Pollyanna

L'histoire

Pollyanna (Hayley Mills), qui vient de perdre ses parents, arrive en train à Harrington, une ville qui porte le nom de son grand-père, pour être recueillie par sa tante Polly Harrington (Jane Wyman). Celle-ci est une femme très riche, qui vit seul dans un immense manoir. Son cœur de pierre et son autoritarisme lui permettent de diriger ce qu’elle considère comme « sa » ville.

Même le pasteur de la ville, le révérend Paul Ford (Karl Malden), est sous la coupe de cette femme de tête. Espiègle, naturelle et intelligente, la petite Pollyanna va rapidement s’occuper des affaires de ces grandes personnes et apporter, par son éternelle bonne humeur, un vent de changement sur la ville…

Critique subjective

A la lecture du résumé de cette histoire, on se fera sûrement une idée fausse de ce qu’est réellement ce film. Tiré d’un roman de 1913, l’histoire se déroule à la fin du XIXème siècle, dans des Etats-Unis qui ont tourné la page du « Far West » de part leurs habits et leur façon de vivre, mais qui gardent en eux cette crainte envers le « chef » de la ville qu’inspirait souvent le notable le plus riche. C’est le point de départ de ce film, dont les décors et les costumes sont de toute beauté et nous plongent sans peine plus de 100 ans en arrière.

C’est Walt Disney lui-même qui souhaitait faire réaliser ce film, initialement pour la diffusion télévisée. Il fait appel au réalisateur David Swift, qui avait déjà travaillé avec lui sur des dessins animés. Passionné par cette histoire, Walt donne à Swift un très gros budget et lui permet de réaliser l’essentiel du film dans des décors extérieurs. Cela apportera beaucoup plus de réalisme à l’ensemble.

Pour son casting, David Swift parvient rapidement à s’entourer d’acteurs très talentueux, mais il a beaucoup de mal à trouver la petite fille qui doit jouer le rôle principal. Après l’audition de plus de 300 fillettes, il n’a toujours pas trouvé son bonheur, lorsqu’on lui montre le film anglais « Tiger Bay » dans lequel joue la petite Hayley Mills. Immédiatement séduit par ses performances d’actrices, il la fait venir d’Angleterre pour jouer dans « Pollyanna ».

Dés le début du film, le spectateur sera surprit par le ton juste, la qualité des expressions et le superbe jeu de cette petite fille, qui va totalement transcender le film. David Swift parvient à impulser à ses acteurs un jeu très naturel, qui contribue à éviter de donner au film un côté trop « niais » ou « fleur bleue » qui était à craindre avec un tel sujet.

L’enchaînement des petites histoires des habitants de cette petite ville, qui vont tous être influencés par l’extraordinaire charisme de cette petite fille, est un vrai régal pour le spectateur et on ne voit pas le temps passer. Comme dans certains de ses dessins animés, Walt Disney, qui a personnellement supervisé le montage du film, parvient à faire passer son message à plusieurs niveaux. Le film est donc autant destiné aux adultes qu’aux enfants (à partir de 8 ans) car chacun le comprendra à sa manière.

 On retrouve ici les thèmes chers à Disney : la famille, le partage, le rapport au pouvoir. Mais ce film ne se veut pas vraiment « moralisateur ». Il nous raconte simplement une belle histoire, tout en nous donnant parfois à réfléchir sur certaines valeurs de la vie. C’est du très grand Walt Disney, et malgré la piètre qualité de la piste sonore française, ce DVD mérite de figurer dans toute bonne DVDthèque.

Initialement destiné à la télévision, les bobines du film ont été mal préservées. Le transfert sur DVD a donc nécessité un lourd travail de restauration, à la fois au niveau des couleurs et au niveau du contraste. Pour compliquer encore la tâche des techniciens, le master du premier tiers du film n’a pas été retrouvé, obligeant les restaurateurs à travailler à partir d’une copie de qualité médiocre qu’il a fallu entièrement ré-étalonner.Le résultat de ce travail de restauration est superbe. Le seul défaut restant au film est une légère variation cyclique de la luminosité dans certains arrières plans. Mais à part ce défaut minime, l’image est excellente : les couleurs sont vives et précises, la compression a été parfaitement réalisée, donnant une image très douce à l’aspect cinéma très agréable. Les contrastes sont très poussés, avec de belles échelles de luminosité et la définition est généralement très bonne, avec des arrières plans pleins de détails.

Comme l’image, le son a subi une superbe restauration… malheureusement uniquement sur la piste anglaise. Le DVD contient bien deux pistes en Dolby Digital 5.1 française et anglaise, mais dans les deux cas, les voix surround ne sont pas du tout exploitées.

Sur la piste française, le son provient principalement de l’enceinte centrale, avec une absence quasi-totale de spatialisation, puisque les voix avant droite et gauche ne servent que pour la musique. La dynamique est totalement désastreuse et il faudra fortement augmenter le niveau sonore pour comprendre les dialogues. Les voix semblent étouffées et grésillantes, gâchant fortement un doublage qui était pourtant de très bonne qualité.Si vous êtes anglophone, vous aurez tout intérêt à vous reporter sur la piste anglaise, de nettement meilleure qualité. La dynamique y est très bonne et la spatialisation avant très présente. Cette piste permet également d’apprécier la voix posée et la qualité de diction très impressionnante de l’actrice Heyley Mills, qui joue le rôle de Pollyanna. Si la piste française avait été de même qualité, le son aurait mérité un 5/5.

Pour ce DVD, les menus sont minimalistes, ne faisant intervenir que quelques pâles images du film sur un fond blanc. L’éditeur, BVHE nous propose en supplément un documentaire sur le making-of du film.D’une durée de près de 30 minutes, ce making-of est assez intéressant et passe en revue toutes les étapes de la création du film à l’aide d’une succession d’interviews des différents intervenants. Walt Disney intervient personnellement dans le documentaire, ainsi que Heyley Mills, qui a maintenant 44 ans de plus que dans le film ! Le reportage nous montre que Walt Disney tenait beaucoup à ce film et qu’il s’est occupé personnellement de son montage.

On regrettera tout de même que les nombreux commentaires et suppléments présents sur la version américaine du DVD ne soient pas présents sur cette édition.