L’histoire :
Transformée en créature de la nuit, une journaliste va traquer les vampires responsables de son état.
Critique subjective :
Financé par Ghost house pictures (la société de production de Sam Raimi), Rise est le troisième long-métrage de Sebastian Gutierrez (après Judas kiss et She creature, le second étant destiné au petit écran), qui en assure l’écriture et la réalisation.
Régulièrement abordée, rarement renouvelée, la figure du vampire a tout d’une gageure. Sebastian Gutierrez va pourtant tenter l’aventure. Dans Rise, il transpose les fondamentaux édictés par Bram Stoker (miroirs, rayons solaires, pieux dans le cœur) dans le Los Angeles d’aujourd’hui. Dans ce cadre, nous sommes invités à suivre la singulière trajectoire de Sadie Blake (Lucy Liu), journaliste mordue par un vampire et qui va chercher à se venger des créatures responsables de sa métamorphose, épaulée par un policier (Michael Chiklis, solide dans un second rôle très classique). Un vampire contre les vampires. L’ensemble lorgne volontiers du côté de Blade et Underworld, on sent d’ailleurs que Gutierrez se verrait bien lancer sa propre franchise vampirique (voir le dernier plan du métrage). Si la mise en scène est plutôt convenable (malgré un penchant certain pour les faux raccords), il n’en va pas de même pour l’intrigue. Maladroit (le parallèle entre le besoin de sang et la pulsion sexuelle du vampire est mal exploité), frileux et superficiel, le traitement du sujet déçoit. C’est à ce moment que l’on se souvient que Sebastian Gutierrez écrit aussi des scripts pour autrui. On retrouve son nom derrière les scénarios de Snakes on a plane (concept sympathique mais résultat décevant), Gothika et The eye (deux titres fadasses en diable). Guère étonnant, dès lors, que l’intrigue de Rise oriente le métrage vers du fantastique grand public, certifié inoffensif.
Plus encore que l’intrigue convenue, c’est surtout le personnage principal de Rise qui déçoit. Le passage imposé d’une condition d’humain à celle de vampire (autrement dit, la naissance d’un vampire malgré lui), voilà un élément qui avait matière à nourrir un versant intimiste passionnant. Hélas, il n‘en est rien. Le film élude quasiment toute cette dimension psychologique dans la mesure où Sadie Blake accède presque immédiatement à un statut de vampire confirmé et se lance aussitôt dans sa croisade contre les suceurs de sang. Vite expédié. Et la narration non chronologique (un procédé injustifié) d’enfoncer le clou en réduisant davantage le peu d’empathie du spectateur envers le protagoniste principal. Basse teneur émotionnelle garantie (la dernière scène entre le policier et Sadie aurait pu être déchirante, ce n’est absolument pas le cas). Assez peu convaincante dans le rôle (il semblerait que l’actrice n’ait pas l’étoffe pour porter un film sur ses épaules), l’interprétation de Lucy Liu ne réhausse jamais le niveau de l’ensemble.
Verdict :
Décevant et fade, Rise se contente de nous promener en terrain connu.
Un pressage DVD de belle facture. La palette chromatique du métrage est respectée, le piqué impeccable et la compression invisible malgré les nombreuses scènes obscures (film de vampires oblige, l’action se déroule essentiellement de nuit). Du tout bon.
Des pistes 5.1 qui déploient une belle atmosphère sonore. En VO comme en VF, l’ensemble se révèle pointu et énergique, sans jamais en faire trop. Des pistes immersives et bien dosées. Version originale mieux équilibrée.
- Comparaison film / story-board (18 minutes) : Quatre brefs modules permettant d’apprécier le passage du papier à la pellicule. A réserver aux amateurs.
- Webisodes (8 minutes) : De courtes featurettes consacrées à l’élaboration du faux sang (« Sang »), aux aspects très vaguement érotiques de certaines séquences (« Scènes censurées »), aux décors du film (« Lieux de tournage ») et au travail des cascadeurs (« Cascades »).