai 2003
Durée
121 Min
Réalisateur
Producteurs
Yves Marmion
Scénaristes
Roustam Ibraguimbek, Sergei Bodrov, Louis Gardel et M. Wargnier
Compositeur
Patrick Doyle
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Anglais
Oui
Non
Non
Espagnol
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Alexandre Czapski
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
121 min
Nb Dvd
1


Synopsis :

 

Quand, en juin 1946, Staline offre l'amnistie aux Russes émigres a l'ouest et la possibilité de reconstruire le pays, Alexei Golovine, émigré en France, répond avec beaucoup d'autres a cet appel et décide de rejoindre avec sa jeune épouse française, Marie, et son fils Serioja sa terre natale. Des leur arrivée a Odessa, il font face a une terrible réalité. Beaucoup de leurs compagnons sont exécutés ou déportés. Alexeï et sa famille ont leur vie sauve parce que les autorités ont compris le parti qu'elles pouvaient tirer de ce jeune médecin.

 

Critique subjective

 



 

Une fois la seconde guerre mondiale finie, le gouvernement soviétique a entrepris une large campagne de propagande afin de convaincre les émigrés russes, ceux de l’ouest, de retourner sur le sol de leur patrie, à l’est, dans le but de participer à la reconstruction de leur terre natale dévastée. Le film commence avec des images heureuses : un voyage sur un navire à vapeur élégant, de la vodka, des chansons patriotiques et des individus, cœurs vaillants, à l’esprit grisé par la joie d’une toute nouvelle citoyenneté soviétique, qui voient en cette traversée une sorte nouveau départ pour leurs familles. Pourtant, ce voyage ne les mène qu’à une réalité sinistre. Leurs idéaux sont réduits à néant par le mensonge qui a motivé leur départ : ce n’était pas une croisière mais un convoi. Pendant qu'ils débarquent, ceux qu’on appelle maintenant espions impérialistes sont séparés arbitrairement en deux groupes. Le traitement réservé à cette scène nous met à l'esprit des méthodes semblables à celles utilisées dans les camps de la mort nazis.

 

Comme un poisson…

Est/Ouest débute par un voyage en bateau : dès le début, les personnages sont entourés d’eau, piégés par l’océan. Ces « traîtres », qui pensaient regagner la terre ferme, plongent ou plutôt chavirent, dans un monde cruel, régit par un gouvernement armé et paranoïaque. Pour Aleksei Golovine et son épouse française, Marie, le film est un parcours symbolique aquatique. A son arrivée, Marie voit son passeport Français être détruit et son mari, sourd à l'intensité de la tristesse qu’elle éprouve face à l’emprisonnement qu’ils subissent, décide, pour éviter la noyade, d’attraper le chardon que le gouvernement lui tend et, pour protéger sa famille, se comporte comme un bon citoyen soviétique.

Tout le film est marqué par cette métaphore. Marie, immergée dans les eaux troubles du communisme, voit sa tête régulièrement repoussée sous la surface par de biens mauvaises nouvelles : l’arrestation de Babouchka, (une vieille femme qui parle Français) ou l’adultère de son mari. En jetant un tel regard sur l’intrigue, il est ainsi plus facile de comprendre sa liaison avec le jeune nageur appelé Sacha qui, renvoyé de son équipe de natation, nage dans un fleuve, pour continuer à progresser, à contre courant…

 

« Grand Romanesque »

A l’écoute du commentaire du réalisateur, nous découvrons que la scène clef du film : celle durant laquelle le couple déchiré se ressoude est aussi la scène préférée de Régis Wargnier. Il s’agit d’une mise en abîme magistrale et à plusieurs niveaux qui illustre et explique le film. Marie se repose dans sa chambre et pleure alors qu'elle lit un passage de Flaubert : Madame Bovary parcours un extrait de l’un de ses romans qui décrit le bonheur grisant d’un premier adultère. Les amants du livre, dans le livre, débarquent sur une île déserte. On pourrait voir, dans les larmes qui coulent sur le visage d’Anna, le désir, qu’elle n’arrive pas à atteindre, d’émerger enfin de cette Russie métaphoriquement aquatique pour poser, enfin, les pieds sur un sol stable. L’autre aspect de cette mise en perspective réside dans les similitudes que le scénario présente avec Madame Bovary, le roman de Flaubert. Nous pourrions paraphraser les propos tenus par George Sand au sujet du roman dont nous parlons ici et les transposer au film : Régis Wargnier a voulu que Marie, la femme rêvant de fuite fût parfois presque capricieuse et folle ; que le mari voué au réel par soucis de survie fût d'un pragmatisme déplorable, et que la réalité ambiante, maison, ville, voisins, amis, tout fût écoeurant de bêtise, de laideur et de tristesse, autour de ces deux personnages infortunés.

 

Un dernier mot :

Est/Ouest a la saveur de ces grands films aux émotions emphatiques que, comme le dit Danielle Darieux, l’on faisait avant : Une grande fresque historique romanesque ou plutôt une fresque historique grand romanesque.

