Land of the Dead - Le territoire des morts (C)

Titre Original
Land of the dead
Genre
Pays
USA (2006)
Date de sortie
mercredi 1 février 2006
Durée
93 Min
Réalisateur
Producteurs
Mark Canton, Bernie Goldmann, Peter Grunwald
Scénaristes
George A. Romero
Compositeur
Reinhold Heil, Johnny Klimek
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Guillaume Simon
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
93 min
Nb Dvd
2


L'histoire

Les zombies occupent la majorité de la surface du globe. Les survivants vivent dans des cités fortifiées. Celle dirigée par Kaufmann, sorte de clone de Donald Rumsfled, dépend en large partie du Dead Rekoning, un véhicule permettant d'explorer l'extérieur et d'y ramener tout ce qui est nécessaire tout en étant protégé des zombie. La donne change quand Cholo, mercenaire trahit de Kaufmann vole le véhicule.

 

La trilogie des morts-vivants

Les films de zombies de Romero n'ont, contrairement à l'idée reçue, aucune vocation de saga. Les films ne sont pas des suites directes et aucuns personnage n'est récurrent. Cinéaste engagé politiquement, Romero se sert simplement des zombies pour effectuer une analyse politique ou sociologique d'un moment de notre histoire, une photographie d'un élément d'un moment de notre société.

1968. Avec presque rien (un peu plus de 100000 dollars) Romera réalise La nuit des morts vivants. Comme beaucoup de films de cette époque, l'un des thème en est le péril nucléaire. Mais le film est avant tout la critique d'un monde insouciant, incapable de faire face à un problème survenant brusquement. Lutte de classes aussi, critique des médias (les journalistes ne savent rien, ce qui ne les empêchent pas de remplir leurs émissions), évocation du racisme.

La nuit... malgré son relatif amateurisme ambiant, sa musique datée, même pour l'époque (en partie sans doute des stock-tracks datant des années 50) fait son effet grâce à un aspect documentaire assez poussé. Bref, il pose les bases avec en prime un bon film de trouille, parfaitement innovant, conférant un tout nouveau statut aux zombies. Maintenant ils sont actifs. Ils ne sont plus les esclaves d'un sorcier ou d'un savant fous et ne sont plus condamnés au rôle de faire-valoir. Ils représentent la menace, ils sont agressifs, dangereux. La grande force du film est son aspect documentaire, aspect qui lui confère une crédibilité telle que le film impressionna lors de sa sortie au point d'être mis au niveau d'Easy rider, autre oeuvre contestataire ancrée dans son temps. Le film devint avec le temps un classique, reconnu et apprécié même par les cinéphiles vieillissants les plus conservateurs, et mis son réalisateur sur la voie du succès. Mais, bien loin de profiter de sa notoriété naissante pour donner une suite à son film dans les plus brefs délais, Romero attendit le bon moment.

1978. Il aura fallu attendre 10 ans pour voir la suite du film culte de George A. Romero. Et l'attente n'aura pas été vaine. Zombie est sans doute le film le plus ouvertement contestataire de la saga. Au bout de 20 minutes de film, les hé&ros trouvent refuge dans un supermarché abandonné, et là, au beau milieu de l'apocalypse, au lieu de faire le plein de provisions et de se trouver un refuge sûr, ils préfèrent végéter dans cet endroit plein de zombies pour y assouvir leur instinct de... consommateur. Ils volent TV, radio, manteau de fourrure, bijoux, fauteuils, vêtements de luxe...  bref, tout sauf l'indispensable en pleine fin du monde.

En 1978, on arrive en plein dans les années Reagan, la société de consommation bat son plein, le consummérisme devient le pain quotidien du quidam moyen, Romero se sert admirablement de ce boulverssement sociologique pour alimenter les thèmes de son film. Alors qu'à n'importe quel moment nos héros pourraient s'enfuir très loin de tous risques grâce à leur hélicoptère, et pourquoi pas, rejoindre une île encore non infestée de zombie, ils risquent leurs vies jusqu'au bout pour préserver leur biens matériels. De tous les films de Romero, Zombie sera le plus imité. Pour la première fois, les attaques de zombies sont filmées à grande échelle, gore à l'appui. Un style qui fera école au delà du raisonnable. De bis et Z italien en film gore philippin, l'opportunisme commercial donna naissance à des dizaines de clones. Aucun pourtant ne réussit à reproduire la densité du Zombies de Romero. Encore une fois, le réalisateur réussit à inscrire son film dans le temps et les préoccupations de l'époque et à en faire une oeuvre subversive et politique additionnée d'un divertissement efficace. Le film réussit ainsi à contenter toutes sortes de spectateurs : l'amateur de gore, le fan d'horreur, le cinéphile...

