NOS PLUS BELLES VACANCES

Dans les années 70, Simon, son frère, ses parents et leurs amis partent en vacances en Bretagne. Très vite ce séjour va s’avérer comme une épopée pleine d’aventures et d’amour.

Comme le dit si bien Philippe Lelouch : « Pour son premier film, il fallait qu’il raconte quelque chose de vrai. Il s’est donc tout logiquement plongé dans ses souvenirs d’enfance. ». Et c’est vrai que c’est toute la qualité de son premier film. Outre la fraicheur qu’il distille tout au long des plans qui composent ce long métrage, on sent une véritable tendresse pour chacun des personnages, une véritable envie de dépeindre une société telle qu’il pouvait la voir de son regard d’enfant avec toutes les distances que les parents inculquent à leurs enfants par une raison sociale ou simplement par une situation géographique.

Ici l’éternelle lutte entre parisien et provincial est flagrante de la même manière que cette guerre permanente entre citadin et campagnard. On peut évidemment reprocher au réalisateur d’avoir un peu trop appuyé l’accent de ces bretons profonds qui parlent dans leurs moustaches, qui mélangent parfois le breton et le français, on pourra aussi reprocher une idéalisation parfois maladroite du père et à travers lui une certaine image de la réussite en montrant du doigt parfois l’ignorance des agriculteurs. Mais si l’on prend le recul nécessaire sur ce premier film, si on gratte un petit peu plus loin que la première couche qui consiste à mettre en avant les différences entre les deux, on se rend très vite compte, que le réalisateur a choisit le regard d’un enfant, son regard d’enfant et qu’il en sort une très belle œuvre sur l’abolition des différences.

Dans « Nos plus vacances », Philippe Lellouche nous parle d’un homme qui amène la modernité dans un village qui ne cessait de s’enfermer dans ses principes et dans ses coutumes, mais il parle surtout d’un homme qui apprend une autre vision de la vie. Un homme qui avait peut-être oublié que la vie c’est un échange permanent, que lorsque l’on donne on reçoit beaucoup plus en retour. Une œuvre simple, peut-être un peu naïve, mais peut-être Est-ce la aussi ce qui nous manque de nos jours : la naïveté et l’innocence d’une regard d’enfant.

En conclusion, « Nos plus belles vacances » est un premier film de Philippe Lellouche particulièrement réussit, qui sait profiter de ses qualités autant que de ses faiblesses. Le réalisateur a su donner tout ce qu’il fallait à ses comédiens pour qu’ils se sentent, eux-aussi par ce vent de tendre nostalgie qui a fait prendre, un jour la plume, l’autre la caméra, à un homme qui rêvait de mettre ses souvenirs en image.

Du côté de l’image, rien à dire ! Le contrat est remplie et bien remplie, avec des couleurs brillante et des contrastes qui donnent une bonne profondeur à l’ensemble. Avec parfois quelques bonnes surprises, notamment Les scènes extèrieurs autour du point d'eau qui révèlent un palette de couleurs interressante, donnant une pointe de poesie supplémentaire au film.

Une piste DTS 5.1, qui tient ses promesses, les ambiances sont reconstruites avec beaucoup de brillance. Sans faire dans l‘excès (nous ne parlons d‘un film d‘action, non plus), la piste 5.1 fait des merveilles avec une belle spatialisation, une dynamique assez bien équilibrée et un surround assez discret pour ne pas se faire trop hors sujet.

Un making of qui montre a quel point le réalisateur avait envie de parler de son enfance, mais aussi à quel point (image à l’appuie) il a su diriger ses comédiens, ses techniciens et toute son équipe en générale, dans un soucis constant de respect et d’humilité. On le voit rire beaucoup, s’amuser de tout et fignoler l’ensemble. Un making of aussi réussit que son film. Puis des scènes coupées et les bandes annonces. Une belle édition.