Le maître d'école

L’histoire

 

Gérard Barbier (Coluche) est vendeur de vêtements dans un quartier populaire de Paris. Il claque la porte du magasin lorsqu’il voit son patron agresser un jeune enfant. Sans emploi et devant se marier bientôt avec Charlotte (Charlotte de Turckheim), il décide de devenir instituteur.

 

Avec son seul bac en poche, il se présente à l’inspecteur d’Académie (Jean Champion) qui lui apprend que la formation d’enseignant se fait « sur le tas » et qui l’envoie dans une petite école de banlieue. Sur place il sera accueilli par le directeur de l’école (Jacques Debary) qui doit composer avec ses deux collègues instituteurs : Mlle Lajoie (Josiane Balasko), continuellement dépressive, et M. Meignant (Roland Giraud) syndicaliste buté.

 

Gérard Barbier sera « jeté en pâture » aux élèves qu’il devra amadouer avant même de pouvoir envisager de commencer son enseignement. Il fera alors face à tous ces problèmes de la vie quotidienne des enseignants : gestion de la discipline, motiver les élèves, gérer les relations avec le syndicat et son directeur d’école, gérer les difficultés sociales des élèves…

 

Le film dans la carrière de Coluche

 

Le tournage du « Maître d’école » intervient à un moment difficile de la vie de Coluche. Sa femme vient de le quitter avec ses deux enfants et le fisc français le poursuit pour non-paiement de ses impôts. Déprimé, le comique a commencé à se droguer. Après avoir commencé à mener une campagne électorale en vue des présidentielles de 1981, Coluche abandonne tout et retourne dans le cinéma pour payer ses dettes.

 

Après avoir tourné « L'inspecteur Labavure » (1981 avec Gérard Depardieu) sous la direction de Claude Zidi dans une production de Claude Berri, Coluche signe un contrat de 4 films avec Berri pour un montant de 7 millions de francs. Il devient alors l’acteur le mieux payé de France.

 

Le prochain film de cette collaboration sera librement inspiré de « Mémoires d'un éducateur », un roman de Jules Celma. Celui-ci officie d'ailleurs en tant que co-scénariste du long-métrage avec Claude Berri. Sous le couvert de la comédie, le réalisateur souhaite démontrer à quel point le métier d'enseignant est difficile. Il déclarera, lors de la sortie du film, avoir voulu « démontrer combien, pour un enseignant, la frontière est fragile entre la liberté et la discipline ».

 

Le film s’adressait aussi aux jeunes car Claude Berry voulait « interpeller les enfants et les adolescents, tous ceux qui ont souffert et souffrent encore à l'école ! ». Pour y parvenir, il multiplie les personnages pittoresques, à la limite de la caricature, avec le directeur de l’école (Jacques Debary), le conseiller pédagogique, l’inspecteur d’Académie (Jean Champion) ou le collègue syndicaliste (Roland Giraud).

 

Le tournage du film commence en juin 1981 dans une école du XXe arrondissement à Paris. Les conditions de tournage sont difficiles avec de jeunes enfants qui ne sont pas des professionnels et qui mettent un certain temps à « rentrer » dans le film et à ne plus faire attention à la caméra.

 

Pour Coluche, qui vient de voir partir sa femme avec ses deux fils, il est difficile de côtoyer tous ces enfants sans penser à eux. Ses fortes consommations de drogues et d’alcool n’arrangent rien ! Mais le spectateur ne verra rien de tout cela et c’est sans doute à ce moment là que le monde du cinéma verra enfin le grand professionnalisme de cet acteur. Ce professionnalisme sera d’ailleurs reconnu trois ans plus tard avec un César du « Meilleur acteur» pour son rôle dans « Tchao Pantin », du même Claude Berri.

 

Critique Subjective

 

Cette comédie légère et tendre est un vrai plaisir et se laisse bien regarder en famille. Coluche y joue admirablement bien et il est épaulé par de truculents personnages interprétés par des acteurs de talents. On remarque quand même que les élèves sont un peu crispés en début de film, mais cela s’arrange bien au fur et à mesure que l’histoire avance.

 

 Le seul côté inquiétant dans tout cela, c’est que 20 ans après très peu de choses ont changé dans l’éducation nationale. C’est peut-être ce point qui nous fera le plus réfléchir le spectateur. Deux séquences du film ont aussi la particularité d’être totalement impensables dans une production actuelle : la scène où l’enseignant accepte qu’un enfant fugueur dorme dans son lit pour une nuit et celle où l’on voit un des élèves fumer une cigarette au mariage. Preuve qu’à défaut de l’Education Nationale, les mentalités, elles, ont bien changé en 20 ans !

Dans l’ensemble, le travail sur l’image de ce DVD est remarquable. Les couleurs sont vives, la définition est bonne et il n’y a pas d’artéfacts de compression visible. On notera seulement un léger grain cinéma, mais qui n’est pas vraiment un problème au visionnage.

 La mise en scène et la photographie sont très soignées et on en attendait pas moins de la part d’un film réalisé par Claude Berri.

Le DVD ne présente qu’une seule piste sonore en Dolby Digital 5.1 françaises.

 

La dynamique de cette piste est bonne, les voix sont très intelligibles et à aucun moment du film on ne sera obligé de se jeter sur la télécommande pour augmenter ou diminuer le niveau sonore.

On remarquera tout de même que les voies surround et le caisson de basse sont très peu utilisées, mais le film ne s’y prête pas vraiment.
 

Il est à noter que Alain Souchon et Richard Gotainer sont les compositeurs de la bande originale du film, respectivement avec les titres « Le Maître d'école » et « Le Sampa ».

Le packaging de cette collection est très bien fait avec une sur-jaquette cartonnée reprenant la jaquette du DVD.

 

Malheureusement, côté suppléments c’est un peu pauvre : l’éditeur ne nous propose que la bande annonce cinéma des différents films de la collection.