1984. Le succès aidant, Romero s'attele assez rapidement au troisième volet de la série, intitulé Le jour des morts-vivants. Il écrit ainsi un script très ambitieux incluant notamment de véritables batailles rangées entre zombie et humains. Il surrestime néanmoins son influence, le budget necéssaire ne lui sera en effet jamais accordé. Après maintes révisions il parvient enfin à écrire un script correspondant au budget alloué. Le jour des morts-vivants est le film le moins facile d'excès de la série. Beaucoup de dialogues, peu d'action, pas mal de politique dans les propos... Le film conte l'histoire de survivants terrés dans un abri souterrain. D'un côté les scientifiques, chargés par le gouvernement, dans le cadre d'une mission créee dans l'urgence, de trouver une solution au problème zombie, de l'autre les militaires, chargés d'assurer leur sécurité et de les aider dans la récolte de cobaye. Depuis combien de temps sont-ils là ? On ne le sait pas. Quelle est l'évolution de l'ext"rieur ? On ne le sait pas non plus. Les personnages ne sont d'ailleurs pas plus renseignés que nous. La première scène montre leur tentative désespérée de trouver des survivants dans une ville désertée et abandonnée aux zombies. Leur radio en panne, ils n'ont plus le moindre contact avec l'extérieur. Les scientifiques tâtonnent dans leurs recherches alors que les militaires meurent un à un par accident ou négligence. Bientôt la révolte gronde et la fracture entre les deux groupes s'avère inévitable.

Le jour des morts vivants est un film sous-estimé. Son principal défaut est en fait d'arriver juste après Zombie, un film où l'action prend une très large place (encore plus dans le montage européen). Pourtant, Le jour des morts-vivants est un film très riche. Il n'y à pas de véritable thème qui ressort du film. Romero nous conte surtout l'histoire de deux groupes qui, même en pleine fin du monde, n'arrivent pas à s'entendre et de disputent jusqu'à la mort. A côté de cela il humanise singulièrement les zombies, surtout au travers de Bub, un cobaye particulièrement doué et doté d'émotions. Dans cet opus, le principale tension ne vient ni de la situation extérieure ni des zombies, mais de humains eux-mêmes. Le jour...

 

Critique subjective

2005. Il aura fallu attendre 21 ans pour que Romero reviennent à sa saga culte. Cruelle ironie, alors que ce sont ces films qui ont engendré des dizaines d'avatars plus ou moins Z, c'est grâce aux plus récents de ces derniers (28 jours plus tard, L'armée des morts, Resident evil...) qu'il à pu inscrire un nouveau volet à sa saga. A présent financé par un studio prestigieux, il se doit de remplir un cahier des charges commercial à savoir de l'action, du gore mais pas trop et des noms connus.

Comme pour chacun de ses opus, Romero donne des thèmes actuels à son film. Ici, il s'agit bien sûr de la situation post-11 septembre, le tout-sécuritaire, la prévention, le terrorisme, la peur, le retranchement et le refus d'affronter directement la menace extérieure. Romero poursuit également dans la voie de l'évolution" des zombies. Maintenant ils savent raisonner en tant que groupe et additionner leurs efforts vers un but commun, ici il s'agit du contrôle de la tour de Kaufman, sorte de mix de Bush et de Rumsfled.

Disons-le clairement, Land of the dead est l'épisode le plus faible de la série. Sacrifié sur l'autel di commercial et de l'action, Romero à dû multiplier les compromis pour mener son film à bien. Il engage des acteurs connus (chose qu'il n'avait jamais faite, ils sont d'ailleurs dans l'ensemble médiocres), il a recours aux effets numériques, il est obligé de sortir un film aseptisé et réduit au niveau du gore (même cette "director's cut" reste bien faiblarde à ce niveau) et la réalisation "brute" des précédents est abandonnée au profit d'un filmage plus classique. Bref, visuellement on n'a presque pas l'impression d'assister à un Romero. Le scénario, lui aussi, souffre d'énormes lacunes. Remplit de vide, d'incohérences et de raccourcis faciles, il laisse entrevoir de grandes faiblesses, notamment au niveau des personnages, à peine esquissés. Voilà pour les points négatifs... 

Reste un film de zombies à la Romero, car le fond est bel et bien là. Le film est clairement politiquement engagé et, même s'il se contente d'enfoncer pas mal de portes ouvertes, se révèle efficace dans son message. A noter aussi quelques séquences gores plutôt réussies, même si trop peu nombreuses et inoffensives. Au niveau du message, on est servit, au niveau de la distraction aussi... mais à des niveaux bien moindres des habitudes d'un cinéaste qui nous sert donc un minium syndical.

