Meurtre dans un jardin anglais

Neuville (Anthony Higgins) est un peintre anglais de la fin du XVIIe siècle célèbre pour ses paysages. Mrs Herbert (Janet Suzman), une aristocrate quasiment ignorée par son mari, fait appel à lui pour qu'il dessine une série de 12 dessins représentant le domaine du couple, en échange de quoi Neuville pourra obtenir les faveurs de Madame comme bon lui semblera.
Orgueilleux, ironique et dirigiste tel un général, il est rapidement pris à parti par Mr Talmann, époux de la fille de Mrs Herbert., dont l'accent allemand est très prononcé. Il est alors lourdement incité à terminer son oeuvre au plus tôt tandis qu'à mesure qu'il officie, de curieux détails viennent troubler l'ordre des choses, en même temps qu'un enygmatique personnage fait son apparition. Il aura alors à coeur de comprendre ce qui se trame dans cette demeure.

Un humour pince sans rire, des plans fixes assez longs ou des allers retours incessants donnent à se film en costume une dimension qu'il n'aurait pas eu autrement et les cinglantes répliques de Neuville sont sans conteste des plus marquantes du cinéma du début des années 80, ce qui le sauve d'une interprétation parfois hésitante. L'intrigue est quant à elle interressante, et même si le spectateur en devine rapidement le dénouement, on se laisse prendre au jeu de cette atmosphère sexuelle et hypocrite, cherchant l'importance du personnage muet qui se plait à se fondre dans le paysage ou à se transformer en statue...
Un film dont les mots sont forts et bien utilisés mais dont je ne garderai pas toutefois un souvenir imperrissable.

L'image... que dire de cette image sans être trop blessant ? Elle est granuleuse, saute parfois, se retient à peine le reste du temps, la compression est mauvaise, les couleurs fades... On dirait une vieille VHS... Le film n'est effectivement pas récent (1984), mais d'autres de la même époque s'en sortent beaucoup mieux et sont retraités pour leur sortie en DVD (regardez les Barbouzes...), surtout pour une édition dans la collection Cultes !

Le son est dans la même lignée que l'image. Pas un seul traitement, le moindre bruit est au dessus de tout, les voix posées comme elles le peuvent (et ne parlons pas des voix françaises pour lesquelles les accents semblent ne pas avoir d'importance dans le film...), etc.

Pas de bonus à proprement parler mis à part une préface de Thierry Jousse (réalisateur, critique, etc) qui lit malheureusement son texte au lieu de le vivre, le tout sur un diaporama reprenant les "phrases chocs" du discours.
On trouve aussi la filmographie de Peter Greenaway, la bande annonce du film comme celles de la collection, ainsi que le chapitrage.