Soy Cuba

Genre
Pays
URSS-Cuba (2003)
Date de sortie
mercredi 17 mars 2004
Durée
140 Min
Réalisateur
Producteurs
Miguel Mendoza et Simyion Maryachim
Scénaristes
Enrique PinedaBarnet et Ievgueni Ievtouchenko
Compositeur
Carlos Farinas
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Espagnol
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
140 min
Nb Dvd
2


L'histoire

A travers quatre histoires, Soy Cuba décrit la lente évolution de Cuba, du régime de Batista jusqu'à la révolution de Fidel Castro. Quatre récits qui renforcent l’idéal communiste face à la main mise du capitalisme. Tout au long de ces épisodes, Cuba se libère de ses dépendances politiques pour affirmer son identité, singulière et autonome, avec ses contradictions et ses espérances.

 

La Havane, 1958. Cuba subit la colonisation et croule sous les chaînes d’un assujettissement mercantile. Dans un luxueux hôtel, Maria monnaye son corps auprès de vulgaires américains. L’un d’eux passe la nuit avec elle. Le lendemain, il est confronté à la misère du quartier.

 

Depuis des années, Pedro travaille dans les champs de cannes à sucre à la sueur de son front. Au moment d’une récolte qui s’annonce fructueuse, le propriétaire des terres lui annonce que sa maison, ainsi que les terres, ont été vendues à une société américaine. Fou de rage, il met le feu aux champs, à sa maison et meurt parmi les flammes.

 

A l'université de la Havane, Enrique fait partie d'un jeune groupe d'opposants au régime de Batista. Il est sur le point d’assassiner un policier, mais au moment fatidique, le courage lui fait défaut. Pus tard, il verra sous ses yeux ce même policier abattre un jeune dissident. Il se dressera alors seul, face au régime en place, sacrifiant ainsi sa vie.

 

Dans la Sierra Maestra, Mario et sa famille vivent pauvrement, retirés de tout. Après avoir accueilli un jeune soldat luttant aux côtés de Fidel Castro, Mario et sa famille sont bombardés sans raison apparente par les forces aériennes de Batista. Déterminé à s’engager à son tour, Mario quitte sa femme et ses enfants pour rejoindre les révolutionnaires. Après une première victoire, Mario meurt au combat.

 

Un peu d'histoire

Le 10 mars 1952, Batista renverse le président en place Prio Saccoras, lors d'un coup d'état. La nouvelle dictature de Batista est très rapidement reconnue par Washington. A cette époque, La Havane est un haut lieu du jeu, de la prostitution, où viennent y séjourner les riches américains. Drogue, alcool, pègre, corruption y règnent en maître, alors que dans les campagnes, le peuple meurt de faim. C'est dans ce climat que le jeune Fidel Castro, le 26 juillet 1953, avec quelques 130 hommes, attaque la caserne Moncada à Santiago. La tentative échoue. Pourchassé dans les montagnes de la Sierra Maestra, Castro est finalement arrêté, mais la révolution castriste est désormais en marche.

 

Je suis Cuba

Mikhaïl Kalatozof, cinéaste soviétique, disciple d'Eisenstein, se voit décerner, en 1958, la palme d'or au festival de Cannes pour "Quand passent les cigognes". C'est en 1961 que ce cinaste est démarché par l'Institut cubain de l'art et de l'industrie cinématographiques, afin de réaliser un film qui raconterait l'histoire de la révolution castriste, dans le cadre d'un rapprochement culturel entre Cuba et l'U.R.S.S. Entre la commande et la réalisation du film, beaucoup d'eau à coulé sous les ponts. Crise des missiles, embargo américain, les événements se précipitent. Kalatozov décide de modifier l'orientation de son film, préférant alors montrer l'oppression américaine sur le peuple cubain, et justifier ainsi sa révolte.

 

L'oubli

Kalatozov achève finalement son film en 1964, époque où les relations entre Cuba et l'U.R.S.S. se sont dégradées. Soy Cuba bénéficie alors de quelques diffusions dans ces deux pays. Les américains, quant à eux interdisent purement et simplement ce film. C'est ainsi que l'un des plus grands chef-d'œuvres du septième art tombe dans l'oubli le plus total durant plus de 30 ans.

 

La renaissance

C'est en 1992, au festival de Telluride (Colorado) que Soy Cuba est exhumé, et redécouvert, notamment par Bertrand Tavernier, présent au festival. C'est ensuite au tout de Francis Ford Copolla et de Martin Scorsese de le découvrir au festival de San Francisco. Ces deux réalisateurs décident alors de distribuer ce film aux Etats-Unis. Soy Cuba arrive en France en 2003 pour une présentation au festival de Cannes.

 

Critique subjective

Alors certes, Soy Cuba est un film propagandiste, prônant l'idéal communiste, avec tous les clichés afférents à ce genre, mais il faut bien reconnaître que les premières minutes du film suffisent à balayer d'un simple revers de main tous ces a priori. En effet, après une longue introduction au cours de laquelle on survole les côtes cubaines, sur les premiers vers du poème "Soy Cuba", qui demeurera le fil conducteur, le réalisateur, en collaboration avec son chef opérateur Sergueï Urusevski, nous offre comme entrée en matière, une première scène à couper le souffle. Un long plan séquence d'une incroyable technicité, au cours duquel la caméra, se promène sur le toit d'un hôtel, s'attarde sur les corps des jeunes filles, descend plusieurs étages pour finir au fond d'une piscine. Tout simplement hallucinant. Kalatozof réinvente le cinéma, tout comme dans cette autre séquence, celle de l'enterrement d'Enrique, où la caméra semble flotter dans les airs. On se rend compte rapidement que  la forme l'emporte sur le fond. Voilà plus de deux heures de merveilles cinématographiques. Martin Scorsese exprime son admiration face au génie de ce cinéaste en parlant d'un "film qui donne foi dans le cinéma". Un chef-d'œuvre à découvrir absolument.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.33:1


L'image proposée sur cette édition est parfaitement restaurée, sans taches ni craquelures qui pourraient témoigner de l'âge du film. On y retrouve un léger grain cinéma. Les contrastes sont bien appuyés, la compression ne souffre d'aucun défaut.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Espagnol
2.0


Une seule piste, en mono (DD 2.0), et en version espagnole originale est disponible, en version sous-titrée ou non. Là encore, la restauration a fait des merveilles, et les dialogues sont clairs, le souffle est presque inexistant.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
43 min
Boitier
Digipack


Les menus sont fidèles à l'habillage traditionnel des éditions de chez mk2. L'édition se décline en deux dvd. Sur le premier se trouve le film, ainsi que la:

 

Préface de Samuel Blumenfeld, critique de cinéma (VF/5mn)

Le critique de cinéma, en une rapide introduction replace le film dans son contexte historique, en dresse une courte analyse. Commentaire très dense, fourmillant de renseignements, très complet.

 

C'est sur le second disque que se trouvent l'essentiel des suppléments, de très grande qualité:

 

Interview de Martin Scorsese (VOSTF / 26mn)

Le réalisateur américain parle passionnément de ce film, avec l'œil du cinéaste. Là également, arrive une multitude de renseignements, d'anecdotes. L'entretien se conclut par ces mots: "J'aimerais aussi que ceux qui connaissent le cinéma et qui ne l'ont pas vu se disent: si nous avions su que ce film existait en 1964, le cinéma ne serait peut-être pas le même".

 

3 scènes du film commentées par Samuel Blumenfeld (VF / 12mn)

Tropicana (6mn54)

Un ange dans le ciel (3mn52)

Je suis Spartacus! (2mn32)

Samuel Blumenfeld se livre à une analyse de trois scènes du film, dont celle, incontournable, de l'hôtel et son long plan séquence. La dernière scène présentée étant une référence évidente au "Spartacus" de Kubrick, le "I am Spartacus" devenant "Soy Fidel". Passionnant!
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Scènes commentées