L’histoire :
Le soir du bal de fin d’année, un jeune homme est séquestré par la fille dont il a refusé d’être le cavalier.
Critique subjective :
Premier long-métrage écrit et réalisé par l’australien Sean Byrne, The loved ones nous parvient sous forme d’inédit vidéo, précédé d’échos flatteurs et auréolé d’un prix du jury au Festival du film fantastique de Gérardmer.
The loved ones débute comme une comédie adolescente particulièrement réussie. Petite bourgade isolée, vie paisible. Les jeunes du coin traînent leur spleen. Fin des cours, début des vacances d’été. L’incontournable bal de fin d’année se profile. Les cœurs s’emballent, les hormones s’affolent. Cette ambiance particulière, un brin mélancolique, est parfaitement capturée à l’écran. Devant la caméra de Sean Byrne, l’alchimie fonctionne, la magie opère. On profite ainsi d’une belle galerie de petits moments de grâce oscillant entre drôlerie et mal être.
Relayant cet aspect au second plan (via une amusante romance entre un garçon timide et une adolescente à fleur de peau), la suite du métrage emprunte le chemin plus cahoteux de l’horreur. Parce qu’il a refusé de l’accompagner au bal, Brent est kidnappé par Lola et son père. Le calvaire peut commencer. Séquestré, humilié, blessé dans sa chair, le jeune homme devient la marionnette de Lola, surnommée Princess. Un rôle ambivalent tenu par l’excellente Robin McLeavy, une comédienne qui crève l’écran. Les deux facettes du personnage (effacée et craintive au lycée, tyrannique et violente à domicile) sont parfaitement incarnées. Aussi convaincante que soit l’interprétation, cette partie horrifique du métrage n’en reste pas moins beaucoup moins probante que la précédente. En basculant dans l’épouvante, le film de Sean Byrne se fait plus convenu, sans grande surprise. Nettement moins réussi. On sent que les influences (Massacre à la tronçonneuse en tête) n’ont pas été complètement digérées. Dès lors, on est assez gêné face aux propos d’un réalisateur qui prétend que The loved ones « tord les conventions du film d’horreur et renouvelle le genre ». Restent le jeu intéressant sur une forme douce (couleurs acidulées, musique paisible) et deux passages marquants (l’éprouvante tentative de lobotomie maison et la fosse aux anciens « prétendants »), seuls éléments à emporter pleinement l’adhésion dans cette seconde partie. On appréciera aussi le fait que le film ait eu le bon goût de ne pas se vautrer dans la facilité du torture porn (du moins à peu de choses près) en ces temps où pullulent les ersatz de Saw.
Verdict :
Intéressant mais trop bancal pour convaincre pleinement, The loved ones révèle néanmoins un réalisateur prometteur. S’il y a bien une chose à retenir, c’est que Sean Byrne est à suivre de près.
Des pistes sonores de belle facture. Le 2.0 (VO et VF) s’avère tout à fait correct quoiqu’un peu limité, surtout en comparaison avec les pistes 5.1 (VO et VF également). Beaucoup plus enveloppantes, ces dernières nous permettent aussi de mieux profiter de la sympathique BO du film (dont la chanson Love hurts est le joyau). Du bon.
- Interviews (37 minutes) : Entretiens avec le réalisateur, les principaux acteurs, le superviseur des effets spéciaux de maquillage et le directeur artistique. En fonction de l’intervenant, on alterne entre l’intéressant (l’interview de Sean Byrne étant la plus riche) et l’anecdotique. On glane néanmoins de substantielles informations sur le métrage.
- Film annonce (2 minutes).