Résumé
West Memphis, 1993. Trois jeunes enfants sont retrouvés sauvagement assassinés. Trois adolescents marginaux sont arrêtés et accusés d’avoir commis un crime sataniste. Face aux incohérences du dossier, un détective privé, adversaire de la peine de mort, décide de mener sa propre enquête. D’après une histoire vraie.
Critique
?Drôle d'exercice que ce film. Pour faire un parallèle avec la France c'est comme si on faisait un film sur l'"affaire Grégorie". Mais revenons au sujet. Faire un documentaire, il y en a déjà eu. Faire un film, mais on ne peut pas romancer un fait divers. Et comme l'affaire n'est pas finie, on ne peut pas non plus partir dans des conjonctures.
Du coup, c'est compliqué...
Adapté d'un livre, le film suit un détective privé qui travaille pour la défense ce qui permet de voir le dossier d'assez près sans y être directement impliqué (ni accusé ni victime). Méticuleusement, le réalisateur pointe les personnages, les faits et surtout les manquements de l'enquête. Très intéressant quand on ne connaît pas le dossier, on passe d'une affaire simple à une terrible accumulation de faits qui vont rendre l'enquête insoluble. Le film respecte les faits, mais enrobe le tout dans une mise en scène classique et très sobre.
La réalisation n'essaie pas de voler la vedette au sujet et reste très posée avec peu d'effets. Malgré tout, on sent une bonne recherche dans les cadrages et le montage du film pour lui donner un rythme malgré un sujet grave (le meurtre de 3 enfants) et plutôt lent (enquête et procès).
Les acteurs doivent également respecter le sujet, la mémoire des victimes, le respect du système américains, etc. Bref, impossible de surjouer les scènes. On retrouve dans les rôles principaux Colin Firth ("Le discours d'un roi") et Reese Witherspoon ("Mud") dans un jeu d'acteur tout en retenue.
Verdict
Un film simple sur une histoire réelle très compliquée. Le sujet peut nous sembler lointain, mais le parallèle avec une affaire française est intéressant et l'exercice de style est réussi malgré un sujet casse-gueule où les réalisateurs préfèrent les biographies de personnes ayant réussi.
Image douce au format 1.66 dans une dominance sépia. On aurait aimé plus de piqué et une définition plus poussée même si la compression ne rajoute pas de défaut. Il faut noter qu si la bande-annonce est en 2.35, elle n'ajoute que des bandes noires. Il n'y a donc pas de recadrage pour le film.