Tenue correcte exigée

un SDF dont l’ex-femme est remariée à un gouverneur américain, doit amener la preuve de son divorce auprès du tribunal. Pour cela il doit impérativement rentrer en contact avec la principale intéressée qui (Oh hasard !) vient de descendre dans un grand hôtel Parisien, dirigé par le très acariâtre Jean Yanne (Deux heures moins le quart avant JC, 82, Le pacte des Loups, 01).

Voilà en quelques mots le résumé que l’on peut faire de cette honnête comédie, dans laquelle on retrouve avec plaisir, le grand Jean Yanne, dans un rôle qui lui va comme gant. Toujours aussi merveilleusement odieux, en directeur d’hôtel, aussi roublard que proxénète. Ce dernier, assisté d’un Daniel Prévost (Le dîner de Cons, 98, La maison du bonheur, 06) particulièrement lopette, mais absolument digne de rentrer au panthéon des personnages les plus larvaires du cinéma, illumine l'écran à chacune de ses apparitions.

Très fortement à consonance théâtrale, « Tenue Correcte Exigée », est une comédie aussi légère qu’enlevée. C’est surtout l’occasion de (re) découvrir des comédiens talentueux dans un registre  qu’ils avaient un peu (Il faut le dire)abandonné ces derniers temps. Jacques Gamblin (Pédale Douce, 96, Les brigades du tigre, 06) en maître des hostilités, nage joyeusement dans ce brouhaha silencieux d’un luxueux hôtel parisien. Tantôt cabot, tantôt grave, il nous entraîne, au fil de l’histoire, sur une palette particulièrement large de sentiments, face à une Zabou Breitman (La crise, 92, L’homme de sa vie, 06), fabuleusement drôle, en femme de politicien stricte et hautaine. Affublé de son ex-mari SDF, elle rayonne de perfidie et d’instabilité. La comédienne laisse apparaître son véritable talent. Et c’est une Elsa Zylberstein (Un ange, 01, Le concile de Pierre, 06), tout en contradiction qui fait le trait d’union de cette joyeuse bande de doux dingues attendrissant.

Mais il serait inconcevable de parler de « Tenue Correcte Exigée » sans souligner une flopé de seconds rôles plus tendres et corsés les uns que les autres.

Pourtant, l’alchimie des comédiens n’arrive pas vraiment à masquer les faiblesses d’un scénario et d’une mise en scène qui ne parvient jamais à trouver son juste milieu. Cherchant à chaque fois sa voie entre la comédie franche et la comédie romantique. Chaque gag est associé à un moment de tendresse l’ensemble finissant par semer le doute dans l’esprit du spectateur. On ne sait plus s’il faut rire ou s’il faut s’émouvoir.

Même le réalisateur semble hésiter. Alors qu’il semble prendre un ton léger, il sombre subitement sombrer dans une impasse où s’entrecroise le grave et la morale. Pour son deuxième film, Philippe Lioret (L’équipier, 04, Je vais bien, ne t’en fais pas, 06), ouvre des portes qu’il ne franchi jamais vraiment. Sous couvert d’une satire sociale, le réalisateur ne semble jamais vouloir vraiment franchir le pas de l'impolitiquement correcte.

En conclusion, une pléiade de comédiens talentueux et particulièrement heureux de jouer ensemble dans une comédie légère, mais trop souvent inégale. L’ensemble est pourtant agréable à regarder

Une image soignée, malgré quelques petites imperfections. Pas de quoi fouetter un chat. L’ensemble parait avoir été bien travaillé et cela méritait d’être souligné.

Une piste 2.0, un peu légère pour l’ensemble. On était en droit d’espérer un 5.1, pour renforcer les ambiances feutrés de l’hôtel et provoquer des écarts entre la quiétude des lieux et la folie des rencontres. Dommage !

Pas de bonus dans cette édition !