Love streams

Genre
Pays
USA (1984)
Date de sortie
mercredi 24 février 2016
Durée
134 Min
Réalisateur
Producteurs
Yoram Globus et Menahem Golan
Scénaristes
Ted Allan et John Cassavetes
Compositeur
Bo Harwood
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Anglais
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
134 min
Nb Dvd
3
Frère et soeur, Sarah et Robert éprouvent l'un pour l'autre un amour inébranlable. Et pourtant, tout les oppose. Sarah, passionnée à la limite de la démence, se donne entièrement à ceux qu'elle aime. Robert, solitaire, n'a, lui, que des relations éphémères et l'ardeur de ses sentiments se tarit de jour en jour. La crise qu'ils traversent les réunit de nouveau. Une étrange et folle relation s'établit entre ces deux êtres à la dérive...

Pour John Cassavetes, « Love Streams » possède une résonance particulière, parce qu’il est certainement le film le plus empreinté de la vie personnelle du réalisateur. En effet, tous les thèmes chers à Cassavetes y sont présents : L’isolement identitaire, la rupture sentimentale et la complexité des sentiments dans leurs généralités. Pendant le tournage, le réalisateur a dû essuyer de nombreuses tempêtes personnelles qui, volontairement ou non, impactèrent la mise en scène et l’adaptation de cette pièce de théâtre de Ted Allan. Car le réalisateur en tournant dans son propre appartement s’impose une identification qui n’est pas sans conséquences, d'autant que sa mère est en train de mourir après une lente agonie, Il joue avec sa femme Gena Rowlands, jusqu’à l’annonce de sa maladie qui l’emportera cinq années plus tard. 

On l’aura très vite compris, au-delà d’un film très imprégné du savoir-faire de John Cassavetes, « Love Streams » est surtout une œuvre qui pousse encore plus loin l’implication de son auteur pour lui donner une texture particulière. Comme le firent avant lui Elisabeth Taylor et Richard Burton dans « Qui a peur de Virginia Woolf » ou plus proche de nous Angelina Jolie et Brad Pitt dans « Vue sur mer », ce procédé cherche à pousser encore plus le jeu des acteurs vers un réalisme qui parfois fait flancher les barrières de l’intime pour mieux imprégner le spectateur et le mettre face à un réalisme touchant, heurtant et percutant. Avec « Love Streams » Cassavetes impose son style dans lequel l’acteur est au centre de la mise en scène rendant des compositions proches de l’improvisation, alors que tout est pensé, réglé par la mise en scène qui ne laisse rien  au hasard.

Côté distribution, une fois de plus John Cassavetes laisse exploser le talent et toute la magie de sa partenaire Gena Rowlands (Gloria). L’actrice impressionne par sa maîtrise, par sa précision face à son mari qui ne lui laisse rien passer et lui donne la voie à suivre pour que son magnétisme transpire à l’écran, dans ce rôle de femme instable et pourtant si déterminée. Le couple y apparaît plus complice que jamais, et bouscule les codes pour mieux mettre en lumière la complexité des sentiments dans une relation. Avec un style qui a inspiré tant d’autres réalisateurs, comme Martin Scorcese (Taxi Driver) par exemple, le jeu des deux comédiens est précis autant que libre et avec une minutie remarquable fait éclater devant nos yeux une humanité que l’on avait rarement vue dans un naturel aussi flagrant.

Et si le scénario adapte une pièce de théâtre de Ted Allan déjà auteur du cultissime « The Webster Boy », il n’hésite pas à s’approprier le sujet pour lui donner plus de relief au cinéma en y insufflant ses épreuves personnelles et en y impliquant au maximum son couple jusqu’à tourner dans son propre appartement pour plus de réalisme et de dimension humaine dans le propos et dans le geste. Le scénario est précis et explore comme rarement,dans une œuvre cinématographique, la complexité des sentiments à travers ces êtres à la dérive qui se révèlent à la fois complices et destructeurs.