 

Le magazine

« …Régis Wargnier est un cinéaste français essentiel. La sortie en numérique de ses deux premiers longs-métrages valait donc bien que l’on revienne sur son œuvre, avec entretien et DVD à la clef ». Extrait de l’édito de Frédéric Germane.

 

CinéDVD est un bimensuel qui nous propose de jeter un autre regard sur l’actu du ciné et du DVD. Le magazine dispose d’une bonne mise en page : dense mais jamais surchargée. Les publicités sont, et c’est suffisamment rare pour être souligné, quasi inexistante. CinéDVD est découpé en cinq parties : Les Dossier (super héros, Bee movies, Matrix), Dans les salles (l’actualité du cinéma dans les salles : Fureur, Dreamcatcher, Bye-Bye, Adaptation), Dans les salons (l’actualité du DVD : Série noire, signes, perfect Blue, K19…), Le mag (Figurines, TV, art, Livres) et enfin Le Matos (Entre autres, le chouette Lecteur DVD 963SA à 500 Euros !!)
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


Master

Le Master est d’une très bonne qualité : pas de défauts à signaler. Les couleurs sont un peu pales mais c’est la volonté du réalisateur. Il s’en explique d’ailleurs dans le commentaire audio : « La pellicule a subit un traitement argentique : couleurs désaturées, pas de couleurs vives. Cette tendance vers les gris, les verts, les beiges crée une distance. Cela donne doublement le sentiment de l’époque et de l’éloignement ».

 

Compression

Le seul petit défaut de cette édition est peut-être de disposer d’un très léger manque de définition. Les textures de peau ne sont pas toujours bien nettes et les arrières plans parfois peu détaillés. (0h38 : Marie et Sacha en gros plan) Pourtant la compression est correcte : pas de fourmillements même sur les surfaces uniformes. Mêmes les plan larges dans la brume (1h15 : Marie et Sacha au bord de l’eau, dans le brouillard) ou ceux avec beaucoup de mouvement (1h00 : la compétition de natation de Sacha) sont exempt de défauts de compression.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1


Le film dispose d’une bande originale grandiose, bien spatialisée, qui participe à l’immersion dans cette Russie d’après guerre. Les dialogues sont biens intégrés à l’ensemble. Les enceintes surround retranscrivent bien la taille des pièces. On ne pourrait regretter qu’un très léger manque de dynamique qui se fait surtout ressentir pendant la scène de répétition du cœur de l’armée rouge : cela reste grandiose mais manque légèrement de ponctuation dans les basses.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
40 min
Boitier
Amaray


Packaging :

Une belle jaquette, bien illustrée, mais qui dispose d’une mise en page un peu abrupte. Le dos de la pochette est affublé de larges cadres contenant les informations techniques bien mal intégrés à l’ensemble. Un tel film aurait pu disposer d’un packaging plus classe.

 

Interactivité :

Les menus sont animés et en musique. La navigation est simple et classique : Film, Son, Chapitres, Bonus. Notons qu’il n’est pas possible d’activer les sous-titres à la volée. Le film est découpé en 12 chapitres, présentés sous la forme de vignettes animées.

 

Les Bonus :

 

Film commenté par Régis Wargnier avec scènes coupées

Régis Wargnier, enthousiaste, nous propose de jeter un certain regard sur son film. Il nous propose de nombreuses anecdotes de tournage. Il nous présente les décors réels et ceux de studio. Il nous dévoile les difficultés qu’a rencontré Oleg Menchikov, qui ne parle pas français, pour interpréter le rôle d’Alexeï. Et il nous dévoile ses sentiments concernant certaines scènes qu’il n’apprécie pas ou qu’il aurait réalisé différemment. De temps en temps, une petite icône apparaît dans un coin de l’image, nous invitant à découvrir les scènes coupées au montage ou au cours de la production.

 

Accès direct aux scènes coupées au montage (35’00’’)

Les nombreuses scènes coupées sont commentées par Régis Wargnier. La qualité de la compression est très moyenne et ces extraits non retenus sont affublés d’un time code. Régis Wargnier nous explique les raisons pour lesquelles il n’a pas retenu ces scènes. Cette partie des bonus nous propose aussi des scènes de bêtisiers qui mettent l’accent sur la valeur des acteurs qui en un clin d’œil passent de la plus grande gravité au rire.

 

Bande Annonce

Une Bande annonce classique, qui présente les diverses nominations du film.

 

Court métrage : Maman les petits bateaux…

Hélène de Fougerolle incarne une jeune actrice sur le point de tourner une scène de noyade. Tandis qu’elle interprète sont rôle, cette petite farce cinématographique nous propose de découvrir ses pensés décalées. A voir !

 

Making off (2’36’’)

Un petit reportage complaisant, qui nous propose que quelques anecdotes de tournage peu intéressantes.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage