Eli, jeune adolescent de Detroit, erre dans une usine désaffectée où il découvre par hasard une arme surpuissante, d’origine inconnue, qu’il ramène chez lui. Mais passé l’amusement, Eli réalise qu’on ne soustrait pas impunément une arme aussi redoutable : il se retrouve recherché par des criminels, par le FBI, et par ceux qui semblent être les propriétaires légitimes de l’arme futuriste. Accompagné de son grand frère et d’une jeune danseuse, Eli n’a d’autres choix que de fuir, emportant avec lui un seul bagage : cette mystérieuse arme…
Voilà un film qui fut particulièrement la vendu. D’abord présenté comme un film de science-fiction dans lequel le présent et le futur cohabite, il fut ensuite présenté comme l’introduction d’une saga, pour en fait se révéler une sorte de Road Movie, dans lequel un jeune garçon, ayant trouvé une arme d’un nouveau genre (en fait venue du futur !), se trouve à suivre son frère qui fuit une bande de fous furieux, à qui il doit de l’argent, et qui sont bien décidé à les tailler en mille morceaux. La science-fiction y est effectivement présente, mais de façon, peut-être un peu trop discrète pour être réellement convaincante et peut évidemment vite décontenancer les spectateurs.
Et c’est peut-être là toute la faiblesse du scénario, que de ne pas vraiment savoir quoi faire de cette arme et notamment comment tenir en haleine le spectateur, qui n’attend qu’une chose, que fusil futuriste fasse des étincelles et que le jeune héros soit, du même coup, plongé dans une aventure haletante. Et d’aventure, il est bien question, mais le scénariste se la projette sur plusieurs films, et il prend donc tout son temps pour installer ses personnages, les mettre en situation. Il nous donne toutes les clés d’un passé qui viendra se jouer dans les prochains films pour révéler un futur déjà dessiner pour les héros. Mais voilà, le film étant mal vendu, il est difficile de se laisser porter par l » histoire, malgré ses évidentes qualités narratives.
Et la mise en scène n’arrange rien ! Car en adaptant leur propre court-métrage : « Bag man », les frères Baker se lance dans une réalisation prudente, en ne distillant qu’avec beaucoup de sérénité les différentes clés de leur intrigue. Ils connaissent leurs personnages, leur donnent plus de profondeur, pour coller au format long, mais ne parviennent pas à garder un rythme suffisamment haletant pour totalement répondre à l’attente du spectateur. Car, il faut bien le dire, Eli passe beaucoup de temps à attendre, son père d’abord tente de le protéger des égarements de son frère, puis c’est ce dernier qui va vouloir le protéger des méchants qui gravitent autour de lui. Et comme rien en va dans ce road-movie les méchants s’enchaînent, mais ne prennent jamais beaucoup de hauteur, et ce malgré une interprétation encore impressionnante de
James Franco (27 heures).
Et pourtant la distribution n’est pas à pointer du doigt, bien au contraire ! Le jeune
Myles Truit (The New Edition Story) qui interprète Eli, compose un personnage solide et tout en contradiction, qui se laisse porter par ses sentiments. Avec lui,
Jack Reynor (Detroit) impose un charisme, qui n’est pas sans rappeler, toute proportion gardée, un certain Tom Hardy, tout en puissance et en nuances. Il est évident que l’ensemble de la distribution ne manque pas d’intérêt et offre une belle prestation pour un film qui n’en manque toutefois pas non plus.
Car, pour conclure, « Kin : Le Commencement » n’est pas un mauvais film, il est même plutôt intéressant, mais il déstabilise par un visuel de promotion qui joue clairement la carte du futur, mais ce dernier n’apparaît que finalement très peu dans le film, qui se concentre beaucoup plus sur la psyché des personnages. Du coup pourquoi pas, mais il eut peut-être été bon de le dire très clairement pour que le public ne sente pas déçu !