A 6 mois des élections présidentielles, le leader du parti d’extrême droite, favori des sondages, est assassiné sous les yeux de Simon Kapita, le plus proche conseiller du Président Marjorie. Désormais, à droite comme à gauche, manœuvres politiciennes, coups bas et trahisons rythment la fin de mandat du Président alors que, dans l’intimité, son couple se déchire et devient la proie des tabloïds. Pour Simon Kapita, cette dernière campagne devient celle de tous les dangers…
Ah les arcanes du pouvoir, les dessous de la vie politique française, les fantasmes liés aux plus grandes tromperies de l’histoire et les accords passés entre les uns et les autres pour arriver à ses fins et se donner l’impression ne serait-ce qu’un instant que le nom restera dans l’histoire. Les séries sur le sujet sont assez rares en France, et notamment celles qui sont plutôt réussies et s’évite l’académisme habituel des productions françaises.
Alors « Les hommes de l’ombre » fait partie de ces séries qui surprennent, d’abord par son casting, Carole Bouquet (Lucie Aubrac) dans le rôle de la première dame, mais également par un scénario qui se veut résolument bien pensé, mêlant à la fois réalité et fiction. Car si les personnages sont fictifs, les lieux, les partis, les repères et même les références à l’histoire sont bien réelles. On y retrouve, également, des références (volontaires ou non) à des situations actuellement sous le feu des projecteurs : Un pays plongé dans une série d’attentats, une crise diplomatique majeure, une aventure extra conjugale révélée et une président qui a bien du mal à gérer les femmes de sa vie. Une amitié de trente ans sacrifiée à l’autel des ambitions politiques, ou encore une agence de communication aux pratiques douteuses répondant au nom de Bygmalion.
Tout ça aide à faire de cette série une véritable réussite, et même si l’on peut reprocher à nouveau un jeu toujours approximatif (Sophie Charlotte Husson (L’Outsider) est loin d’être convaincante !) malgré tout la qualité des intrigues permet d’en excuser les ratés. N’oublions tout de même pas de souligner la prestation toujours impeccable de Carole Bouquet, qui, à chacune de ses apparitions relève le niveau d’un jeu qui justement penche encore une nouvelle fois vers l’académisme.
Dans l’ensemble cette troisième saison nous embarque avec précision dans les dessous d’un pouvoir qui ne cesse de se battre en permanence pour ne pas faillir, et d’une vie politique aux confins du cynisme et de l’insoutenable. Si la réalisation se laisse porter par le feutrage des couloirs de l’assemblée nationale ou des résidences présidentielles, elle parvient à nous captiver dans sa description remarquablement minutieuse des couloirs de la gouvernance.
En conclusion, une troisième saison toujours aussi remarquablement documentée, la mise en scène peut parfois paraitre lente, mais finalement parvient à nous captiver et le jeu des acteurs se retrouve tout de même grandi par la qualité de jeu de Carole Bouquet qui apparait en locomotive de l’ensemble.