Antwone Fisher

Antwone Fisher (Derek Luke), 24 ans, est militaire dans la marine américaine. De tempérament impulsif, enclin à la bagarre, il est l’objet de nombreuses sanctions. Sur le point de se faire renvoyer, il se trouve forcer de consulter un psychiatre de l’US Navy (Denzel Washington). Antwone va devoir faire preuve de détermination pour affronter les mystères de son passé. Cette rencontre sera le début d’un courageux combat contre lui-même...

 

Critique subjective

 

Première réalisation de Denzel Washington, Antwone Fisher est inspiré d’une histoire vraie qui évoque la lutte d’un jeune homme hanté par les démons du passé, et tout particulièrement par son enfance. Le film débute alors qu’Antwone Fisher (Derek Luc) est sur le point d’être viré de la marine en raison de son tempérament violent. Une évaluation mentale est commandée avec le Dr. Jerome Davenport (Denzel Washington), qui doit déterminer en moins de trois consultations si Fisher est apte à poursuivre ses fonctions. Les relations entre les deux hommes vont vite devenir plus intimes, une vraie complicité va naître. Ces sessions permettront au jeune homme de libérer son esprit de tous les subisses subis pendant son enfance. On apprendra notamment qu’il fut placé dans une famille adoptive (dès que sa mère fut emprisonnée) qui le persécutera (moralement mais aussi sexuellement), d’où les problèmes qu’il rencontre.

 
Les prémices du projet

 

Le producteur Tood Black découvrit l'histoire d'Antwone Fisher il y a plus de dix ans, à l'époque où celui-ci était agent de sécurité aux studios Sony Pictures. Bien que Fisher n'eût aucune expérience de l'écriture, Todd Black fut si ému par son récit qu'il le poussa activement à en tirer un scénario. Denzel Washington s'engagea à réaliser celui-ci dès 1997, mais fut contraint de remettre le projet à 2001 pour honorer ses nombreuses obligations.

 
Une première pleine de promesses

 

Les débuts derrière la caméra de Denzel Washington  (Hurricane Carter, Malcolm X), fraîchement oscarisé pour son interprétation d’un ripoux dans Training Day, est sans nul doute une belle surprise ! Le film en lui-même n’est pas une prouesse technique, loin sans faux ! Là où certains réalisateurs parviennent à transcender l’image, Denzel Washington, lui, sublime ses acteurs en employant par exemple des cadres parfaitement appropriés. La casquette acteur-réalisateur est un atout non négligeable qui augure pour les comédiens, des conseils précis (Washington fit une remarque à la jeune actrice, Joy Bryant : « Celui qui "pense" trop son jeu, qui cherche à calculer ses effets, risque très vite le blocage. Il faut apprendre à être plus léger, arrêter un peu de réfléchir et laisser parler son instinct ») et salvateurs dans leur préparation. Il leur demanda entre autres de connaître dans les moindres détails l'histoire de leur personnage.

 
Des jeunes bourrés de talent !

 

Les exécutions dans le film sont très bonnes. Washington est émotif, complexe et s'engage comme Davenport, bien que l’on ait l’impression que ce rôle ne le touche pas assez pour qu’il donne la pleine mesure de son talent. Washington a besoin de rôle fort, particulièrement provocant, comme l’avait pu l’être Hurricane Carter (1999) ou encore Malcolm X (1992), pour arriver au sommet de son art !  Derek Luc est également excellent dans le rôle d’Antwone Fisher. Joy Bryant - comme Derek Luc, un talent assez nouveau - est agréable et allume l'écran comme Cheryl. Aucun doute qu’on les revoit incessamment sous peu à l’affiche de grands films !

 
Verdict

 

Antwone Fisher s’inscrit dans la lignée des drames qui impose le respect, plutôt bien écrit et doté d’une émotion incroyable. Pour une première mise en scène, le pari est réussi !

L’image est présentée dans son format original, le cinémascope (2.35). A première vue, le transfert est parfait avec des couleurs lumineuses et profondes à la fois. En outre, la définition des objets et des personnages est détaillée. Cependant, dès qu’on y regarde plus attentivement, on remarque quelques petites taches (points blancs) sur le master et une très légère compression (visible seulement sur les arrière-plans). Malgré ces quelques défauts mineurs, le résultat est tout à fait satisfaisant.

Deux pistes sont proposées sur le DVD : la VF Dolby Digital 5.1 et la VO Dolby Digital 5.1. Le comparatif entre les deux pistes, grâce au changement de piste à la volée, permet de noter une disparité de volume sonore au niveau des voix (les voix des acteurs sont plus fortes) concernant la version française par rapport à la version originale. Au niveau technique, la piste est relativement discrète. Etant donné l’abondance des dialogues dans le film, la piste s’avère assez « plate » dans l’ensemble, mais lorsque la situation l’exige (cf. 3’21’’ : bruit de l’eau dans la douche), elle s’avère tout à fait efficace avec des effets localisés convaincants.

Menus




Le menu principal reprend la superbe image du début du film (enfant dans le champ de blé). Les autres menus sont fixes et muets !



Suppléments

 
- Commentaires audio de Denzel Washington (réalisateur) et Todd Black (producteur). Les deux protagonistes nous offrent un commentaire particulièrement instructif. La conversation s’oriente aussi bien sur les scènes présentent à l’écran que sur l’histoire d’Antwone Fisher mais également de la coopération de la marine avec l’équipe de tournage.

 

- Rencontre avec Antwone Fisher (14'12''). Interview du véritable Antwone Fisher, auteur du scénario. Il raconte comment la marine à bouleverser son existence. L’entretien s’attarde également sur les différences entre la version cinématographique et sa propre vie.

 

- Les coulisses du tournage (22'14''). Cette featurette propose les interventions d’Antwone Fisher, Derek Luke et Joy Bryant. Les informations divulguées lors de ces entrevues sont dans la plupart du temps inintéressantes, de plus, elles sont souvent interrompues par des extraits du film.

 

- « Hollywood et la Navy » (4'39''). Ce documentaire relate la bonne coopération de la marine avec les réalisateurs (metteur en scène et producteurs) du film, et ce, même au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.