Rome Total War: Barbarian Invasion

Sega édite une gold édition de son grand succès  Rome Total War en y ajoutant un add on : Barbarian Invasion. Vous veniez de conquérir  Rome et le soleil ne se couchait jamais sur votre empire. Mais la convoitise et les guerres intestines vous ont affaibli. Les développeurs de Creative Assembly en profitent pour mettre à vos portes des hordes de barbares,  prenez les armes car il n’y aura de place que pour les braves.

Petit retour explicatif.

The Creative Assembly développe des jeux depuis 1987 mais ce n’est qu’en 2000 qu’ils trouvent leur voie grâce à un wargame novateur nommé Shogun total war. Stratégie en Tour par Tour (gestion de ville et diplomatie) et  Stratégie Temps Réel (passage à l’action) sont assemblées en un même jeu. Le concept est un succès, Creative ne manque pas l’occasion de le faire progresser, finissant par nous offrir en 2003 le désormais célèbre Rome Total War.

Le jeu. 

Barbarian Invasion  commence sur les ruines d’une Rome décadente (360 après JC) qui comme beaucoup d’empires finit par s’effondrer sur sa propre démesure. Des tribus autrefois réprimées viennent à occuper les régions délaissées par un sénat romain maintenant divisé. Elles vont prendre de l’ampleur et retrouver des ambitions de conquête. S’ajoute à cela des hordes barbares jusque là inconnues : les Huns, qui dirigés par l’effrayant Attila, déferlent sur l’empire et mettent à mal les troupes romaines.

Barbarian Invasion propose des campagnes multiples puisque vous pouvez prendre le commandement de 10 factions, 8 tribus barbares ou l’une ou l’autre des deux parties issue de l’ancienne Rome, l’empire d’occident et l’empire d’orient. Le choix n’est pas neutre car il aura une influence sur les stratégies de développement à adopter.
Le principe du jeu est maintenant bien connu des férus de « STR, STT », mais il convient tout de même de le réexpliquer, ne serait ce que pour les novices mais aussi pour apporter quelques critiques sur ces différents modes de jeu.

Le Tour par Tour :
Classiquement connue sous le nom de wargame, cette partie du jeu se déroule sur un plateau représentant une carte du monde. L’objectif peut être, en fonction du temps que vous voulez y consacrer, de conquérir tout ou partie de cette carte, voir d’annihiler les factions ennemies. Il vous faudra pour atteindre votre but être un fin économiste car la gestion des villes, sources de revenus et pourvoyeuses de populations, agira directement sur l’ascension de votre empire. Côté stratégique à ce niveau du jeu le déploiement sur la carte de vos troupes ne peut non plus laisser place au hasard car vous seriez rapidement pris à revers par vos adversaires.
Sur ce plan Rome Total War : Barbarian Invasion ne manque pas d’atouts, une prise en main relativement simple  mais offrant assez de complexité dans les choix pour attirer les amateurs du genre. Le nombre de troupes différentes selon votre faction et les possibilités de  développement de votre cité sont importants. De plus le rôle des unités est bien marqué ce qui oblige à des choix judicieux. 
Vos villes vous rapportent de l’argent ? En fonction des bâtiments que vous y construisez et des troupes que vous y cantonnez, votre ville sera en déficit ou non et votre population vous acclamera ou se soulèvera, l’idée si elle  n’est pas novatrice pourrait rester intéressante pour peu qu’elle soit gérable de façon claire. En effet l‘aspect un tant soit peu aléatoire du revenu de votre gestion peu laisser perplexe, et un livre de compte des villes serait peut être d’une aide précieuse pour effectuer les choix. (Qui rapporte quoi et coûte combien ?).Il existe bien des données statistiques mais elles paraissent insuffisantes.
De plus vous n’avez pas le choix de la situation géographique pour la construction de vos villes, elles sont déjà existantes et il vous faut vous en emparer pour en tirer profit. Même les Hordes Barbares ne peuvent en construire, car si vous pouvez établir un campement vous ne pourrez rien n’y développer ! Un point qui mériterait d’être revu par les concepteurs et qui rendrait réaliste la progression des tributs nomades.
Malgré ces remarques la partie STT reste de bonne facture notamment par le fait que le choix de votre faction vous amènera à des options stratégiques très différentes sur les plans politiques et militaires.

