L’ATTAQUE DE LA MOUSSAKA GEANTE

Athènes, dans les années 2000. Joy, junkie qui a déjà de nombreuses années derrière elle, se dispute avec son ami, le plus jeune ministre grec. Fatigué des cris, leur fils donne sa part de moussaka à un chien, déposant l'assiette dans un champ. C'est alors qu'une soucoupe volante s'approche et envoie un rayon sur l'assiette, donnant vie à l'amas de chair broyée  et de crème, qui ne tardera pas à devenir... UNE MOUSSAKA GEANTE TUEUSE !
Tara (Yannis Aggelakas), travesti complexé par son poids mais qui a de grands rêves rencontre Alexis Alexiou (Christos Mantakas), un des astrophysiciens en blouse rose de la ville. Ils décident alors de lutter contre cet envahisseur mutant...

Distribué dans le cadre de la collection Rainbow (le meilleur de la vieo gay selon le distributeur) et soutenu par Tetu (un des plus importants magazines gay français), l'Attaque de la Moussaka Géante montre de suite ses couleurs (de l'arc en ciel). Présenté dans de très nombreux festivals gay et lesbien (et y ayant rafflé beaucoup de prix), le film a remporté un franc succès auprès de la communauté homossexuelle dans un premier temps, auprès des amoureux du cinéma de genre dans un second. Un succès d'estime qui fait pour ce film grec tourné en Grèce par un réalisateur grec (Panos H. Koutras) avec des acteurs grecs une des plus grosses réussites internationales du cinéma de ce pays. Les clichés sont légions ici, les folles aussi, mais leur mise en scène (comme les astrophysiciens gays en blouse rose, les dangereuses femmes venues de l'espace -de Vénus ?- par qui arrivent le malheur) porte à dérision. Le sujet de fond abordé n'en reste pas moins normal; les rêves d'une personne confrontés à la réalité de sa vie. Un thème banal si le personnage principal, Tara, n'avait pas été gay. Loin d'être un film dédié à une communauté, la façon dont est fait le film le met à la portée de tout le monde, sans la moindre vulgarité.

Cet hommage aux films américains de sf des années 50 comme Plan 9 From Outer Space ou des années 70 comme Attack of the Killer Tomatoes, est fait d'un humour kitch et ridicule, comme l'aimeront les amateurs du genre, comme le détesteront les autres. Bref, on aime ou on n'aime pas, mais on ne peut rester indécis face à une oeuvre de cet accabi.

Les moyens n'ayant pas la taille de la moussaka ici, l'image 4:3 n'est, disons le clairement, pas bonne et ressemble plus à une VHS, et les effets spéciaux son plus proches de ceux qu'a fait votre fils sur le film du mariage de votre meilleur ami qu'à une scène du dernier Star Wars. A l'instar des films Troma, les couleurs bavent souvent et l'étalonnage est un concept qui semble être étranger au réalisateur, mais ce n'est pas ce qu'on cherche en regardant ce film. Notez tout de même qu'il n'est à déplorer aucun artefact de compression.

Le grec est une belle langue comme vous le découvrirez peut être. De toutes façons vous n'aurez pas le choix, le son, en DD2.0, n'est disponible qu'en VOST. Les musiques disco collent parfaitement avec l'environnement coloré de Tara et à la blouse d'Alexis Alexiou, mais les kilomètres de cordes synthétiques que nous inflige Konstantinos Vita sont assez difficile à supporter. Quoi qu'il en soit, comme pour les images, ce film n'est pas fait dans le but d'une prouesse technique et doit être apprécié dans son état brut.

Très peu de choses au niveau bonus :
* une gallerie de photos du film
* des bandes annonces (du film et de 10 autres films de la collection Rainbow)
* une recette de la moussaka (dommage qu'on ne puisse pas l'imprimer !)
Le tout dans des menus bleus et kitchs, sonorisés uniquement sur l'écran principal.
On aurait aimé un reportage sur la vie du film au travers des festivals par exemple, avec pourquoi pas un making of, mais encore une fois, certainement que le budget n'était pas là.