Docteur jerry et mister love

Qui ne connaît Jekill et Hyde ? Les deux facettes de l'humaine nature se disputant un corps unique, un mythe littéraire et cinématographique universellement connu. Un monument auquel Jerry Lewis décide de s'attaquer dans ce qui va devenir un de ses chefs d'oeuvre : "Dr Jerry et Mr Love".
 
Jerry interprête Julius, professeur maladroit et laid au coeur d'or, amoureux secret et transi d'une de ses étudiantes (la délectable Stella Stevens). Convaincu que son apparence le dessert, Julius met au point une formule qui doit le transformer en séducteur.
 
Pour le personnage de l'alter-ego de Julius, Mr Love, Jerry Lewis s'est, sans aucun doute, inspiré de son ex-partenaire de comédie Dean Martin. On assiste alors à une double performance stupéfiante.
 
Certes Mr Love est un odieux dragueur, hâbleur et sur de lui. Mais au travers de son personnage c'est Jerry Lewis lui-même qui se métamorphose, démontrant que le clown de service, ex faire-valoir de Dean Martin, peut également irradier la séduction.
 
Sa performance est sidérante tant la transformation est accomplie et donne lieu à l'une des plus envoûtantes et plus drôles scènes du cinéma avec l'interprétation de la chanson "That old Black Magic". Jerry Lewis accumule les grimaces outrancières dans cette scène, parodiant Dean Martin lorsqu'il chantait. Mais, en même temps, il entonne d'une voix sensuelle une chanson magnifique. Le vilain petit canard est devenu un cygne. Et c'est sans doute dans cet instant que réside la vraie morale de cette histoire : pour Jerry Lewis la beauté cachée des laids doit s'exprimer et s'imposer au monde. La dernière scène est, à ce propos, un splendide clin d'oeil : Stella Stevens épouse le maladroit professeur mais emporte deux flacons d'elixir. Dr Jerry et Mr Love doivent se réconcilier, car, après tout, ils ne sont que les deux facettes d'un même être.
 
Le mythe littéraire n'allait pas aussi loin : l'élève a dépassé le maître...

Sans défaut de compression et bien définie : pour un film qui date quand même de 1963 c'est tout à fait correct. Le générique permet de constater que les couleurs sont vives et sans bavures.

Voici l'excellente surprise de ce DVD : un son remixé en 5.1 pour l'occasion ! Certes on n'atteint pas les standards actuels et il y a du souffle mais le peu réalisé change considérablement le film.

Pour s'en convaincre, il suffit de changer le son (à la volée), durant la scène de la chanson "That old black magic" : la différence saute aux oreilles !

 

Si les menus sont acceptables, on n'en dira pas autant de l'interactivité ! Elle est réduite à sa plus simple expression à savoir un petit documentaire (10 minutes !) sur le cinéma ! Autant dire un véritable scandale alors qu'il y avait matière à quantité de suppléments. Et bien sur pas de sous-titrages...

Voici typiquement l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire, Merci Paramount...