Amours à la Finlandaise

Julia découvre que son mari a une liaison. Pour sauver leur mariage, elle lui propose d’expérimenter le polyamour et d'inventer les nouvelles règles de leur vie conjugale. Un champ des possibles amoureux s’ouvre alors à eux…

Un film peut apparaître sympathique et devenir rapidement pesant ! Ce n’est pas exactement le cas de « Amours à la Finlandaise », dont les ambitions étaient plutôt intéressantes, mais dont le scénario manque cruellement de subtilité sa conclusion. La réalisatrice a souhaité à travers ce film explorer les raisons qui l'ont poussé vers la monogamie, tout un programme qui ne parvient jamais à trouver à trouver tout à fait de réponse qui puisse nous faire hurler au génie et surtout qui ne tient pas réellement ses promesses. D'abord parce que le scénario qu'elle a elle-même signé, manque parfois d'originalité. On y suit les déboires d'une femme qui, après avoir découvert l'infidélité de son mari, choisit, afin de sauver son couple de lui proposer le Polyamour. Entendre par là, accepter de l'autre qu'il ait une relation avec un ou une autre partenaire et vice versa. L'audace du titre laissait supposer un film qui prendrait le sujet différemment, qu'il viendrait apporter une nouvelle vision du polyamour, une nouvelle manière de l'aborder. Et c'est à la fois vrai et en même temps pas tout à fait.

D'abord parce que le film ne part jamais tout à fait là où nous imaginerions qu'il pourrait partir. D'une douceur, presque d’une lenteur assumée, le film surprend parce qu'il ne prend pas le chemin de la fable grivoise que pourrait découler d'une telle histoire, mais au contraire, elle va suivre le questionnement de la douloureuse réflexion que l'on doit avoir après que l'on ait appris l'adultère et ce consensus parfois étrange que l'on peut prendre pour sauver sa famille et trouver, pourquoi pas, une porte de sortie, qui soit la moins douloureuse possible.

Et puis il y a la découverte de soi, celle d'une autre manière de voir le couple qui puisse, ainsi, apporter toutes les réponses aux questions que l'on se pose. Bien évidemment cela ne se fait pas sans doute, sans remise en question et sans peur, mais la réalisatrice signe, ici, une œuvre originale et bien pensée qui trouve son chemin dans nos esprits et parvient à nous toucher. Mais il y a tout de même un faux pas, qui est cette conclusion beaucoup trop attendue, pour ne pas dire politiquement correcte, qui finit par anéantir une grande partie de tout le bien que l'on pensait du film. On se retrouve à se dire : « Tout ça pour ça ? ». Le manque d'originalité de la fin nous fait dire, comme au début de cette critique, que le résultat n'est pas à la hauteur de nos attentes.

N'en demeure pas moins la présence au générique de stars Finlandaise qui, à elles seules, justifient le déplacement. Alma Pöysti, pour commencer, que l'on a pu voir dans « Tove » (2023) de Zaida Bergroth, et qui campe ici, une femme trompée mais soucieuse de sauver son couple, avec une véritable force et subtilité rare. Face à elle, Eero Milonoff, dont on se souvient de la prestation dans « Border » (2019) de Ali Abbasi, livre une prestation toute en nuances et en silences également qui viennent donner toute sa profondeur au personnage.

Simple dans sa mise en scène, précis dans son histoire, le film l’est également dans sa photographie. Les couleurs sont soignées et les contrastes sont parfaitement dosés pour lui donner une profondeur tout en douceur et en puissance. L’ensemble est de qualité pour ressortir toutes les nuances d’un film qui se veut presque documentaire. 

Le film est disponible uniquement en VO dans une piste Dolby Digital 5.1 assez bien répartie, qui ne met pas trop en façade les voix des acteurs et ne les assourdies pas trop. L’ensemble ne manque pourtant pas d’intérêt et offre une belle immersion dans cette histoire, qui joue beaucoup sur les silences, mais également sur les environnements.

Pas de bonus