Jean-Marc, quadra carriériste et pressé ne cherchant qu’à satisfaire ses intérêts personnels, va croiser malgré lui la route de Marie. Tout oppose cet homme d’affaire et cette jeune femme éprise de liberté et de justice. Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer et pourtant la vie en a voulu autrement.
Une chose est sûre, lorsque l’on voit un film de Philippe Lellouche, il est quasiment impossible de ne pas ressentir toute la tendresse et la joie qui se régnait sur le tournage. Le film respire la sérénité par quasiment tous ses plans. Car même si l’histoire est assez simple, pour ne pas dire parfois un peu simpliste, l’ensemble brille par une sorte de désinvolture maîtrisée qui fait de ce film un petit moment de fraîcheur dans une sphère cinématographique qui se prend parfois un peu trop au sérieux.
Mais il serait injuste de dire que le réalisateur ne maîtrise pas forcément son travail, car il n’en n’est rien et cela se voit à l’écran. Tout est minutieux, précis, Philippe Lellouche connait les moindres clés de la comédie, il sait rendre un instant émouvant sans forcément le rendre mièvre, il sait faire rire sans pour autant sombrer dans la caricature, il sait donner du volume à ces héros en utilisant au mieux les personnages secondaires.
Et c’est le cas dans « Un prince presque charmant » ! Si le scénario ne fait pas forcément dans l’originalité, en décrivant l’histoire d’un homme d’affaire pressé, aux dents longues, qui va croiser la fille de l’une de ses victimes, il a le mérite de le faire avec finesse et intelligence pour donner un peu plus de fraîcheur à l’ensemble. Et le choix du metteur en scène y sont pour beaucoup, notamment avec des décors qui permettent au film de respirer et au spectateur de se sentir à l’aise, puis avec une mise en scène souple et inventive qui laisse la part belle à la distribution pour en ressortir le meilleur en permanence.
C’est le cas tout d’abord de Vincent Perez (La reine Margot), qui décidemment semble se trouver à l’aise dans la comédie. Et il est vrai que cela lui va parfaitement, l’acteur trouve une fois de plus la bonne tonalité pour rendre son personnage odieux mais pas caricatural pour laisser transpire cette part d’humanité qui justifie ses actions durant tout le film. Comme nous le disions plus haut les personnages secondaires sont poussés, pour être le mieux en valeur et ainsi donner un volume réel à l’histoire et donner plus de corps aux intrigues, c’est le cas notamment de Côme Levin (Radiostars) qui commence réellement à faire preuve de qualités de jeu remarquables et qui devrait trouver d’ici peu, je l’espère, un rôle à la hauteur de son talent.
En conclusion, « Un prince presque charmant », est un film auquel on peut trouver beaucoup de défauts, notamment autour de la trame un peu légère et convenue, mais qui brille par des atouts d’autres sortes, notamment une mise en scène minutieuse et légère qui sait mettre en valeur le travail de toute une équipe, à commencer par les comédiens eux-mêmes. On rit, on s’émeut, mais on ne reste jamais indifférents. Une vague de fraîcheur dans une programmation cinématographique un peu sombre !
Côté Bonus le making of séquencé en plusieurs parties naviguant entre genèse et musique du film, nous permet de découvrir un réalisateur proche de son équipe, créant une osmose permanente, atténuant les tensions pour mieux faire avancer son projet. Une volonté qui se voit, du coup à l’écran !