Un an après les élections présidentielles perdues par Anne Visage, le nouveau président de la république, Alain Marjorie, doit affronter deux crises : l’une, personnelle et l’autre politique. Sa femme Elisabeth a un accident de voiture alors qu’elle est au volant, son passager et amant est tué sur le coup. Benoît Hussan, ministre de l’intérieur et ami du couple présidentiel depuis trente ans, étouffe l’affaire. Mais un mois plus tard, il est à son tour touché par un scandale, mais financier celui-là.
Ah les arcanes du pouvoir, les dessous de a vie politique française, les fantasmes liés aux plus grandes tromperies de l’histoire et les accords passés entre les uns et les autres pour arriver à ses fin et se donner l’impression ne serait-ce qu’un instant que le nom restera dans l’histoire. Les séries sur le sujet sont assez rares en France, et notamment celles qui sont plutôt réussies et s’évite l’académisme habituel des productions françaises.
Alors « Les hommes de l’ombre » fait partie de ces séries qui surprennent, d’abord par son casting, Nathalie Baye (Le petit lieutenant) dans la première saison, et maintenant Carole Bouquet (Lucie Aubrac) dans la deuxième, mais également par un scénario qui se veut résolument bien pensé, mêlant à la fois réalité et fiction. Car si les personnages sont fictifs, les lieux, les partis, les repères et même les références à l’histoire sont bien réelle. On y retrouve également des références (volontaires ou non) à des situations actuellement sous le feu des projecteurs : Un ministre de l’intérieur embourbé dans un scandale financier. Une amitié de trente ans sacrifiée à l’autel des ambitions politiques, ou encore une agence de communication aux pratiques douteuses répondant au nom de Bygmalion.
Tout ça aide à faire de cette série une véritable réussite, et même si l’on peut reprocher à nouveau un jeu toujours approximatif (Aure Atika joue toujours aussi mal !) malgré tout la qualité des intrigues permet d’en excuser les ratés. N’oublions tout de même pas de souligner la prestation toujours impeccable de Carole Bouquet, qui, a chacune de ses apparitions relève le niveau d’un jeu qui justement penche encore une nouvelle fois vers l’académisme.
Dans l’ensemble cette deuxième saison nous embarque avec précision dans les dessous d’un pouvoir qui ne cesse de se battre en permanence pour ne pas faillir, et d’une vie politique aux confins du cynisme et de l’insoutenable. Si la réalisation se laisse porter par le feutrage des couloirs de l’assemblée nationale ou des résidences présidentielles, elle parvient à nous captiver dans sa description remarquablement minutieuse des couloirs de la gouvernance.
En conclusion, une deuxième saison toujours aussi remarquablement documentée, la mise en scène peut parfois paraitre lente, mais finalement parvient à nous captiver et le jeu des acteurs se retrouve tout de même grandi par la qualité de jeu de Carole Bouquet qui apparait en locomotive de l’ensemble. Dommage qu’Aure Atika n’est pas pris le train !