L'histoire :
Dans la Chine ancienne, deux chasseurs de primes trouvent en leur rivale de toujours, Lady Fung, une alliée inattendue pour appréhender le couple ennemi public numéro 1, Flying Fox et Flying Cat, également recherchés par la police secrète.
Critique subjective :
Le réalisateur Chu Yin-ping et le producteur Wong Jing se sont associés pour concocter l’histoire de Flying dagger, une Kung Fu comédie (mélange d’arts martiaux et de comédie déjantée) sacrément délirante où tout est sans cesse en mouvement. Un comble pour Chu Yin-ping qui avoue adorer les films mafieux et Le parrain de Francis Ford Coppola ! Les deux acolytes sont des habitués des réalisations populaires et du mélange des genres.
Comme de nombreux réalisateurs hongkongais, Chu Yin-ping a été contraint à réaliser de nombreux films pour de mauvaises raisons dont Island of Fire (1990) avec
Jackie Chan et
Sammo Hung Kam-Bo,
Andy Lau, et
Wang Yu ! De ce film il avoue que c’était un tournage express qui lui avait été imposé par un membre des triades. Un film qui lui laisse un mauvais souvenir car Jackie Chan n’était disponible que 5 jours et ils durent enchaîner 270 plans de combat en une journée. Chu Yin-ping est un personnage assez intéressant quand il parle de sa carrière et on aimerait comme il le souhaite lui-même dans les bonus qu’il puisse pouvoir disposer de plusieurs mois pour faire un film au lieu d’enchaîner 7 films par an depuis 20 ans.
Pour ce film, le producteur et réalisateur
Wong Jing, qui enchaîne aussi les films à toute allure vient lui prêter main-forte. Parmi ses plus grandes oeuvres, on retrouve L'arnaqueur de Hong Kong (1994) ou encore City Hunter (Nicky Larson, 1993). Il a aussi réalisé
A true mob story (1998) avec
Andy Lau ou
La légende du dragon rouge (2002) avec
Jet Li.
Chu Yin-ping , attendait une interprétation atypique et hilarante des huit stars qui partagent l’affiche : Tony Leung Ka-fai, Sharla Cheung, Maggie Cheung, Jacky Cheung, Ng Man-tat, Gloria Yip, Jimmy Lin et Lo lieh (aka Chen Hung-lieh) qui avait déjà tourné dans The Flying Dagger de Chang Cheh en 1963. Ce casting prestigieux devait prouver son potentiel comique et il semble qu’il s’en soit sorti sans trop de difficulté. Cependant, ce tournage à la chaîne qui a récolté 2 millions de dollars en Corée, 60 millions à Taiwan et 10 millions à Hong Kong reste un film à fric aux yeux du réalisateur qui avoue ne pas en être fou ! Il faut dire qu’une fois de plus ce tournage s’est déroulé dans des conditions un peu difficiles puisque les acteurs avaient souvent plusieurs films en même temps. Selon ses dires, un an plus tard le cinéma hongkongais aurait été coulé par les cachets faramineux des acteurs.
Cette équipe taillée pour le succès bénéficie du talent du chorégraphe Ching Siu-tung qui confie avoir un faible pour le style de
Akira Kurosawa, les œuvres de king Hu et de
Chang Cheh. Il aime
Steven Spielberg dont il s’inspire pour créer les effets spéciaux de ses films et conçoit des mouvements de combats esthétiques qui ressemblent à de la danse.
Pour ce film caustique il a intégré des gestes comiques dans les actions et on assiste à un film dans lequel tout est sans cesse en mouvement, il n’y a pas de posture arrêtée. Il avoue sans fanfaronnade et sans une once de vantardise que sa créativité n’a pas de limites et qu’il fait appel à son inventivité dans chacun de ses films ce que l’on admet volontiers quand on visionne ses chorégraphies qui ont profitées au film Histoires de fantômes chinois 3 (1991).
Contrairement à La rose noire (1992) dans lequel figurait aussi Tony Leung Ka-Fai, Flying Daggers réussit à trouver un équilibre entre les deux tendances du Kung Fu Movie et on peut franchement apprécier ces combats virevoltant et très bien réglés tout en éclatant de rire face à certaines blagues potaches et autres mimiques loufoques voire grivoises des personnages. Le film révèle un certain humour plus fin dans la scène où Maggie Cheung alias La chatte reçoit les croquis fax de sa machine à enregistrer. On découvre juste après les dessous de la machine qui bien entendue n’a rien d’une machine moderne et dont les dessins sont produits par un dessinateur.
Bien que plusieurs scènes fassent directement allusion à des situations grivoises et parfois érotiques, la dimension comique du film l’emporte toujours et on ne tombe jamais dans l’obscène ou le vulgaire. Bien que plus extravagant que la Kung Fu comédie Green Snake (1993) de
Tsui Hark, Flying dagger s’en apparente d’autant plus que
Maggie Cheung et Tony Leung Ka-Fai y figurent aussi. On y retrouve également un univers fantastique où évolue différents êtres dotés de pouvoirs étranges. A vrai dire tout ces personnages aux noms de super héros fantaisistes (Flying Fox ou renard à 9 queues, FLying Cat ou La chatte pour le couple formé par Jackie Cheung et Maggie Cheung) semblent tout droit sortir d’une bande dessinée de fluide glaciale sauce Kung Fu ou d’un magna déjanté.
Le film jouit d’autre part d’un excellent rythme qui ne lasse nullement et la musique assez variée contribue aussi à cette loufoquerie car elle reprend différents thèmes musicaux empruntés à d’autres films comme ceux de Un poisson nommé Wanda ou celui de
Banzaï avec
Coluche. Ces emprunts font penser à ceux de certains animés plus récents comme
GTO (animé Japonais).
Verdict :
Si vous n’êtes pas rebuté par les comédies en général et par l’humour petoman voire grivois Flying Dagger est une grosse comédie qui devrait vous plaire d’autant que les combats s’enchaînent aussi vite que les gags. Dans l’humour de cette Kung Fu comédie il y a un peu de celui de la soupe aux choux mais avec les chorégraphies hallucinantes et du chorégraphe Ching Siu-tung.