Red Dwarf saison 1

« Oxygen's for losers » (L’oxygène c’est pour les nazes)

Confidence dans ‘Confidence And Paranoia’ (ep 5) juste avant d’enlever son casque et d’exploser dans l’espace.

 

Le scénario de base de la série

Dave Lister (Craig Charles) est agent d’entretien à bord du gigantesque vaisseau spatial cargo Red Dwarf. Il est sous les ordres d’Arnold Rimmer (Chris Barrie) qui ne manque jamais une occasion pour lui délivrer blâmes et mesquineries. Il faut dire que Dave n’a pas beaucoup de respect pour son supérieur qu’il traite sans cesse de ‘Smeg Head’ (approximativement : tête de nœud).

Son manque de respect pour l’autorité a même poussé Dave à introduire un chat à bord, ce qui est strictement interdit. Malheureusement, le capitaine Hollister (Mac McDonald) l’apprend et le condamne à 18 mois d’isolement dans une capsule de stase. Lorsqu’il se ‘réveille’, Dave ne trouve plus personne dans le vaisseau. L’ordinateur de bord, Holly (Norman Lovett), lui apprend alors qu’une erreur technique de Rimmer a tué tout l’équipage, il y a trois millions d’années de ça. Holly a attendu que le niveau de radiation soit suffisamment bas pour le libérer.

Mais Dave n’est pas tout à fait seul à bord puisque Holly à ‘ressuscité’ Rimmer sous forme d’hologramme et qu’il subsiste un descendant de son chat : Cat (Danny John-Jules) qui a muté pour avoir maintenant une apparence humaine…

 

Un pari osé

Rob Grant et Doug Naylor, les scénaristes de Red Dwarf, sont des habitués de la comédie lorsqu’ils s’attellent à cette série en 1987. Ils ont déjà connu un grand succès avec leurs scénarii pour les marionnettes de ‘Spitting Image’ en 1984, une émission comique mettant en scène les grands de ce monde qui sera reprise en France sous le titre ‘Les Guignols de l’info’ sur Canal +. Pourtant, leur nouveau projet ne suscite pas immédiatement l’enthousiasme en Grande Bretagne où la science fiction est alors vue comme un genre mineur. D’autant qu’il n’existe, à cette époque, aucune série ‘parodique’ de science fiction et que les producteurs de la BBC ne savent donc pas quel sera l’accueil du public.

Finalement, les scénaristes profitent de la déconfiture de la sitcom ‘Happy Families’ pour en rafler le budget de la seconde saison en confiant Red Dwarf à son réalisateur Paul Jackson. L’ensemble sera tourné dans les studios de la production ‘Manchester’ qui acceptent d’en prendre le risque. Commence alors un casting surprenant au cours duquel les personnages seront grandement transformés pour ‘coller’ au mieux à leurs acteurs.

 

Le casting

Contacté pour donner son avis sur la série, Craig Charles, alors comique dans l’émission ‘Saturday Night Live’, demande à être auditionné pour le rôle du chat. On lui donnera finalement celui de Dave Lister alors que les scénaristes pensaient initialement à un personnage du type de celui qu’incarne Christopher Lloyed dans ‘Retour vers le futur’ (le docteur E. Brown). Chris Barrie était venu pour le rôle de Dave Lister, mais fut renvoyé car il ne convenait pas. On le rappellera plus tard pour lui proposer celui d’Arnold Rimmer qui convenait bien à ce fils de militaire.

Danny John-Jules, qui a joué dans des comédies musicales, est pressenti pour le rôle de Cat (le chat). Après avoir lu son script, il décide de mettre son costume de mariage et d’arriver tiré à quatre épingles. Malheureusement il se présente, sans le savoir, une demi-heure après le début du casting ! Son attitude est toutefois tellement ‘cool’ (il ne sait pas qu’il est en retard) que les producteurs décident immédiatement que c’est lui qui fera le meilleur chat. Quand à Norman Lovett, il venait auditionner pour le rôle de Rimmer et se retrouve dans celui de l’ordinateur  Holly !

 

Une série culte

Le tournage de la première saison sera difficile, les producteurs devant faire face à une grande grève des techniciens. Finalement, c’est avec angoisse qu’ils diffusent le premier épisode sur BBC2. A leur grand soulagement, c’est un immense succès avec plus de quatre millions de spectateurs attiré par la bande annonce qui était diffusée sur les deux chaînes de la BBC depuis une semaine (et que l’on peut retrouver dans les bonus).

