Prozacnation

Titre Original
Prozac Nation
Genre
Pays
Etats-Unis ; Allemagne (2001)
Date de sortie
jeudi 1 mars 2012
Durée
91 Min
Réalisateur
Producteurs
Galt Niederhoffer ; Brad Weston ; R. Paul Miller
Scénaristes
Galt Niederhoffer ; Frank Deasy ; Larry Gross
Compositeur
Nathan Larson
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Anglais
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Simon Bitanga
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
91 min
Nb Dvd
1
Elizabeth "Lizzie" Wurtzel est une fille ayant perdu contact avec son père depuis ses premières années. Personnalité assez différente des autres depuis toujours, sa maman s'emploie à lui donner toutes les chances possibles pour avoir une tête bien pleine, ce qui lui a notamment permis de développer un certain don, notable et reconnu, pour l'écriture.

Mme Wurtzel s'est saigné aux 4 veines pour lui offrir une instruction soignée à la prestigieuse institution de Harvard où elle pourra entamer des études de Journalisme. Elle s'y fait des amis, s'amuse, danse, rit, découvre l'ivresse des soirées arrosées et ses mectons tapis dans l'ombre, la Budweiser fraîche à la main, aux aguets pour récupérer le moindre 555' féminin.
Bref, tout devrait la catégoriser comme "jeune femme brillante découvrant la vie dans un campus en folie" ... mais petit à petit, ses proches s'inquiètent de plus en plus de son comportement troublant.


BASCULE AVEC MOI


Prozac Nation a historiquement un drôle de parcours.
Conçu et réalisé au début du XXIe siècle, le film n'a pas connu une exploitation cinéma/vidéo digne de ce nom suite à de rudes conflits avec la production, dont les hasards de la vie nous le font découvrir un bon gros décade plus tard.

Prozac Nation a narrativement un parcours un peu moins drôle. De ses origines (auto)biographiques, le ton sera très subjectif : dans un style toujours littéraire, Lizzie commentera tout ce qui se passe, à mi-chemin entre l'analyse-confession et le journal intime.
Celle qui a tout pour être heureuse (amis, maman un peu trop poule, talent) et une carrière scolaire prometteuse (ses articles ont tant de succès qu'ils sont primés par de grands magazines) a un soucis qui sabote parfois méchamment son caractère : elle voit depuis son enfance un psy qui ruine sa mère (dans tous les sens du termes).

OK ... on voit arriver l'affaire mais Prozac Nation a un parti pris drôlement plus parti sur autre chose. Ce ne sera pas un film traité comme une Biopic lambda ou autre mais bel est bien un film sur la Dépression. Ca va narrer tout du long une lente et progressive descente aux enfers qui ramasse tout sur son passage et quelques flashbacks adaptés, point barre.
Pas (du tout) comique, ni apitoyant ou malsain-cradingue, la vision de la dépression sera mise à nue avec un certain réalisme (analogue aux documentaires genre Strip Tease, la caméra s'invite au milieu d'une dispute, explication en règle, moment tendu ou câlin), accentué par des détails comme la légèreté du maquillage, l'état variable des coupes de cheveux ou les boutons visibles sur le front de certains acteurs.
Tout est recentré sur les rapports humains, jamais (trop) le boulot, la carrière, le prestige d'être étudiant à Harvard ou autre (l'action doit probablement se passer sur une fourchettes de quelques années) dans ce milieu des 80's.

