Une histoire d’amour dans les années 60, au cœur des manifestations anti-guerre, des voyages spirituels et du Rock’n roll. Jude et Lucy sont plongés, avec des groupes d’amis et de musiciens dans le tumulte de la révolution culturelle. Guidés par Mr Kite et Dr Robert, Jude et Lucy sont la proie des forces qui bousculent l’époque et vont les forcer à se trouver eux-mêmes pour se retrouver l’un l’autre.
Après avoir mis sont talent visuel au service de Shakespeare avec « Titus », puis au service de la peinture avec « Frida », Julie Taymor met son talent au service de l’œuvre des Beatles. Se portant sur un magnifique scénario de Dick Clément (Les Commitments, Souris City) et de Ian La Frenais (Les commitments, Goal : Naissance d’un prodige), la réalisatrice nous offre une œuvre incroyablement riche, à l’esthétique parfaite. Julie Taymor ne filme pas une histoire sur les paroles des Beatles, elle magnifie au contraire les chansons, connues ou moins, en les intégrant dans une trame où l’amour doit lutter au milieu du tumulte d’un monde en pleine mutation. Un monde qui refuse la guerre, mais qui n’hésite pas à utiliser la violence pour imposer ses idées, un monde où l’utopie fait parfois place à la réalité sanglante des choses, une époque qui rappela au monde entier que l’amour ne doit jamais disparaître du cœur des hommes au profit de colonisations sanglantes, une époque où les mythes en devenir cottoyaient le commun des mortels pour mieux s’en inspirer.
« Across the universe » est une œuvre majeure en ce sens, qu’elle interpelle l’esprit du spectateur, par une trame aussi solide et émouvante que le furent « Love Story » et « Moulin Rouge ». C’est d’ailleurs vers ce dernier que nos pensées vont, lorsque le film se termine, car le style visuel de la réalisatrice, n’est pas sans rappeler celui de l’australien Baz Lhurman (Roméo+Juliette, Moulin rouge). Riche, harmonieux, parfois psychédélique, parfois sombre, toujours au service de l’action et porté par la musique. Impossible de ne pas être submergé par l’émotion au moment de « let it Be » dans une version gospel collant merveilleusement à l’histoire, marquante aussi l’apparition de Joe Cocker pour une version de « Come Together » qui rappelle les heures de gloire de la star, ou encore celle de Bono en Dr Robert, un gourou psychédélique renversant.
Mais bien sur, il serait particulièrement injuste de ne pas parler de la distribution principale qui peut se glorifier d’atteindre les sphères de la magnificence, tant leurs jeux respirent de crédibilité et que la beauté de leurs interprétations fait trembler le commun des mortels. La belle Evan Rachel Wood (Les disparues, King of California) transcende littéralement l’écran et offre une prestation remarquable qu’elle soit vocale ou simplement gestuelle. Associée au jeune Jim Sturgess (Las Vegas 21, Deux sœurs pour un roi) qui brille par sa présence et dont la performance vocale n’est pas sans rappeler celle d’un certain Ewan Mc Gregor dans « Moulin Rouge ». les deux comédiens forment une troupe avec les autres : Joe Anderson (Les Ruines), Dana Fuchs en copie de Janis Joplin etc… qui n’ont certainement pas à rougir de leurs prestations bien au contraire.
En conclusion « Across the Universe » est une œuvre qui confirme, si besoin en était, le talent incontournable de mise en scène de la réalisatrice Julie Taymor. Un film d’une incroyable justesse, dont la fraîcheur et l’émotion viennent submergé le spectateur. On ressort du film en ayant vu la naissance d’un chef-d’œuvre.
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