En conclusion, « Love Streams » est une œuvre poignante, qui ne cherche pas à faire dans le voyeurisme malsain, ni dans le nombrilisme outrancier, loin de là, il permet de mieux appuyer le jeu des comédiens et de placer le spectateur au cœur d’une valse de sentiments complexes et autant captivants que destructeurs. Un film à (re)découvrir tant il reprend tous les codes de narrations et de réalisation de John Cassavetes.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Malgré un travail de remasterisation qui permet au film de retrouver une nouvelle jeunesse, certaines taches n’ont pu être enlevées. Mais l’ensemble brille tout de même par une grande qualité qui permet au spectateur de découvrir cette œuvre de John Cassavetes. Les contrastes  donnent finalement suffisamment  de profondeur à l’ensemble pour donner une nouvelle jeunesse.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
2.0
Français
2.0
Le film est à découvrir en VO et VF DTS 2.0, ce qui donne une réelle perspective au vidéaste d’approcher l’œuvre à l’original. La spatialisation est minutieuse, la musique d’accompagnement ne se fait pas trop envahissante, et malgré des voix un peu trop chuintante parfois, le film se visionne avec beaucoup de plaisir. 

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
85 min
Boitier
Coffret
« I’m Almost not crazy » est un documentaire passionnant sur les dessous du film « Love Streams », on y voit le réalisateur John Cassavetes en plein travail. Au-delà d’un simple making of qui dégouline de bons sentiments et de gentilles phrases sur une gentille équipe, on assiste, au contraire aux véritables dessous d’un film, avec un réalisateur qui dirige, impose sa vision se fait autoritaire face à ses acteurs parfois coléreux et mal décidés à jouer. Le réalisateur, à travers des interviews et des séquences live nous fait part de sa vision du cinéma, de la manière dont il voit le sujet, comment il veut le transmettre aux spectateurs. 

Rarement un documentaire nous aura autant plongé dans l’envers du décor ! On y voit notamment le réalisateur expliquer qu’un scénario ne reste jamais figé dans le marbre, et on peut alors voir Cassavetes en plein tournage retravailler une scène avec son assistante, pour que le film évolue suivant sa créativité et l’image qu’il s’en fait. On y voit également la mise en place difficile de plusieurs scènes, dans lesquels il doit s’imposer ou encore certaines séquences plus intimes qui soudent l’équipe pour en donner le meilleur sur le tournage. C’est passionnant et instructif.

« Love Streams : Plans N° 145, 146 et 147 » sont des extraits de l’émission Cinéma, Cinémas du 05 Octobre 1983. L’émission s’invite sur le tournage et de la même manière que dans le reportage précédent nous plonge dans le travail minutieux du réalisateur. Le tout avec une vision plus critique et certainement plus complaisante, pour que le public de l’émission ait envie de découvrir ce film.

« Cassavetes : Love Streams », encore extrait de l’émission Cinéma, Cinémas, mais cette fois-ci du 02 Novembre 1985, qui s’intéresse au réalisateur en utilisant des extraits du documentaire présent sur ce DVD : « I’m Almost not Crazy » de Michael Ventura.

« Un enfant attend » de John Cassavetes est un bonus intéressant pour les cinéphiles autant que pour les néophytes. D’abord, parce qu’il traite avec beaucoup de justesse et de tendresse du handicap, par une mise en scène subtile dans la plus grande lignée du style Cassavetes avec des plans dans lesquels les acteurs sont mis au centre de l’action, un mise en scène naturaliste qui flirt avec le documentaire. Tout y est précis, magnifiquement mis en lumière, les plans sont d’une grande beauté et le traitement du scénario d’une très grande subtilité. Mais il signe aussi la fin de l’aventure Hollywoodienne de John Cassavetes par une mésentente violente entre le producteur et le réalisateur. En fait, le producteur Stanley Kramer refuse le" final cut" au réalisateur et ce dernier ne se reconnaîtra pas dans le résultat final.

Tout au long de sa carrière, John Cassavetes reniera ce film, qu’il voulait un hommage à ces enfants handicapés que bien trop souvent des parents abandonnaient par peur ou par dépit. Cassavetes jugeait le montage de Kramer plus proche de la valorisation des instituts d'internement des enfants handicapés et refusa de le cautionner. L’échec du film ne fera qu’isoler le réalisateur qui finira par retourner vers son équipe habituelle, tourner avec des producteurs indépendants qui laisseront le talent du réalisateur exposer au grand jour et construire sa légende.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Un enfant Attend