L’histoire Dans le cadre d’une enquête, deux frères policiers vont malmener un suspect jusqu’à commettre l’irréparable. Critique Après avoir œuvré dans le fantastique (La maison des ombres en 2011), le réalisateur Nick Murphy s’attaque au polar avec Blood, adaptation cinématographique d’une série de la BBC : Conviction. Plutôt réussi, le métrage affiche d’indéniables qualités. En tête, on retiendra cette ambiance particulière découlant d’un environnement côtier / insulaire assez rude (paysages austères, petite communauté où tout se sait). Froide, triste, mélancolique, cette atmosphère s’installe dès les premières minutes (belle ouverture en vox off) puis demeure, portée par une photographie aux couleurs désaturées et des décors évocateurs. Autre point fort de Blood : sa nature hybride, entre policier et tragédie. Plus que d’une enquête sur un meurtre, il est ici question d’individus tiraillés par leur conscience, écrasés par leur culpabilité, hantés par le remord. On pense ainsi à Insomnia (dans sa version européenne) ou à certaines œuvres de Brad Anderson, un réalisateur qui aurait sans doute apprécié un tel scénario. Troisième grande force du métrage : sa distribution. Le film affiche en effet un casting robuste dominé par un quatuor d’acteurs en pleine possession de leurs moyens : Paul Bettany, Stephen Graham, Mark Strong, Brian Cox. Globalement convainquant, Blood manque cependant de ce petit quelque chose qui l’aurait rendu plus fort, plus marquant. Un défaut que l’on retrouvait déjà dans le précédent long-métrage du réalisateur. Un brin frustrant. Verdict Sans être le film du siècle, Blood s’impose néanmoins comme un petit polar tout à fait regardable.
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