Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel…
Depuis plusieurs décennies, les studios Disney et Pixar nous ont habitué à traiter des sujets rarement abordés auprès des enfants avec un sens inné de la poésie et de la narration. On a pu ainsi voir des œuvres traiter de la famille monoparentale et du handicap à travers « Le monde de Nemo », la maladie d’Alzheimer dans « Le Monde de Dory » la vieillesse et le temps qui passe dans « Là-haut » est depuis un certain nombre d’années notamment avec « le Roi Lion » en 1994, Disney a commencé à parler de manière discrète et jamais frontale de la mort. Et si bien sûr, l’un des enfants de la firme de Burbanks a su aborder le sujet sous l’angle artistique avec une évidente poésie dans des œuvres comme « Frankenweenie » ou encore « L’étrange Noël de Monsieur Jack », Tim Burton restait de toutes les façons un cas à part du fait de son univers toujours entre deux mondes celui de la mort et celui des vivants.
« Coco » est donc une nouvelle production du studio toujours sous la direction de John Lasseter, l’instigateur de toutes les plus grandes idées du studio depuis le rachat de Pixar. Celui qui se cache derrière les plus belles idées du studio Pixar dans un premier temps avec « Là-Haut », « Toy Story », ou encore « Les Indestructibles », puis Disney : « La Reine des Neiges », « Raiponce », etc… Chaque fois le studio nous entraîne dans des intrigues, chaque fois plus construites et plus originales. Si parfois les auteurs se penchent encore sur des contes venus de partout dans le monde, ils se permettent surtout d’entrainer les familles sur des sujets souvent tabous, parce que, dans les esprits des adultes, plus difficile pour les enfants d’aborder certains aspects de la vie, comme la mort par exemple. Et avec « Coco », le studio vient de mettre tout le monde d’accord en s’inspirant d’une fête très populaire au Mexique : La fête des Morts. Une fête qui ne se veut absolument pas triste ou pesante, bien au contraire, puisqu’elle entraîne la population dans une célébration toute en couleurs, en rythmes ou en joie pour mieux se souvenir des bonnes choses et ne pas parler de la peine d’avoir perdu quelqu’un de cher.
Et les scénaristes sont partis de ce principe-là, en brodant une histoire qui soit suffisamment intégrée dans les trames historiques du studio, à savoir : Un héros qui cherche sa place dans la société dans laquelle il grandit, puis ont procédé à une évolution du discours qui puisse à la fois toucher les parents et les enfants, mais qui soit suffisamment mature pour faire évoluer son animation. Et le résultat est saisissant d’émotion, de drôlerie et de poésie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : « Coco » est avant tout une œuvre poétique et peut-être involontairement politique, à une époque ou un président, qui porte le prénom d’un canard du studio, veut ériger un mur entre le Mexique et les Etats-Unis, « Coco » vient donner une leçon de vie, de tolérance et d’espoir à une société américaine (et pas que… !!!) qui en manque terriblement.
Si vous rajoutez à cela, une animation magnifique qui parvient à mélanger la chaleur des couleurs vives à la noirceur de la tristesse liée à la mort, pour la rendre plus supportable, plus acceptable, vous obtenez des rouges et des jaunes qui bénéficient d’une nuance accentuée par un trait noir plus présent pour donner ainsi l’aspect chaud et enveloppant que l’on peut ressentir dans les illustrations mexicaines. Comme à son habitude, le studio brise les codes et transforme une histoire qui pouvait s’avérer un peu patho, en festivale d’humour, de couleurs et de musique.
En conclusion, encore une fois Disney nous entraîne dans une histoire pleine de couleurs et de sensibilité sur un sujet sombre : La Mort. « Coco » est une œuvre puissante pour les plus jeunes et pour les adultes qui raisonnent différemment dans un climat politique tendu. A voir d’urgence !!!