 

En conclusion

Romero n'a fait qu'un film surfant sur le succès actuel des films de zombies. Le problème est qu'en tant que pionnier du genre il n'apporte rien de neuf et surtout ne sort pas vraiment du lot. Une petite déception, mais un film relativement efficace à l'arrivée. On attend le chapitre suivant.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Que ce soit pour la version longue ou la version courte (3 minutes de plans gores en moins, et vendue sans bonus), l'image est d'excellente tenue. Contraste parfait, compression sans failles. On peut cependant regretter des couleurs un peu ternes, même si cela semble être l'un des partit pris du film (elles le sont beaucoup moins dans les quartiers "riches". Bref, une jolie réussite pour ce qui n'est après tout qu'un "petit" film. Le DVD arrive en effet à un stade de maturation où un grand nombre de titre, même mineurs, bénéficient d'une image au moins très bonne.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1
Anglais
5.1
Encore une fois une grande réussite pour une bande-son qui tient toutes ses promesses. Les basses, très présentes, n'étouffent pourtant en rien une musique parfaitement équilibrée sur les canaux avant, les voix, les bruitages, le mixage est finement réglé pour donner au spectateur une immersion maximale. Le doublage français est en revanche assez moyen.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Amaray


Commençons par évoquer le principal bonus de cette édition collector à savoir la version longue du film. La version cinéma n'est même par présente sur le coffret, preuve que ces 4 minutes supplémentaires ont bien l'aval de Romero. Outre de nombreux plans gores, renforçant considérablement la violence du film et lui donnant un réel cachet "Romero" on remarquera l'ajout et le déplacement de quelques scènes. Rien d'essentiel dans le fond mais ce montage est indiscutablement le meilleur.

Le dvd du film contient en outre un second bonus, le commentaire audio du film. Réalisé par Romero, le monteur du film et l'un des producteurs il se démarque par son manque d'intérêt presque total. Romero, d'habitude très bavard et intéressant dans ses propos multiplie ici les blancs et les commentaires inintéressants. Bref, ce commentaire est vraiment anecdotique.

L'intégralité des autres bonus se retrouvent donc sur le second DVD :

* Les morts vivants de retour : making-of promo. Destiné à un public MTV qui ne retient pas les informations plus de dix secondes, ce documentaire n'a pas grand intérêt. Il y avait pourtant matière... comme par exemple inscrire ce tournage dans la continuité des précédents épisodes... bref deception.

* Une journée avecx les zombies : vraissemblablement tourné à l'arrache, cette courte présentation des plateau n'a pas plus d'intérêt que le making-of.

* Retour à la vie : la conception des zombies étant un maillon essentiel des films de Romero, on était en droit d'attendre un documentaire plus conséquent que cette petite dizaine de minutes... le résultat est au moins intéressant bien que trop démonstratif et pas assez explicatif.

* Quand Shaun rencontre George : ce qui devait être au départ un petit documentaire sur le caméo des créateurs de Saun of the dead se révèle la meilleure illustration du tournage. Le repartage est intéressant et amusant.

* Entretien avec George A. Romero : le bonus le plus intéressant de l'édition. Romero est assez intarrissable et intéressant dans ses propos. Il revient sur les films, sur la trilogie, mais aussi sur la politique actuelle.

* Zombie party : là on touche au ridicule avec cette animation qui n'a certainement pas prit plus d'une ou deux journées de travail (modélisation comprise) par un stagiaire animateur. L'animation, qui ne dure pas plus d'une minute, représente des zombies très grossiers en train d'imiter la danse du Thriller de Michel Jackson. Nul, même pas drôle ni  original, sans intérêt. Même en bonus caché ça aurait été ridicule.

* La scène du carnage : l'autre bonus intéressant de cette édition. Un montage des plans gore inutilisés du film.

* Effets spéciaux numériques : à la manières des montages d'ILM, un avant/après qui passe des fonds verts au résultats final. Intéressant dans ma mesure où on trouve des effets là où on ne pensait pas en voir.

* Scènes coupées : quelques scènes coupées et alternatives sans intérêt réel. Ca vaut de tout même la peine d'y jeter un oeuil.

* Comparatif story-board : tout est dans le titre, c'est toujours aussi barbant à voir.

* Galeries photos : idem...

* Bandes-annonces : les bandes-annonces de Land... et de quelques autres films du même éditeur.

 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage