Blind Shaft

Résumé

Une claire matinée d'hiver dans le nord de la Chine, Song et Tang ont une rude journée devant eux, dans l'une des nombreuses mines de charbon de la région. Chaolu, le frère de Tang, arrivé là depuis quelques jours, les accompagne.
Au fond du puits, c'est le drame : Song et Tang tuent Chaolu à coups de pioches. Ils provoquent ensuite l'effondrement de la mine et quittent sains et saufs le lieu de "l'accident". Simulant un profond chagrin dû au décès du frère, ils exigent du propriétaire de la mine le paiement d'une indemnité, faute de quoi ils préviendront les autorités de l'accident.
De crainte que l'on découvre l'exploitation illégale de sa mine, le propriétaire satisfait à leurs exigences. Après avoir encaissé l'argent qu'ils envoient à leurs familles, ils se mettent en quête de leur prochain "parent"...

 

Critique

Blind shaft est adapté d'un roman de Liu Quingbang, "Le Puits" (disponible dans le commerce) auquel le réalisateur a ajouté la dénonciation des mines illégales qui ont fleuries dans la Chine en pleine croissance. Li Yang, qui possède une expérience de journaliste d'investigation bien avant ce premier long métrage, au moins 10 000 personnes trouvent la mort dans les mines illégales en Chine. Et de nombreux cas où "l'employeur" s'arrange avec les autorités locales pour masquer les accidents.

Le tournage n'a pas été de tout repos avec des prises de vue directement dans les mines, parfois même dans l'illégalité. Le film ne fit pas de scandale en Chine où la censure intervint immédiatement. La dénonciation du système et de la corruption ne se fera qu'à l'étranger.

Tout cela se retrouve dans Blind Shaft. Les conditions de vie, difficiles des mineurs, un travail difficile pour nourrir toute une famille, la vie minable à côté). Avec une expérience en temps que réalisateur de documentaires, Li Yang explore facilement les caractéristiques de ce genre : caméra à l'épaule, cadrages serrés, prise de son directe, peu d'artifice dans la piste sonore, etc.

Le film, plutôt bien réalisé, marquera le spectateur tant le propos est sombre, noir. Peu d'espoir, mais un final assez surprenant, dans le bon sens du terme qui donne une once de morale à cette histoire de tueurs en série.

 

Verdict

La longue file de récompenses reçues lors du 5ème Festival du film asiatique de Deauville de 2003 (le Lotus du Meilleur film, le Lotus du Meilleur réalisateur, le Lotus du meilleur acteur, le Lotus du public et le Lotus Air France) nous conforte dans la perception de cette oeuvre à la fois combre mais aussi très réussie.

Des arrières plan bien flou et un fourmillement qui ne ressemble pas à un simple grain de pellicule. Les couleurs sont froides mais l'image n'est pas très agréable à regarder.

Une spatialisation correcte pour ce film assez intimiste. Les ambiances sont bien rendues, la prise de son directe est bonne.

Menus animés et sonorisés. Hormise la bande annonce du film, les bonus se résument à de longs textes à lire sur l'écran. Contenu intéressant (propos du réalisateur, les mines chinoises, ...) qui aurait mérité une forme plus intéressante comme un livret par exemple