Comment est localisé la dépression chez Lizzie ? Son enfance est jonchée de troubles comportementaux qui ont fini par être identifiés et avec des méthodes pratiques ou une importante prise sur elle-même, assez bien gérés ... jusqu'au premier 1/3 du film.
Les symptômes sont tout d'abord physiques : elle perd un peu de poids mais surtout n'arrive pas à trouver le sommeil, ce qui serait une aubaine pour rédiger ses articles si elle n'avait pas perdu au passage l'inspiration ! Son horloge interne est perturbée et forcément il y a du changement dans son comportement. Cela altère petit à petit sa raison, son discernement, ... dans un mélimélo confus lui faisant commettre tout et n'importe quoi sans que cela soit toujours rationnel.
Ses amis ne comprennent pas bien cette confusion "apparente" de mythomanie, problèmes et sautes d'humeurs tandis qu'elle, n'arrivant pas à expliquer ce mal être (au début elle ne s'en rend pas bien compte). Entre allez-retours chez le psy et pétage de câble, c'est bien parti pour gâcher les rapports avec autrui.

Le réalisateur Erik Skjoldbjærg plongera dans cette période avec d'évidents (et parfois bien rusées manières d'utiliser les) repères spatio-temporels eighties. Il remettra une copie soignée, à la mise en scène parfois inventive mais toujours au service de son intention scénaristique.
Du coup, niveau casting, une fricassée de poupons sortant à l'époque de séries pour très jeunes (Ricci) jeunes (Williams), teen-movies (Briggs) ou autres métrages pour midinettes (Rhys Meyers) supportés par des vétérans (Heche, Lange) vont incarner les persos du bouquin, aux rôles et places bien définis.

Tour à tour fragile, paumée, irritante et désespérante, la naturellement héroïne et complètement portée au nues Christina Ricci développe un jeu + façons de faire proches de l'état d'une victime de la dépression que vous aurez tout le temps d'apprécier (elle apparaît quasiment tout le temps à l'écran).

La partie faussement orientée Ado' de Prozac Nation sera assurée par Noah (Jonathan Rhys Meyers) et Ruby (Michelle Williams). Tandis que l'un, beau minet, au sens des responsabilités/priorités évidemment prises quand ça l'arrange, va faire vivre à Lizzy les soirées produits-qu'il-ne-faut-pas-consommer-impunément puis sa toute première fois ne sera pas vu bien longtemps, l'autre sera sa bonne copine, présente et complice, ce qui lui facilitera son intégration scolaire. Elle perçoit Lizzie comme plus dévergondée qu'elle ne l'est réellement bien qu'elle-même ne brille pas de relations avec le sexe opposé de manière forcément très équilibrée.

Raf (Jason Biggs) est un jeune étudiant sur lequel Lizzie décide de jeter tout son dévolu affectif. A ses côtés ça prend une fausse tournure de comédie romantique sans éclats de rire, avec des petits jeux amoureux purs et mimis tout pleins (les scènes intimes (et les allusions cochonnes) sont généralement pudiques mais toujours explicites).

L'aspect ouvertement dramatique concerneront les passages avec le père (Nicholas Campbell), le Dr Sterling (Anne Heche) avec son rôle basé sur peu de dialogues et beaucoup de jeux de regards ... mais surtout la Maman (Jessica Lange) !
Faisant dès que peut se peut comprendre les efforts & sacrifices mirifiques pour que la fille soit a l'abri du besoin, traitée correctement et à son plus haut niveau, Mme Wurtzel la mettra souvent au coeur de ses embrouilles avec son ex-mari (quand il peut appeler).
S'occupant de Lizzie toute seule, il s'agit là très certainement du personnage le plus influent et important dans la vie de notre petite dépressive, ce qui occasionne un intéressant rapport destructeur mère/fille avec engueulades-pardon-je t'aime-moi non plus-rebelote da naseum qui aura l'occasion de déborder de leur intimité.
Une filliation constante où les gestes et comportement de maman d'une Jessica Lange épuisée achèvent d'imposer comme les moments où le film suppure de tout son substantiel suc dramatique.


CONCLUSION :

Au delà de savoir si c'est une bonne adapation ou un bon métrage, on dirait à première vue un espèce d'épisode de Dawson Creek en plus trash ou un redite perso des Lois de l'Attraction d'Avary en moins graphique et moins explicite qui aurait pu sombrer dans les habituels travers éculés de mélos à papa. Il fait indirectement partie de ce cinéma qui veut parler aux gens, sans chercher à démystifier, expliquer ou rendre limpide la situation mais attester sa montée en puissance et l'installation de la maladie.

