OSS117 le caire - nid d'espions

L’histoire :

OSS 117 a pour mission d’expliquer la mort de son collègue au Caire, ainsi que de calmer les tensions qui règnent dans le proche-orient. Facile, quoi.

La critique :

OSS 117 est un personnage célèbre de la littérature des années 50 créé par Jean Bruce, puis repris par son épouse, Josette Bruce. Au cinéma, il apparaîtra une dizaine de fois entre 1957 et 1971, dans un contexte beaucoup plus sérieux que dans cette adaptation burlesque de Michel Hazanavicius. Ici le but est clairement de faire rire, aux dépends des différents films d’espionnage, dans le genre du célèbre agent secret britannique double zéro sept.

A la baguette, Michel Hazanavicius parvient à donner un rythme cadencé à cette œuvre comique, sans pour autant entrer dans le piège de la répétition. L’histoire se suit sans déplaisir, et n’est pas occultée par l’humour. Un vrai contexte donc, dans lequel évoluent les personnages, bien plus qu’un simple prétexte. Alors évidemment, l’histoire n’est pas fouillée à l’extrême, mais il tient tout de même à rendre hommage à tous ces films d’espionnage et à leurs scénarios manichéens parfois tirés par les cheveux.

Le scénario offre de nombreuses situations étonnantes et hilarantes. On rit énormément, sans jamais se lasser. Les trouvailles foisonnent, les répliques fusent à une cadence élevée, et aucun temps mort n’est à déplorer durant l’heure et demie que dure le film. La comédie burlesque est un exercice pour le moins piégeuse, tant la lassitude peut menacer de s’insatller. Or, ce n’est jamais le cas ici, grâce entre autres à l’écriture de l’ex-auteur des Guignols de la grande époque Jean-François Halin. A noter qu'il parvient le tour de force de faire rire en parlant des musulmans sans jamais instaurer le moindre malaise. Dans le contexte politique actuel, le tour de force et l'audace sont tout de même à souligner !

Dans le rôle de l’agent spécial, c’est Jean Dujardin qui s’y colle… Et c’est peu dire que le costume lui va comme un gant. Très à l’aise, il donne une présence étonnante à son personnage. Dans l’esprit colonialiste, son personnage n’en finit pas d’étonner par son inculture de ce qui se passe en dehors de son pays. Entre complexe de supériorité et suffisance, les répliques cultes fusent, égratignant allègrement l’image de la France et de l’état d’esprit colonisateur qui pouvait régner alors.

Aux côtés de l’omniprésent et excellent Jean Dujardin (on ne le répètera jamais assez), les seconds rôles féminins sont à la fête. Aure Atika est sensuelle et diabolique à souhait alors que de son côté Bérénice Bejo n’en finit pas de nous séduire par son charme et naturel.

Dans la catégorie des films comiques français, et même étrangers, OSS 117 se situe indéniablement parmi les plus réussies. Une énorme performance pour un film hilarant de bout en bout, bien écrit, bien filmé, bien joué… On frôle la perfection dans le genre ! J’aime OSS 117 !

Une image impeccable. La compression est parfaite, et les images cairottes ressortent sans aucun souci de contraste.

Son impeccable qui ne fera pas forcément vibrer votre installation home-cinéma de plaisir car ce genre de film n'appelle pas forcément à une exploitation poussée dans ce domaine, mais un DTS somme toute de qualité.

Commentaires audio de Michel Hazanavicius et Jean Dujardin : sympathiques sans pour autant être vraiment passionnants, les 2 compères évoquent le tournage. Après une mise en route difficile, la discussion devient plus fluide, mais laisse quand même place à beaucoup de blancs.

Making of (20 min) : assez classique, permet de voir un peu ce qui se passe de l’autre côté de la caméra, et à travers quelques interventions de découvrir la construction du projet. Intéressant, sans plus.

Scènes coupées et alternatives (15 min) : sympathiques séquences qui n’apportent rien à l’histoire elle-même, mais permettent de découvrir quelques plaisanteries succulentes.

Bêtisier (12 min) : les acteurs s’en donnent à cœur joie, et il n’est pas toujours facile de paraître sérieux sur un tel tournage. Bérénice Bejo y est très très drôle !

Bande annonce (11 min) : Celle d’un vieux OSS 117 d’époque. A voir pour le folklore, mais également quelques teasers hilarants du présent opus ! Excellent, même quand on connaît déjà le film !

Actualités Gaumont de 1955 (4 min) : encore une fois assez folklorique, ces actualités permettent surtout de découvrir autrement qu’en photo le « grand » René Coty.

Carte Postale de René Coty : oui, toi aussi offre un porte bonheur !