La Stratégie Temps Réel :Plusieurs voies peuvent vous conduire sur le champ de bataille.
La campagne qui alterne STT et STR, la dernière pouvant être résolue par l’ordinateur si vous ne souhaitez pas vous attarder sur une bataille de moindre importance, notons tout de même qu’un chef de guerre digne de ce nom ne laisse pas ses hommes seuls au combat avec à leur tête une Intelligence Artificielle qui pourrait parfois vous laisser un goût amer dans la bouche.
De même et afin de ne pas polémiquer avec les concepteurs, prenez la tête de vos troupes vous ne pourrez en vouloir à personne en cas de défaite.
Les batailles personnalisées pouvant vous permettre de vous aguerrir au points de vue tactique, vous laissant le libre choix à tous les niveaux. (Nombre, type de troupes…). Cette approche est intéressante car elle permet de multiples tests d’effectif.
Les batailles rapides  (escarmouche), ici l’ordinateur choisit tout, vous gérez simplement le combat.
Les batailles historiques : Attardons nous sur cette partie. Barbarian invasion offre deux batailles historiques,(Badon hill et la bataille de Chalon). La bataille de Chalon est historiquement très intéressante car elle est définie comme la dernière bataille du monde antique, elle met en relation la majeure partie des acteurs de l’époque (Wisigoths, Vandales, Alains et autres Gépides). Elle est de ce fait plus une bataille entre « Barbares » qu’un duel entre Huns et Romain.
Malheureusement les développeurs n’ont pas tenu compte de cette importance et ont traité cette bataille de manière très rudimentaire quand elle aurait pu à elle seule être le point centrale de cette add on. Dommage !

Un mode multi joueur est également proposé mais il n’évolue pas depuis RTW, seul les batailles sont disponibles, pas de Tour par Tour.
Les nouveautés sont donc bien minces (hormis le grands choix de factions), certaines troupes peuvent nager, et quelques capacités spéciales viennent un peu agrémenter le game play.

Conclusion :
Cette Gold édition de RTW renforcée de Barbarian invasion est intéressante pour ceux qui ne détiendraient pas l’édition originale, c’est définitivement un  STT-STR qui vaut d’être connu.
Il serait cependant utile maintenant de faire évoluer le genre, Créative Assembly arrive à mettre à l’écran quelques milliers d’homme (ce qui est déjà très bien), quand ce sont quelques centaines de milliers qui s’affrontaient dans les plaines Gauloise. Une gestion différente des batailles est à inventer, premièrement pour pouvoir reconstituer pleinement ces combats légendaires et deuxièmement pour permettre à l’homme qui reste un homme de gérer en ce qui deviendrait du Temps par Temps l’ensemble des troupes ainsi mis en conflit. La gestion en temps réel par un seul cerveau, malgré les options possibles mis à notre disposition, devient impossible. Souhaitons être entendu par Créative Assembly qui ne s’arrêtera certainement pas de faire évoluer ces jeux.    

Barbarian Invasion apporte quelques modifications graphique, mais vraiment très légère, à RTW, nous ne pouvons pas dire que ce soit le point fort de ce jeu qui sur ce plan reste dans la moyenne mais prend du retard en comparaison des « oeuvres » que nous avons vu éclore ces derniers temps. Avouons tout de même que la tâche n’est pas simple étant donné le nombre de polygones à afficher et à gérer durant des batailles voyant s’affronter 5000 soldats, chars et autres cavaliers.

Guère de modification depuis RTW, mais comme cela était excellent il n’y a pas lieu de se plaindre, ambiance « Gladitor » pour la musique, les voix sont bonnes et les effets aussi. Rien à redire.

 

Pas de bonus, sauf les petis dictons qui s'affichent durant le chargement.

A méditer: "Une décision rapide est une décision dangeureuse." Sophocle.

"Mener des personnes non entrainées à la guerre, c'est les conduire à leur perte." Confusius.