On ne parle pas vraiment comment ça se soigne mais comment c'est vécu par tout le monde.

Ca pleure, ça rit pas trop, ça sourit quand même un peu ... et au final on n'a pas du tout ce qu'on pourrait croire (comédie dramatique, comédie pour ado ou encore étude sur le sujet) mais ça y va de son petit style, un peu longuet, qui a été travaillé sous un autre angle (biographie certes mais mettant en abime les problèmes relationnels avec papa/maman dans une très glaçante introspection), un peu comme un message-main sur l'épaule s'adressant aux personnes souffrantes ou personnes assistant des personnes souffrantes dont le message final pourra être différemment perçu ...

Un film qui n'a pas les mains vides. Une fois la tournure acceptée, il y a quelques brillantes pépites qui méritent un investissement de 90 petites minutes pour bien s'en rendre compte.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Insister sur le côté années 80 de l'affaire ? Bobine oubliée, récupérée et revendue telle quelle ? Une compression correcte mais donnant un rendu qui risque de défriser les habitués de DVD récents : entre les quelques plans flous, les couleurs un peu délavées, une définition parfois un peu limite, les lumières qui manquent d'éclat, le disque sait parfois montrer une certaine précision ...

Disons que ça passe (encore mieux si c'était en l'état il y a quelques années) mais un petit coup de polish aurait été le bienvenu.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
5.1
Français
5.1
2 pistes Dolby Digital 5.1 qui ont mieux traversé les âges farouches que les images, mais là aussi les habitués ne vont pas se rouler par terre tellement c'est puissant.
Malgré une spatialisation moyenne (parlé et bruité sur les enceintes frontales), les dialogues et autres voix-off de Christina restent clairs. C'est surtout les morceaux de musique (Lou Reed, Bruce Springsteen, Propaganda), généralement d'un niveau bien plus fort, qui vont se tailler la part du lion, sans pour autant se croire en rave'.

Le doublage français est de professionnelle facture mais bien sûr la VO l'emportera (notamment les moments de crises, plus percutants) malgré quelques erreurs de traduction, le sous-titrage a toujours un bon timing.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
32 min
Boitier
Amaray
Le disque, outre l'accès au film direct, les 16 chapitres tous nommés, les pistes son VO/VF et la non activation ou non des sous-titrages en français, renferme les :
 
- Coulisses du Tournage (C'mon Get Happy : The Making of Prozac Nation) : le réalisateur parle de son intention, technique et tout le bien qu'il pense de l'ensemble des acteurs principaux ; Christina Ricci parle de son personnage, ses rapports avec les acteurs, et tout le bien qu'elle pense des autres acteurs ; Jonathan Rhys Meyers parle de son personnage et tout le bien qu'il pense de Christina Ricci ; Michelle Williams itou ; Jason Briggs ter, ainsi que le message profond qu'il faut retirer de Prozac Nation ; Jessica Lange parle de son ressenti sur les évolutions du scénario (en particulier ses craintes que le projet devienne une pub sur le Prozac), son personnage, ses méthodes de travail avec Christina Ricci (dont elle dira le plus grand bien) ; Anne Heche qui contrastera avec tous ces commentaires en faisant preuve d'un petit décalage humoristique lors de sa description du Dr Sterling, ses relations avec Christina dont elle dira ... ce qu'elle en pense.
Quelques anecdotes et des longs extraits de films, finement choisis en fonction des propos, dans une qualité vidéo globale rappelant les séries TV des années 90, voire même 80.

- Bandes-annonce (VOST ou VF au choix) : Et Nietzsche a Pleuré, 50/50, Rhum Express et Les Immortels.
 
- Lien internet : vers le site de Metropolitan Filmexports
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
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