L'histoire :
Nous sommes au XVIIIè siècle à la cour d’un prince imaginaire. Le prince s'est épris d'une jeune paysanne, Silvia, l'a fait enlever et conduire dans son château. Il voudrait l'épouser mais elle aime Arlequin. Le prince fait venir Arlequin à la cour. Il veut le rendre infidèle et par là ruiner l'amour que lui voue Silvia. Flaminia, fille d'un domestique du prince se montre secourable aux deux amoureux captifs, dans l'intention de gagner leur confiance. Arlequin s'attache à elle pendant que Silvia commence à éprouver un penchant pour un jeune officier qui se révèlera bien sûr être le prince. Et l'histoire se terminera par deux mariages.
Critique artistique :
La double inconstance est reconnue comme le premier succès théâtral de Marivaux à taure puisque c'est Arlequin poli par l'amour créé en 1720 qui lui valu sa première reconnaissance publique. La double inconstance, comédie philosophique, est dans ce genre que Marivaux affectionne particulièrement. Proche de ses aspérités premières qui étaient la parodie, Marivaux signe cette comédie, en prose et en trois actes, le 6 avril 1723. L'histoire entre Sylvia et Arlequin est prétexte à la rencontre entre deux mondes sociaux différents : celui de la cour du Prince complexe, rempli de mystère et celui de nos deux personnages principaux venant d'un environnement campagnard, moins tortueux. Le marivaudage prend tout son sens dans cette histoire, puisque si il est bien question d'échanger des propos galants et de grandes finesses, c'est bien dans cette histoire.
La mise en scène est un travail collectif de Jean-Luc Boutté, avec Patrice Kerbrat, Jean-Paul Roussillon et Jean-Paul Moulinot. On retrouve d'ailleurs Jean-Paul Roussillon habitué des mises en scène de la comédie française puisque c'est lui aussi qui la supervisa sur "Le médecin malgré lui". On le retrouve aussi sur la scène puisqu'acteur depuis l'âge de 14 ans, accompagné de Jean-Luc Boutté, avec Patrice Kerbrat, Françoise Seigner, Tania Torrens, Richard Fontana et Jean-Paul Moulinot. La mise en scène tourne beaucoup autour des jeux des acteurs, le choix du décor étant axé minimaliste, voir abstrait.
Techniquement, la captation a été faite en bonne et due forme. La lumière diffuse permet d'apprécier les détails dans l'image. Une petite restauration n'aurait pas fait de mal au niveau de l'image, une option qui semble définitivement passée à la trappe. Le son, une fois de plus dans cette collection, n'est pas ce qu'on entendu de mieux. En revanche comparé à d'autres titres ce n'est pas ce qu'on a entendu de pires (cf : http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=5116), le son n'est pas recouvert par un souffle et la dynamique est plus au moins respectée dans ce que peut retranscrire le mono. La réalisation, un peu moins classique qu'à l'accoutumée, est agrémenté de travelling, ou de zoom pas toujours heureux d'ailleurs mais qui ont comme fonction de dynamiser un peu le tout.
Verdict :
Une archive qui, s'en atteindre la qualité légitime d'un DVD, permet de revivre un marivaudage très bien interprété. Comme quoi on ne soulignera jamais assez l'importance du support choisi pour l'archivage, un problème que même TF1 semble avoir du mal confronter.
Sans être la panacée, l'image est regardable bien que souffrant des problèmes typiques des enregistrements des années 80, couleurs qui bavent et un manque de piqué.