Démons 2

L’histoire

Possédés par des forces maléfiques, les occupants d’un immeuble se transforment en une horde de démons et attaquent ceux qui ont conservé leur intégrité physique et mentale.

Critique subjective

Rencontrant un indéniable succès au moment de sa sortie (1985), Démons bénéficie aussitôt d’une suite visible dès l’année suivante : Demoni 2 l’incubo ritorna (Démons 2). A la tête du métrage, on retrouve Lamberto Bava (réalisation) et Dario Argento (production). A noter que la fille de ce dernier (Asia), alors âgée de onze ans, joue ici un petit rôle.

S’il raccorde avec le premier volet par le biais d’une émission diffusée à la télévision (reportage ? film ?), Démons 2 ne se positionne pas comme une suite directe du film de 1985 mais comme une variante dans un lieu différent. C’est ainsi que le décor fantastique de naguère (le Metropol, ce cinéma damné) cède la place à un univers plus réaliste puisqu’il s’agit d’un immeuble où se déroule notamment une soirée d’anniversaire. Nous sommes en 1986 et le background eighties, aujourd’hui très démodé, est omniprésent. Si l’on se souvient que les créatures maléfiques parvenaient à passer dans le monde réel par l’intermédiaire d’un écran de cinéma, leur medium est désormais la TV (doit-on y voir une tentative de réflexion sur le pouvoir de l’image et / ou une critique de la petite lucarne ?). S’il diffère donc de son prédécesseur, Démons 2 en reprend toutefois les principaux ingrédients : huis clos et démons contaminant leurs victimes par les blessures qu’ils infligent (à la manière des zombies, qui, rappelons-le, avaient alors le vent en poupe dans le cinéma transalpin). Influence inattendue : celle de David Cronenberg puisque le métrage emprunte à Videodrome (démon s’extirpant d’un poste de télévision) et à Frissons (population d’un immeuble corrompue par un mal mystérieux).

Un peu moins rythmé que son prédécesseur (même si l’action est souvent menée tambour battant), Démons 2 réserve son lot de scènes mémorables qui, avouons-le, sont parfois à la limite du ridicule : gros bras du club de musculation faisant face à la horde de créatures, gentil chien se transformant en un monstre hideux, bambin démoniaque, créature (une marionnette) semblant sortir tout droit de Ghoulies et démon descendant l’immeuble en rappel. Le métrage étant riche en effets spéciaux à l’ancienne et en gros gore qui tache (Sergio Stivaletti), il ne pourra que réjouir les amateurs d’horreur graphique.

Verdict

S’il se situe un cran en deçà de l’opus précédent, Démons 2 reste un jeu de massacre réjouissant qu’un second degré jamais bien loin fait verser dans le grand guignol.

Si l’on excepte quelques brèves sautes d’image, la qualité vidéo se révèle plutôt correcte pour une série B horrifique datant de 1986. Le master est relativement propre, la colorimétrie honorable (y compris dans les nombreuses séquences sombres) et la compression discrète. La définition est de bonne tenue. Une image satisfaisante donc.

Attention, piste sonore déplorable ! Commençons par le pire : des craquements quasi-ininterrompus qui donnent l’impression d’écouter un vieux vinyle. Il va sans dire que le défaut, majeur et presque impensable en cette ère de la galette versatile, est des plus dérangeants. Si l’ensemble est dynamique, il est peu clair. Les dialogues sont sur dosés et les doublages kitch obligatoires puisque seule une piste en VF est proposée.

 

Aucun supplément.