Le succès de Red Dwarf ira toujours grandissant, permettant ainsi la création de 52 épisodes étalés sur huit saisons jusqu’en 1999. Petit à petit, la série deviendra de plus en plus ‘science fiction’ (ce qu’on constate déjà vers la fin de cette première saison) en se permettant de parodier les grands films du genre et le très populaire ‘Star Trek’.

La recette des scénaristes est pourtant assez ‘simple’ : une grosse dose d’humour typiquement « british », déjà popularisé par les irrésistibles Monty Python, qui avaient poussé le ‘non sens’ dans ses derniers retranchements. A cela, Rob Grant et Doug Naylor ajoutent le ‘Smeg’, sorte de Schtroumferie qui vient enrichir la série avec un vocabulaire propre à ravir les fans. Le tout dans des décors très kitch, sans jamais se prendre au sérieux et sans oublier des acteurs parfaits pour leurs rôles respectifs.

Red Dwarf a été récompensé par la British Academy et les Emmy Awards. Après avoir enchanté les téléspectateurs, ses produits dérivés ont fait la fortune de ses producteurs avec plus de 3,5 millions de cassettes VHS, plus d’un million de DVD et de nombreux autres goodies vendus à travers le monde. Le concept de la série sera également repris par d’autres comiques, en particulier en France où Les Nuls s’en sont grandement inspirés pour ‘Objectif Nul’.

 

La saison 1

Dans cette première saison, tournée fin 1987, qui ne compte que six épisodes, les scénaristes mettent les personnages principaux en place et en explorent différents aspects psychologiques. Ce n’est que dans les saisons suivantes que des extra-terrestres viendront tenir compagnie à Dave.

1. The End
Episode pilote de la série, il reprend l’histoire évoquée ci-dessus.

2. Future Echoes
Holly fait prendre au Red Dwarf le chemin de retour vers la terre à la vitesse de la lumière. Malheureusement, à cette vitesse des phénomènes relativistes commencent à perturber le déroulement du temps à bord. Dave et Rimmer commencent à entrevoir leur futur…

3. Balance Of Power
Dave en a assez d’être commandé par l’hologramme de Rimmer qu’il aimerait remplacer par celui de la jolie navigatrice Kochanski (morte elle aussi). Il décide alors de passer le concours de chef cuisinier pour prendre du galon…

4. Waiting For God
Où l’on en apprend un peu plus sur l’évolution des chats durant les trois millions d’années de stase de Dave. Durant ce temps, les chats ont élevé leur ancien maître au rang de dieu et se sont même affrontés dans de sanglantes guerres de religion…

5. Confidence And Paranoia
Tombé malade dans une salle contaminée, Dave parvient à matérialiser les fantasmes de son imagination. Il fait ainsi apparaître les deux facettes de sa conscience : la confiance et la paranoïa sous la forme de deux humains déjantés…

6. Me2
A la suite d’une erreur, Dave a permis la matérialisation d’un second exemplaire de l’hologramme de Rimmer. Ravis, les deux doubles emménagent ensemble, bien décidés à mettre leurs forces en commun pour gravir les échelons du pouvoir…

 

Critique subjective

Contrairement au Monty Python Flying Circus, qui avait démarré sur les chapeaux de roues avec une première saison fantastique qui enterre largement les suivantes, Red Dwarf début plus posément. Ces six premiers épisodes mettent en place les personnages et jouent sur leurs différentes facettes. Les gags deviennent de plus en plus nombreux au fil des épisodes et lorsqu’on connaît mieux la psychologie de ces naufragés de l’espace. En cela, ce coffret est totalement indispensable à tous les fans, même si l’on a quelques regrets en ce qui concerne la qualité technique de l’ensemble. Enfin, WE productions nous fait au moins le plaisir de nous offrir pratiquement les mêmes bonus que sur l’édition anglaise, ce qui est loin d’être le cas des éditions sorties dans d’autres pays européens !

Pour cette première série datant de 1988 (date de diffusion à la télévision), la qualité d’image est assez médiocre, surtout que les six épisodes sont regroupés sur un même DVD. L’ère du numérique nous a habitué à nettement mieux, surtout en matière de contrastes, très moyens ici. Les couleurs ne sont pas très précises et bavent un peu, mais le pire vient sans doute des nombreux artéfacts de compression qui viennent émailler les arrières plans enfumés de multiples petits carrés.

