Chrome Hounds

Dépeignant un scénario qui réécrit les 20 dernières années de notre histoire en y incluant une troisième guerre mondiale dès les années 80, Chrome Hounds, développé par From Software pour SEGA, vous propose d’entrer dans une guerre moderne longue et tactique. Un univers qui a vu l'émergence de technologies et d’engins de combat hors norme. Une action de terrain qui se déroule dans une époque parallèle à la notre et qui sait retenir l’attention du joueur malgré ses faiblesses techniques.

Pas la peine d’avoir suivi tous les épisodes de Goldorak pour avoir envie d’enfiler la peau d’un Golgoth Depuis des lustres, notre jeunesse est bercée de séries d’animation faisant la part belle aux affrontements terrestres de toute une infanterie mécanique démesurée faite d’engins lourds aux apparences d’insectes rampants.  En piloter un exemplaire, le concevoir soi même dans un atelier dédié, le décorer et l’équiper selon ses préférences, c’est le défit que Chrome Hounds propose aux joueurs sur Xbox 360.

Mono Chrome
La promesse est tenue en termes d’action puisque toutes les séances, en solo comme en multi, finissent en combats endiablés dans des paysages qui terminent le plus souvent en miette.  Outre l’aspect technique de Chrome Hounds, qui pourrait être bien meilleur sur une console de cette puissance, le gameplay est une bonne surprise. Tout tombe sous le sens et reste intuitif. De plus, le modèle physique est très réaliste. Le  volume et le poids des monstres de fer se ressentent et  les missiles que vous tirez subissent l’influence de la pesanteur sur les longues distances.

Lors des combats il faut aussi savoir composer avec le relief ainsi et les éléments destructibles du décor. Maîtriser chacune des 6 classes de mechs ainsi que les nombreux types d’armements qui présentent tous une spécificité permet d’exploiter l’ensemble avec a propos selon la situation sur le terrain et les ennemis en présence. Le mode solo est à ce titre un bon moyen de se faire la main même s'il ne dispose que d’un scénario linéaire.

Poly Chrome
Mais quoi de plus grisant que d'être confronté à une intelligence, parfois superficielle il est vrai, de joueurs de chair et d'os plutôt que la froideur d'une intelligence artificielle exempte de sens de sacrifice ? C'est véritablement sur le Live que Chrome Hounds s'épanouit au mieux avec une intensité des combats et une panique générale qui permettent d'oublier les quelques faiblesses du titre. En mode multi, ce sont jusqu’à 12 membres qui peuvent s’affronter, par ensemble de 6, ce qui tombe à pic puisqu’il existe justement 6 classes de combattants au comportement et à l’armement spécifique (soldat d’infanterie, snipper isolé, défenseur, éclaireur, canonnier lourd ou commandant).  Sur le Xbox Live, c’est une guerre permanente dans laquelle 3 factions combattent sans merci. 

Il est possible de se lancer dans cette guerre globale de Néroimus pour la domination du monde ou bien d’effectuer des missions spécifiques pour parfaire votre esprit tactique, maîtriser la conception d’un Hound et gagner des récompenses qui permettent de s’offrir des pièces de montage avant de sauter dans le grand bain. Un travail de longue haleine, car si aborder le contrôle d’un engin est simple, une bonne stratégie d’équipe et un esprit tactique affûté sont requis pour rentrer à la base sain et sauf. Chaque joueur doit impérativement assumer son rôle, le commandant coordonne, le défenseur protège, le soldat nettoie, etc. Sans esprit d’équipe, point de salut, d’autant que la perte d’une antenne de communication peut rompre la chaîne de commandement et empêcher toute communication entre joueurs d’une même équipe.

Pas si nickel, Chrome
Qui n'a pas eu sur son écran les splendides captures d'écran de ces dernièes années annonçant l'arrivée de Chome hounds comme l'un des chocs visuels les plus bluffant sur Xbox 360 ? Dans les faits, le résultat est en deçà des promesses. Certes le titre est en haute définition et bénéficie des superbes effets de gestion de la lumière, d'ombrage, de flou et autres artifices permis en temps réel par la puissance graphique de la console, mais il demeure que le rendu global reste assez pauvre en terme de complexité d'image.

La modélisation des machines est soignée mais les équipements au sol et le décor restent perfectibles. Une réalisation graphique assez décevante pour une console Next Gen. On aurait aimé retrouver tous les effets spéciaux et les détails présents dans les cinématiques qui nous ont été montrées depuis des mois. Les Hounds demeurent cependant superbes et la gestion des éclairages est du plus bel effet sur leur carlingue. Il ne manque que quelques effets pour "salir" un peu l'image et la complexifier, ce qui aurait ajouté de la réalité à un ensemble trop propret dans les faits.

Les terrains d’affrontement sont vastes, leur texture très moyenne et au total l’environnement est plutôt clairsemé. Le joueur passe encore trop de temps à parcourir de longues étendues vides pour rejoindre tel émetteur, tel camp militaire ou telles unités ennemies à détruire. Heureusement, les Hounds ne sont pas tous à pattes. Il en existe à chenilles, et même d’autres, façon hovercraft.

Hound Dos Tres
Le joueur oubliera vite la musique bas de gamme aux sonorités synthétiques dont seuls quelques extraits semblent appropriés au scénario. Il faudra plutôt chercher l’ambiance du côté des bruitages. La sonorisation 5.1 des effets pyrotechniques est réaliste tous comme le vacarme des armes, des vérins en fonctionnement, de la tôle qui se froisse, des chenilles qui grincent, des avaries électriques, rien n’est oublié.

Un environnement sonore riche auquel s’ajoutent les directives de votre centre de commandement, entièrement doublées en langue anglaise mais sous-titrées en français. La prestation des acteurs de doublage est cependant suffisamment crédible pour plonger le joueur dans l’ambiance multi-ethnique de guérilla planétaire, certains accents ajoutant au réalisme.

Mon Mech à moi
L’atelier de création de Hound revêt un intérêt majeur puisqu’une fois débloqués les nombreux éléments de construction au fur et à mesure de vos succès dans les missions, il est possible de jouer au mécano et de construire la machine de vos rêves, adaptée à votre style de combat et vos préférences d’armement. Là encore, l’interface exploitée pour créer et tester son Hound est propre, pas extraordinaire et surtout sauvée par la multitude de possibilités offertes dans la conception de son engin.

Des milliers d’éléments permettent de construire des machines très variées. Certains Hounds roulent, d’autre sont équipés de chenilles, d’autres encore se déplacent au dessus du sol à la façon d’hovercrafts. Et concernant l’armement ou l’équipement énergétique et intelligence de bord, d’innombrables possibilités s’offrent aux joueurs pour concevoir un guerrier de métal unique, d’autant qu’il est possible de leur appliquer des textures particulières pour peaufiner leur apparence.

Les possibilités sont donc multiples et malgré un hangard de montage assez sommaire dans son interface, on se surprend à passer beaucoup de temps à élaborer avec soin son Hound, avec pour priorité absolue d'en faire une machine de guerre personnelle des plus efficaces.