En juin 40, Villeneuve, petite ville du centre de la France, est bouleversée par l'arrivée de l'armée allemande. L'Occupation vient de commencer et va durer cinq ans. Hortense, Jean, Raymond, Marie étaient des Françaises et des Français ordinaires, maris, femmes, notables ou paysans... ils deviendront patriotes, traîtres, collaborateurs ou résistants. Après s'être effondrée, la France se reconstruit jour après jour, mais à l'heure allemande. Avec cette période incertaine et dangereuse de notre histoire s'ouvre une ère nouvelle : aux règles imposées par l'occupant répondent celles de la désobéissance civile ou de la clandestinité. On y a peur, on y a faim, on s'y déchire au nom des valeurs et d'une certaine idée de la France... ou parfois simplement par amour.
Lorsqu’une série française a le bon goût de réunir qualité et unanimité, on ne peut que saluer la performance, et y prêter un œil curieux. D’autant que le sujet fut maintes fois traité sous toutes ses formes, des plus sombres aux plus légères. Cette fois-ci les réalisateurs Frédérik Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé se sont intéressé au quotidien d’un village confronté à l’occupation, un bourgade paisible du centre de la France, avec ses notables, ses paysans et ses jeunes également pris dans une aventure qu’ils n’ont pas choisis. Si certain vont se rebeller, les autres vont plier, mais aucun ne sortira indemne d’un tel traumatisme.
Depuis quatre saisons déjà, le village évolue en même temps que le conflit, les actes héroïques autant que les vénalités d’usages. Le scénario est d’ailleurs suffisamment intelligent pour ne pas s’arrêter à la simple énumération des horreurs de ce conflit marquant. Les scénaristes nous plongent au cœur des états d’âmes de chacun et l’on entend presque la petite voix dire en sourdine : « Et moi, qu’aurais je fais ? ». Facile de juger, difficile de se mettre à la place. Ici les petits maux de l’occupé passent devant les grands : Il y a le travail forcé, l’absence du mari soldat, le maire et ses choix politiques, le médecin et sa déontologie, le fermier et son gagne-pain, etc….tout le monde est concerné par le conflit, chacun doit préserver sa vie et faire ses choix déterminants. Alors même si cette nouvelle saison marque le pas dans le combat pour mieux s’intéresser aux bouleversements sentimentaux que génère le conflit, le scénario garde toujours une belle part à la description méticuleuse de la vie dans ce petit village occupé.
Une série française qui réussit à ne pas décevoir par sa distribution, c’est assez rare pour être souligné. Car en règle générale, l’ensemble des comédiens ont soignés leur compositions et les inévitables faussetés de jeu auxquelles nous ont habitué les flopés de productions télévisuelles de type « Julie Lescaut » ou « Joséphine Ange Gardien », sont suffisamment rare pour être oubliées. La relève est prête à en découdre comme Alexandre Hamidi (Brassens la mauvaise réputation) et Martin Loizillon (Populaire) dont cette cinquième saison est l’occasion d’affirmer leurs personnages.
En conclusion « Un village Français » marque un peu le pas et peu décevoir par une volonté de s’intéresser un peu plus aux sentiments. Le résultat n’en reste pas moins de grande qualité.
La série reposant sur des faits réels, les bonus s’intéresse aux réelles conditions des habitants de village durant l’occupation. Avec une série de documentaires et de témoignages regroupés sous le titre : « Ils étaient là », avec la participation de l’historien Jean-Pierre Azéma
Ainsi on commence avec « Le service du Travail Obligatoire ». Une partie du conflit souvent oubliée, par suite des jugements qui ont suivis ensuite. Puisque dès 1943, les Nazis en accord avec Vichy ont envoyé de force des milliers de jeunes français pour travailler dans les usines en Allemagne.
« Une population déboussolée » revient, toujours de la même manière sur la manière dont la vie s’est articulée autour de la résistance ou de la collaboration.
Dans « De Réfractaires à Maquisard », les témoignages s’articulent surtout autour de ce choix terrible qui fut imposé aux jeunes : Le STO ou le maquis !
Evidemment « La vie dans le Maquis » permet de mieux comprendre la difficulté de ces campements de fortunes, où les jeunes se cachaient sans nourriture, ni arme, ni argent. Que la simple conviction, qu’ils refusaient tout simplement le Service de Travail Obligatoire imposé par les Nazis et le gouvernement de Vichy.
On avance avec « Le défilé d’Oyonnax » qui nous donne l’exemple d’un village où les maquisards sont descendus dans le village pour embarquer l’opinion populaire et l’associer au combat. Un moyen surprenant mais tellement efficace pour redonner espoir à la population.
Ey on finit par « La répression Allemande », lorsque cette dernière comprendra le danger pour sa position de la montée en puissance des réseaux de résistance, avec ses armes et ses opérations coups de poings.