Pourtant, cette qualité technique médiocre n’est finalement pas si gênante et finit même par donner un certain cachet ‘sale’ à la série, mettant ainsi bien dans l’ambiance d’un vaisseau cargo à la dérive. Il faudra quand même éviter les trop grands écrans qui renforceront inévitablement les artéfacts de compression. Les fans regretteront toutefois que la version présentée soit l’édition ‘remastérisée’ avec les transitions en images de synthèse (alors qu’à l’origine c’était des maquettes) mais l’éditeur compense en nous présentant, en bonus, les transitions originales et des scènes coupées.

Le DVD ne contient qu’une seule piste en Dolby Digital 2.0 anglaise d’origine avec un sous-titrage français possible. On peut regretter l’absence d’une piste française qui restreindra forcément le public de ce DVD, mais c’est un choix logique car il n’existe pas de piste française pour cette série et de très nombreuses expressions sont difficilement traduisibles. Lors de la diffusion de Red Dwarf sur les chaînes C : et GameOne, c’est déjà cette version originale qui avait été privilégiée.

La qualité sonore est assez bonne et permet de bien apprécier les dialogues (à condition d’être anglophile confirmé) et le délicieux accent de Manchester de Craig Charles qui est à l’anglais ce que l’accent du midi est au français. La musique est assez neutre et manque un peu d’ampleur, tout en étant suffisante pour un sticom. Le seul bémol vient de certains passages des épisodes 3 et 4 où les sons d’ambiance disparaissent parfois subitement sur certaines scènes, ce qui finit par être assez perturbant.

Pour ce coffret DVD, l’éditeur WE productions nous propose deux disques. Le premier contient les six épisodes de la saison 1 (avec un accès par épisode), tandis que le second est entièrement consacré aux suppléments :

La conception des effets spéciaux (5 min)

Cette séquence muette et assez peu intéressante (sauf pour les nostalgiques) montre les plans des séquences originales du vaisseau telles qu’elles furent filmées (à partir d’une maquette) en 1988. Ces plans ont été remplacés par des images de synthèses pour cette édition ‘remastérisée’.

Red Dwarf : le lancement de la série (25 minutes – VOST)

Ce documentaire, essentiellement constitué d’interviews des scénaristes, producteurs et acteurs, revient sur les débuts de la série. On y découvre comment le scénario a été écrit puis modifié, comment les acteurs ont été choisis, comment s’est passé le tournage et la façon dont les premiers épisodes ont été appréciés par le public.

Scènes coupées (VO)

Ce document présente certaines scènes qui ont été coupées ou tournées d’une autre façon plus tard. Les scènes sont présentées sans effets sonores. Certaines scènes ont été enlevées car elles étaient de ‘mauvais goût’ pour le public de l’époque.

Scènes ratées (VO)

Cette séquence présente le bêtisier de la première saison. Malheureusement, les gros mots ont été remplacés par des bips.

Bande annonce de la série (VO)

C’est le teaser de la série qui est passé sur la BBC la semaine précédent le premier épisode.

Episode en japonais (Japonais – sous-titré en français)

Les amateurs de curiosité pourront découvrir ici le premier épisode de la série entièrement doublé en japonais !

Extraits musicaux

Cette section permet d’apprécier l’intégralité de la bande son de la série, soit huit pistes sonores à découvrir dans une bonne qualité d’ensemble, en stéréo (Dolby Digital 2.0)  et sans souffle déplaisant. Une très bonne idée de l’éditeur !

A propos du livre (VO)

Cette section permet d’écouter deux extraits (assez longs) du livre « Red Dwarf : Infinity welcomes careful drivers » raconté par Chris Barrie.

L’écho du futur

Sous forme de personnages de dessin animé, les auteurs de la série raconte comment ils ont conçu l’épisode ‘Future Echoes’ qui est le premier épisode réellement ‘science fiction’ de Red Dwarf. On regrette que cet échange amusant entre les scénaristes ne soit pas sous-titré.

Red Dwarf et la boisson

Ce clip présente un montage de toutes les scènes de beuveries que l’on peut voir dans la série (non limitée à la première saison). C’est édifiant !

Un mot sur les suppléments

Clairement destinés aux fans de la série, on regrettera l’absence de sous-titres qui réserve certains documents aux anglophiles avertis ! Il manque aussi la galerie photo et le 'Smeg Ups' qui est présent dans la version anglaise.