Pieces of April

Résumé

April n'est plus en bons termes avec sa mère. Elle a néanmoins fait preuve de bonne volonté cette année en se proposant d'accueillir la famille pour le dîner de Thanksgiving. Dans l'appartement new-yorkais qu'elle partage avec son petit ami, Bobby, la voilà donc qui se met aux fourneaux pour préparer la traditionnelle dinde. Mais le four est cassé, et il lui faut frapper à la porte de tout l'immeuble et rencontrer une foule de voisins sacrément déjantés, pour trouver un endroit où faire cuire sa volaille.

Pendant ce temps, le reste de la famille fait le trajet en voiture. Il y a le père, Jim, qui espère passer une bonne journée ; la mère, Joy, qui se plaint déjà ; la soeur, Beth, parfaitement horripilante ; le frère, Timmy, un vrai casse-pieds ; et la grand-mère, Dottie, qui a bien du mal à se rappeler des prénoms de chacun...

Critique

Filmé en DV et en prise de son direct, on pense en premier au Dogme95 et à Festen d'autant plus que dans les deux cas, c'est la famille qui est le point central de l'histoire. Mais au fur et à mesure, on se rend compte qu'il y a deux histoires bien distinctes qui se regroupent à la toute dernière minute du film.

D'un côté, nous avons Katie Holmes (connue par les ados à tendance fleur bleue dans la série Dawson, elle surtout a fait la une des journaux en devenant la nouvelle femme de Tom Cruise) qui rencontre les différents occupants de son immeuble en cherchant à faire cuir sa dinde. Tient, ça vous fait penser à « chacun cherche son chat » ? Oui et bien là, le portrait des différents occupants de l'immeuble est beaucoup moins réussi que le film de Cédric Klapisch. Les clichés sont très politiquement corrects avec une famille noire a priori antipathique, mais en fin de compte très gentille et un américain qui semble bien gentil, mais se révèle être le dingue de service.Bref, la dinde met 3 heures à cuire et on a un peu l'impression de les subir ces trois heures.

D'un autre côté, nous avons la famille de Katie Holmes qui va vers la grande ville. De la grand-mère à la petite dernière, ils sont tous plus frapadingues les uns que les autres. La mamie n'a plus de mémoire, la mère cumule les troubles psychiatriques (en plus du cancer qui fait que c'est sûrement son dernier tanksgiving), le père subit ainsi que le fiston. Le pire étant la cadette, manipulatrice et odieuse, qui semble être une copie de la mère... Bref, la virée de ces quatre Daltons tenant plus des bidochons nous fait bien rire.

Bien entendu, la réalisation se veut réaliste et fait même un peu cheap avec des décors assez tristounets et aucun paysage. Le film se déroule surtout dans des logements sociaux, l'intérieur de la voiture et des restauroutes.

La fin de l'histoire est bien entendu un magnifique happy end avec une bonne dose bondieuserie sur le partage, le pardon, etc. C'est peut-être cette fin qui est le plus désespérant. On l'attend tellement qu'on se dit qu'une petite surprise y aurait été bien placée. Elle reste bien trop conventionnelle.

Verdict

Une histoire qui ne méritait pas forcément un long métrage partagé entre l'ennuyante cuisson de la dinde et la plus intéressante arrivée des parents. « Pieces of April » est filmé façon Dogme offre un visuel différent. A défaut d'être inoubliable, ce film se laisse voir une fois.

Une image de qualité assez moyenne avec une colorimétrie assez douteuse et un manque de piqué assez constant. Il faut dire que les conditions de tournage (DV en intérieur) ne pouvaient pas donner une image satisfaisante.

La VF est d'une qualité assez médiocre avec un doublage peu satisfaisant. Préférez la VO. Dans tous les cas, la spatialisation est assez faible et les surrounds restent très discrets pour retranscrire quelques ambiances.

Un making of promotionnel qui reprend la construction de l'histoire et interviewe les différents acteurs. Le ton convenu ne donne que peu d'intérêt à ce bonus.

Le commentaire audio du scénariste/réalisateur. Non sous-titré, ce commentaire intéressera forcément les plus anglophones d'entre nous. Posé et très calme, le commentaire est assez intéressant et assez accessible (l'accent est peu marqué).

Bande annonce originale.