Le Film
Critique de Geneviève Silva
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
95 min
Nb Dvd
1
L'histoire : Durant l'Occupation allemande, deux jeunes frères juifs fuient Paris pour rejoindre Menton, en zone libre. Tenus de se cacher à cause des rafles allemandes, cette famille traquée préfère se séparer un temps pour tenter d'échapper à la déportation.
La critique : Ce film de Jacques Doillon, qui prend pour fond le roman autobiographique de Joseph Joffo, occupe une place de choix dans l'oeuvre de ce réalisateur puisqu'il rappelle lui-même que ce long métrage de commande a été le déclencheur de sa carrière qu'il a consacrée, en majeure partie, au monde de l'enfance et de l'adolescence. C'est avec beaucoup de perspicacité qu'il a su offrir aux deux jeunes comédiens, sur les épaules desquels l'histoire repose, la possibilité d'interpréter avec le plus grand naturel leur rôle. Ainsi, le pari de laisser libre cours à la spontanéité du jeune Joseph (Richard Constantini), âgé d'une dizaine d'années, et de son frère Maurice (Paul-Eric Schulmann), à peine plus vieux, confère au film un grand réalisme qui renforce toute l'authenticité de leur histoire. L'absence de dialogues écrits et appris scrupuleusement contribue donc à nous plonger efficacement dans cette période tourmentée. Comme un pied de nez à leurs actions dictées par le contexte historique de 1941-1944, on savoure alors d'autant plus cette liberté d'interprétation.
Ainsi, l'aventure de Joseph et de Maurice sur les routes de France témoigne de cette force de l'enfance à savourer pleinement la vie. Bien que devant faire face à tous les dangers qui se dressent sur l'itinéraire de leur fuite vers Menton, les deux enfants continuent de vivre, de grandir, de découvrir les émois liés à leur âge, de s'amuser. Pourtant conscients du péril de leur vie, les stratégies pour éviter les patrouilles SS, celles pour déjouer les interrogatoires relèvent du jeu d'enfant. Cette aventure, qui nous fait savourer leur sensibilité, leur fraîcheur, nous fait partager leurs émotions et nous prendre d'affection pour ces deux jeunes enjoués. Dans cette lutte acharnée pour survivre, c'est donc avec une grande justesse de ton que les rapports d'affection et de rivalité entre frères sont abordés. Mais ce n'est pas non plus sans traverser des moments d'angoisse car, à chaque instant, tout peut basculer, s'aggraver. Dès lors, et grâce au talent de Jacques Doillon, on s'inquiète de leur devenir jusqu'à la fin.
En effet, le choix du réalisateur de saisir une attitude, un regard, une réaction renforce le caractère léger et cruel à la fois de ces vies aux prises avec une sombre époque. Pour rajouter au contraste et servir le témoignage, il n'hésite pas à doter ces deux garçons d'une belle humanité dont leurs adversaires, eux, sont totalement dépourvus. A la fraîcheur de l'enfance répond donc cette toile de fond historique tragique qui met l'accent sur la persécution des Juifs. Vous l'aurez compris, véritable témoignage d'un vécu, ce film se veut à la fois fort, émouvant et merveilleux.
Conclusion : Sans grande prétention, cette adaptation libre de l'oeuvre de Joseph Joffo trouve sa place au milieu de tous les films qui ont été tournés sur ce thème en s'engageant, à sa façon, pour toucher une nouvelle fois la sensibilité de chacun.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.66:1
A l'inverse de la section audio, le traitement de l'image est réussi. Une belle définition et surtout une colorimétrie très naturelle sont ses principales qualités. La compression ne donne lieu a aucun défaut. Tout au plus un léger grain est décelable, sur certains passages, uniformément répandu sur l'écran, comme un voile. L'ensemble reste globalement très plaisant à regarder.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Le Dolby Digital 2.0 mono a bien du mal à retranscrire la bande son. La restitution manque de précision, les voix sont difficilement localisables et se chevauchent, les sons manquent de réalisme. Au final quelques passages manquent d'intelligibilité, ce qui est pour le moins fâcheux ...
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
57 min
Boitier
Amaray
Un menu très sobre nous est proposé avec pour fond d'écran, entre autre, la scène qui illustre le titre du film. L'interactivité apparaît quelque peu simple puisqu'elle se limite à des interviews mais elle s'avère efficace dans le sens où les propos sont instructifs voire touchants. En voici le contenu :
- Jacques Doillon : (2mn14) le réalisateur nous adresse quelques remarques sur son film. La rapidité de l'intervention nous laisse sur notre faim mais le principal est soulevé.
- Richard Constantini : (9mn23) c'est adulte que nous retrouvons cet acteur qui nous donne ses impressions de tournage et nous révèle quelques anecdotes.
- Anne Sinclair : (9mn 23) la journaliste vient nous confier ses émotions sur ce film. Ses propos ont le mérite d'être bien pensés.
- Boris Cyrulnik : (28mn25) c'est en spécialiste que ce neuropsychiatre de renom nous parle des traumatismes inconscients des enfants face à une telle lutte pour la survie. La précision des propos et l'appui sur des séquences du film pour justifier son analyse rendent cette intervention très intéressante.
- Collection Doillon : (7min48) neuf présentations des titres de cette collection dont Ponette, Un sac de billes, La drôlesse, La vie de famille, Petits frères, Le jeune Werther, Le petit criminel, La fille de quinze ans, Les doigts dans la tête.
Un contenu digne d'intérêt mais un peu maigre.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage