Ça cartoon : Spécial Popeye

L’histoire :

Pouvant toujours compter sur la force herculéenne qu’il puise dans les épinards, Popeye embarque pour plusieurs aventures.

Avant-propos :

Précisons tout d’abord que le programme dont il est ici question (Ça cartoon l’émission complète) comporte sept épisodes de Popeye (Popeye the sailor), la durée d’un épisode étant généralement de six minutes. Réalisés sous la bannière du studio Paramount, ces épisodes ont les titres suivants (en version originale) :

- Insect to injury
- I don’t scare
- Nearly weds
- Out to punch
- Gopher spinach
- Fright to the finish
- Big bad Sindbad

Critique subjective :

Création de E. C. Segar, la bande dessinée Thimble theatre est publiée dès 1919 dans le New York Journal. On y retrouve différents personnages dont la grande et rachitique Olive Oyl. En 1929, le frère d’Olive (Castor Oyl) part à l’aventure et, embarqué sur un bateau, fait la connaissance d’un marin un peu bourru, un certain Popeye. Peu à peu, la plupart des personnages initiaux disparaîtront et Thimble theatre se recentrera sur Popeye et Olive. C’est en 1931 que la bande dessinée prendra le nom du marin fumeur de pipe. Animé deux années plus tard par les frères Dave et Max Fleischer (le second étant l’inventeur du rotoscope), Popeye connaît un engouement sans précédent. Plus populaire que les créations de Walt Disney, le dessin animé fera même augmenter considérablement les ventes d’épinards. Suivront un feuilleton radiophonique, une série télévisée et, plus récemment (1980), un film live signé Robert Altman. Quasi introuvable et d’une réputation peu flatteuse, le film met en scène Robin Williams et Shelley Duvall dans les rôles principaux.
Bénéficiant d’une animation qui tient encore bien la route, les épisodes présentés ici sont (majoritairement) réalisés par Seymour Kneitel. Si elles font preuve d’une fantaisie et d’une exagération toutes cartoonesques, ces aventures de Popeye sont aussi un témoignage artistique (et sociologique serait-on tenté d’ajouter) de tout un pan d’histoire américaine.
Avec son menton proéminent, son oeil clos (le nom de Popeye vient de « pop eye » que l’on peut approximativement traduire par « oeil éclaté »), son crâne presque chauve et ses avants bras disproportionnés, Popeye arbore presque toujours son costume de marin. Une pipe perpétuellement fichée dans un coin de la bouche, notre héros populaire doit affronter des problèmes difficilement surmontables (invasion de termites particulièrement voraces, match de boxe, ...) qu’une ingestion d’épinards lui permet de résoudre (toujours par la force !).
Ce qui frappe à la vision des aventures de Popeye, c’est le fait que les personnages (Popeye, Olive, Brutus, ...) n’aient pas des physiques très agréables et soient loin de briller par leur intelligence, un fait plutôt rare. D’ailleurs, c’est peut-être ce côté « commun » des personnages qui a assuré un tel succès à la création de Segar.

Verdict :

Quoi qu’il en soit, la sortie de cette mini anthologie Popeye est indubitablement une bonne initiative dans la mesure où elle pourra, notamment, être l’occasion de découvrir cette icône populaire pour les plus jeunes.

Une qualité d’image variable selon les titres et oscillant globalement entre le mauvais (la plupart du temps) et le très moyen. Autant dire que le poids des années se ressent fortement avec des visuels peu précis (l’image est souvent à la limite du flou), sales (points, tâches et autres rayures sont de la partie) et délavés (les couleurs manquent cruellement d’éclat). A noter aussi quelques halos compressifs. Une restauration aurait donc été très appréciable.

Une qualité sonore qui s’en sort mieux que les visuels sans pour autant faire des merveilles. Là encore, la qualité fluctue selon les bandes. Dans l’ensemble, le son est relativement clair et fait montre d’une énergie parfois inattendue. Rien de bien transcendant mais la qualité d’écoute a déjà le mérite d’être décente.

- Popeye en + (39 minutes) : trois autres aventures du marin amateur d’épinards (Aladdin et la lampe magique, Femme et mélancolie, Repas gratuit) et une présentation intéressante du personnage par Philippe Dana (Philippe raconte Popeye).

- Ça cartoon en + (29 minutes) : trois sketches (Le poker menteur, Retour en enfance, Le vol d’Alfred) interprétés maladroitement par les deux animateurs de l’émission (Philippe Dana et Ludivine Laveine) et un making of guère passionnant de Ça cartoon.