Imagina Trips 2005

Le festival Imagina

 

Le festival des nouvelles images Imagina a été créé en 1981 par l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) française. Il se tient traditionnellement à Monaco et regroupe les créateurs du monde entier qui viennent y chercher la reconnaissance de leurs paires. En 2000, L’INA a décidé d’abandonner l’organisation de la manifestation à une société monégasque : Monaco Mediax.

Dans les années 80’, la manifestation était surtout l’occasion de faire un étalage des puissances de calculs croissantes des ordinateurs et des nouvelles fonctionnalités des outils logiciels. A cette époque, la réalisation d’images de synthèse est réservée à quelques studios travaillant dans le domaine du cinéma ou à des chercheurs. Mais dés le début, Imagina a aussi été une occasion de montrer des réalisations artistiques et parfois même de petits bijoux d’inventivité. L’une des premières animations ayant contribué à rendre célèbre le festival, a été la fameuse lampe de bureau animée qui est devenue le symbole du studio Pixar.

Les années 90’ ont constitué l’age d’or de l’image de synthèse. Le développement fulgurant de l’informatique a permis de réduire significativement le coût des matériels et des logiciels, en même temps que de nombreuses écoles d’ingénieur formaient la main d’œuvre nécessaire à des réalisations de plus en plus ambitieuses. C’est aussi durant cette période que le genre est apparu de plus en plus présent au cinéma et dans la publicité. Les courts-métrages présentés à Imagina ont alors perdu, en partie, leur aspect de démonstration technologique, pour se concentrer davantage sur le scénario et l’expression d’un style artistique.

Aujourd’hui, n’importe quel possesseur de PC peut faire de l’image de synthèse, même avec des logiciels gratuits. N’importe quel ordinateur de supermarché est capable de faire fonctionner des logiciels qui étaient à la pointe de la technique il y a plus de dix ans, à l’époque de la création de « Toy Story » ! Ce qui fait réellement la différence c’est de plus en plus le talent des créateurs et leur imagination fertile.

 

Le programme

Ce DVD comprend 20 courts-métrages en images de synthèse, qui ont été présentés au festival Imagina en 2005 :

1.  The Microwave – France – EESA
2.  Lionel – France – Les Gobelins
3.  Fallen Art – Pologne – Platige Image Studio
4.  Workin’Progress – France – Supinfocom
5.  Loop – France – Supinfocom
6.  No Limits – Allemagne – Filmakademie Baden-Würtenberg
7.  Ouar Lordz – France – Ecole Emile Cohl
8.  Plasticat – France – Autour de Minuit
9.  Vita Ex Musica – France – Supinfocom
10. Looo – Italie – Bruno Bozzetto Studio
11. Timeless – Allemagne - Filmakademie Baden-Würtenberg
12. True Colors – France – Supinfocom
13. Retropolis – France - Supinfocom

14. Birthday Boy – Australie – AFTRS
15. Hernando – France – Supinfocom
16. Round Zero – France – Les Gobelins
17. Merveilleusement Gris – France – Mikros Image

Critique Subjective

Cette année, la série démarre très fort avec un excellent « The Microwave » qui démontre une fois de plus le talent des élèves des écoles d’infographie françaises. Ce court combine imagination, humour et un brin de folie qui donne tout de suite le ton de cette édition Imagina 2005. Dans la suite, certains films sortent du lot, comme « Fallen Art », une production polonaise au goût douteux mais à l’esthétique très travaillée. « Working’Progress » est une autre production française de qualité qui mérite le détour et qui joue habilement sur la notion de boucle infinie.

Avec « Loop », on entre dans un domaine plus abstrait, avec un escargot qui se promène au milieu de formes géométriques mouvantes sur fond de musique électronique. Ce court fait penser aux premières créations abstraites qui avaient marqué le festival au milieu des années 80. Avec un nom très proche, « Loo » est un hommage de Bruno Bozzetto aux studios Pixar. On y retrouve l’humour de cet artiste italien qui s’est rendu célèbre sur Internet avec ses amusantes animations Flash sur les jeux olympiques ou la place des italiens en Europe.

Entre deux films de grandes écoles on pourra admirer la publicité « Timeless » qui mêle merveilleusement images réelles et synthétisées. « Retropolis » nous entraîne dans un dessin animé qui est une sorte de remake du court métrage de Disney sur la maison du futur. L’un des films les plus réussis esthétiquement de ce DVD est « Birthday Boy » qui retrace une scène de la vie d’un petit garçon durant ce qui semble être la guerre de Corée. Enfin, la sélection se termine sur un « Merveilleusement Gris » dont la chute est vraiment très bien trouvée (je vous laisse la surprise !).

Talantis Films nous a donc à nouveau concocté ici un très bel aperçu de la créativité de ces magiciens du pixel qui sont les artistes d’avant-garde de notre XXIème millénaire. Un DVD qui prendra naturellement sa place dans toute DVDthèque d’un amoureux des belles images, des mondes alternatifs et de la poésie.

Partant généralement des sources hautes définitions des courts-métrages, les créateurs de ce DVD ont pu nous apporter toutes les subtilités de la mise en images de ces films. Les couleurs sont belles, précises, parfaitement saturées. Il n’y a pas de problème de compression gênant.

Les styles graphiques sont très différents d’un film à l’autre. Mais ce n’est que la crème de l’image de synthèse qui est présente ici, ce qui explique que toutes ces œuvres ont une grande richesse visuelle, parfaitement retranscrite sur le support numérique. On regrette juste que l’image soit majoritairement en 4/3 alors qu’une grande partie des productions présentées sont créées en 16/9^ème. On y perd en définition !

Une seule piste sonore en Dolby Digital 5.1 est présente sur le DVD. La langue de la piste sonore varie selon les court-métrages, mais la qualité est généralement bonne, avec une dynamique très satisfaisante et une bonne spatialisation. Les effets surround sont relativement rares et dépendent des choix de chaque équipe de création. Imagina étant un festival dédié à l’image, le son y est parfois traité de façon secondaire.

Pour ce DVD, Talantis Films a fait les choses en grand en nous offrant un très beau menu animé en 3D, avec de jolies transitions entre les écrans. Malheureusement, les vignettes de sélection des courts-métrages sont bien petites et la liste des titres fournie sur la jaquette est indispensable pour s’y retrouver.

La section des bonus contient une galerie d’images, des bandes annonces pour les deux volumes précédents d’Imagina Trips, une bande annonce de Game One et les informations pour l’inscription aux Imagina Awards 2007. Mais on y trouve aussi trois courts métrages de Supinfocom, déjà édité dans d’autres DVD sur le sujet :

 

- Le faux Pli

Une belle vision d’un monde où tout le monde est attaché sur un cintre et se déplace sur des fils.
- Gravités

Ce film possède une superbe esthétique photo réaliste qui n’est pas sans rappeler le film « Final Fantasy ».
- Pffirate

Une belle production qui joue sur le style « matelas gonflable »