L'histoire :
A la suite du décès accidentel de sa fiancée, Do-jun, ancien agent d’élite au service d’un homme politique influent, est devenu un simple policier opérant dans le métro. Un jour,Ki-taek son ennemi juré, assassine le maire de la ville, dévaste un aéroport, tue les policiers d’élite, qui tentaient de l’arrêter et détourne une rame de métro bondée , lancée à pleine vitesse. En compagnie d’une petite délinquante tombée amoureuse de lui, il est le seul à pouvoir arrêter le train.
Critique subjective :
Le réalisateur de Tube, Baek Woon-hak signe avec ce film d’action gonflé, sa première réalisation ce qui laisse un peu songeur compte tenu de la performance. Cependant, le réalisateur n’en est pas à son premier flirt cinématographique puisqu’il a co-signé le scénario de Shiri (1999), film matrice de la nouvelle vague de film d’action coréen, pratiquement initiée par la société Samsung. En effet, comme l’explique Jean-Pierre Dionnet dans la présentation de Shiri (proposé en double DVD chez Asian Star également) des représentants de la société Samsung sont venus le voir pour lui dire qu’en plus de la production de matériels DVD ils voulaient produire des films, ce qu’ils firent en passant commande de plusieurs films à des étudiants de différentes écoles de cinéma coréennes.
Shiri est le premier succès issu de cette commande, inaugurant à la fois un grand mouvement de création et révélant une nouvelle génération d’acteurs coréens de talent dont Kim Yoon-jin (Gingko Bed 2,
Yesterday (2002), Lost la série TV),
Choi Min-sik (Ivre de femmes et de peinture,
Old Boy,
Lady Vengeance) ou
Song Kang-ho (Sympathy for Mr Vengeance,
Memories of murder). Tube est donc incontestablement redevable à d’autres films tant coréens qu’étrangers par les emprunts ou les références que l’on y retrouve. Ainsi, ce film que le réalisateur fan du cinéma d’action des années 70, présente comme un exercice de style en emprunte à des films d’action américains tel que Piège de cristal (1988) ou le film catastrophe,
La tour infernale (1974) et explore les codes d'un cinéma qui a eu de belles heures dans le cinéma américains des années 70 et 80 en dépit d'un retour en force avec des films catastrophes écologiques ou terroristes (Le jours d'après, l'armée des 12 singes voire la série TV 24). On fait facilement le lien avec ces films où des figures récurrentes et marquées (le Bad Boy, le flic ou la pickpocket) se détachent nettement.
Si le réalisateur maîtrise parfaitement les codes du cinéma d’action et de catastrophe, il sait aussi ménager des passages plus mélo. Au bout de 6 minutes et après de bruyants échanges de coup de mitraillettes on bascule dans une ambiance à la
Wong kar-wai ; musique jazzie et voix off de l’héroïne incarnée par Bae Du-na évoquant ses sentiments (actrice présente en particulier sur Sympathy for Mr Vengeance, premier volet de la trilogie du brillant
Park Chan-wook et qui compte Old Boy et
Lady vengeance). Ce mélange de genres aujourd’hui plutôt nettement différenciés reflète une des qualités du cinéma coréen contemporain. A cet égard et toute proportions gardées, Tube en tant que premier film fait penser à
As tears go by (1988), le premier film de
Wong Kar-wai où ce dernier révélait sa maîtrise des codes du polar hongkongais associé à ceux du mélodrame, avant de passer à une œuvre plus personnelle.
Tube est une parfaite évolution et adaptation de ce cinéma d’action des années 70 et 80, programmé pour devenir un blockbuster. Suite à un incendie criminel du métro de Taegu en février 2003, causant 200 victimes, le film fut un échec en Corée mais une des meilleures ventes de DVD en Allemagne (300 000 DVD vendues). Il s’agit d’ors et déjà d’une référence du film d’action catastrophe qui s’inscrit parfaitement dans de cadre des préoccupations contemporaines en dépit d’une photo dont la colorimétrie rappelle beaucoup celle de vieux polar hongkongais. A titre de comparaison Tube est supérieur à
Yesterday (2002) ou
Double Agent (2003) mais des films comme Shiri ou le fantastique Breaking news de
Johnnie To (Needing You (2000),
Fulltime Killer(2001),
Running on karma (2003)) se révèlent plus captivant. Tube est sans doute une de ces films d'actions dont on ne devrait pas tarder pas à voir apparaître un remake américain.
Verdict :
Asian star qui met les bouchées doubles pour nous fournir d’excellents titres DVD asiatiques, fournit ave Tube de quoi combler les amateurs de films d’action catastrophe. On retrouve tous les codes de ce cinéma admirablement mis en scène par un réalisateur qui a fait ses armes dans la publicité en tant que producteur et réalisateur avant de co-signer le scénario de Shiri. Un film qui se situe dans une bonne moyenne et peut être mise en parallèle avec Shiri et breaking news également édités chez Asian Star bien que ces deux films le surpasse aisément.