L’histoire :
Enseignante à la retraite et tante du réalisateur Michel Gondry, Suzette Gondry revient sur sa carrière et sur sa vie.
Critique subjective :
La sortie vidéo tardive de L’épine dans le cœur vient nous rappeler qu’entre Soyez sympas, rembobinez et The green hornet, Michel Gondry signait … un documentaire sur sa tante Suzette. Un projet pour le moins surprenant qui se retrouvera tout de même dans la sélection officielle du festival de Cannes 2009 (hors compétition).
A l’origine, le documentaire devait se focaliser sur les souvenirs d’enseignante de Suzette Gondry, institutrice retraitée depuis de nombreuses années. C’est en partie le cas, le film étant rythmé par la tournée des écoles cévenoles dans lesquelles Madame Suzette a jadis enseigné. Mais le métrage, représentatif du cinéma de Michel Gondry, s’écarte régulièrement du sujet original et digresse sur d’autres thèmes : la France rurale d’hier et d’aujourd’hui, le sort des rapatriés Harkis après la guerre d’Algérie, le fait d’avoir un enfant « différent », le deuil, le pouvoir du septième art, etc. Un joyeux bric-à-brac par le biais duquel Gondry nous rappelle que la grande Histoire est aussi faite de petits évènements anonymes.
Malgré un côté naturaliste évoquant l’émission Strip-tease, L’épine dans le cœur n’est pas la basique « home video » que certains pourraient redouter. Entreprise de sauvegarde d’un patrimoine mémoriel qui risquait de disparaître, le métrage est un beau portrait d’une personne qui pourrait, à tort, sembler banale. Simple, humain, touchant, le film a aussi un côté furieusement poétique et fait figure d’invitation épicurienne à savourer la beauté du quotidien, à réapprendre à s’émerveiller de nos proches. Un direct au cœur.
Verdict :
Avec L’épine dans le cœur, Michel Gondry signe peut-être son meilleur film, en toute discrétion.
Une restitution très satisfaisante. Les formats vidéo employés induisent forcément une image assez particulière dont les caractéristiques sont ici fidèlement respectées. Attendez vous donc à un rendu rugueux et à une colorimétrie un peu curieuse mais sachez que tout cela est normal. La compression, elle, est de nature discrète, on ne s’en plaindra pas. A l’arrivée, rien à redire, on découvre le film dans d’excellentes conditions visuelles.
Une piste 2.0 qui fait correctement son travail. Le rendu est clair et plutôt dynamique, c’est tout à fait suffisant en l’espèce. On est forcément loin d’un DTS HD Master Audio 7.1 du dernier blockbuster en date mais, ici, à quoi bon ?
- Animation collection (2 minutes) : Une poignée de séquences animées, dont certaines apparaissent dans le film.
- Calendar doodled (2 minutes) : Michel Gondry filme de petits détails réjouissants repérés dans les écoles (calendriers gribouillés, pots à crayons, porte-manteaux, …).
- Enfants invisibles (2 minutes) : Reprise de la séquence vue dans le film.
- Harkis (15 minutes) : Retour sur le sort des Harkis rapatriés dans les Cévennes au début des années soixante. Un mini documentaire éloquent.
- Techno Suzette (6 minutes) : Gondry improvise un clip de techno à partir d’images maladroitement filmées par sa tante. Curieux.
- Espace Montparnasse (5 minutes) : Bandes annonces.