L’histoire :
Accusé à tort de préparer un attentat terroriste, Jerry doit suivre les ordres que lui donne une mystérieuse femme au téléphone, laquelle semble pouvoir tout observer et tout contrôler.
Critique subjective :
Réalisateur prolifique (près d’un film par an depuis 2002 et beaucoup de travaux pour le petit écran), D.J. Caruso signe L’œil du mal (Eagle eye) en 2008, encore auréolé du succès d’un Paranoiak sorti l’année précédente.
Avec ce nouveau long-métrage, le réalisateur s’attaque au thriller « parano-technologique » et livre une sorte d’Ennemi d’état sur fond de Patriot act et de dérive Orwellienne. Elève appliqué, Caruso va rendre une copie soignée, sans aspérités ni folie. Bien entouré, notre homme s’appuie sur un casting solide (notamment des seconds couteaux trois étoiles : Billy Bob Thornton, Rosario Dawson et Michael Chiklis, déjà dirigé par Caruso sur plusieurs épisodes de The shield) et s’offre les services de techniciens de renom, tels le directeur photo Dariusz Wolski (The crow, Dark city, Sweeney Todd) et le compositeur Brian Tyler (Bug, John Rambo). Ne lui reste plus qu’à assurer une mise en scène calibrée au produit, alignant ainsi les inévitables gimmicks d’usage (montage très cut, plans aériens sur les villes, vues espionnes par le prisme de caméras de surveillance, etc.). Un rendu carré, pas un temps mort, mais un métrage un peu trop propre sur lui. Fort heureusement, un argument science-fictionnel viendra relever l’ensemble et le singulariser du tout venant. En convoquant ainsi le thème de l’apprenti sorcier (il est question d’une technologie mal maîtrisée), le scénario abat une carte intéressante, même s’il n’en tire pas pleinement parti.
L’autre (plutôt) bonne surprise vient de la distribution, et plus particulièrement de la tête d’affiche : Shia LaBeouf. Alors qu’il aurait pu torpiller le film, le jeune comédien tête à claques offre ici un jeu plus en retenue qui nous ferait presque oublier à quel point il peut être horripilant dans les gros navets friqués avec des robots et autres sagas d’aventures qui coulent à pic. S’il ne fait pas le poids face à certains seconds couteaux (le précis Billy Bob Thornton, le charismatique Michael « McKey » Chiklis), LaBeouf tire cependant son épingle du jeu et se montre relativement convaincant dans le rôle de Jerry, jeune homme sans histoires qui va être manipulé par une mystérieuse femme (dont il n’entendra que la voix), omnisciente et capable de tout contrôler (du portable du premier passant venu à la rame de métro). Injustement accusé de préparer un attentat terroriste (quand bien même il n’a pas écrit « Hou la menteuse ! » dans un commentaire Dailymotion, ni téléchargé des MP3 via un logiciel P2P), Jerry sera contraint de suivre les instructions, sous peine de tomber aux mains des agences gouvernementales, qui n’accordent aucun crédit à sa version des faits.
Verdict :
S’il ravira les amateurs du genre, L’œil du mal divertira aussi les spectateurs qui en sont moins férus, sans toutefois laisser un souvenir impérissable. Résultat convenable pour un métrage qui aurait pu devenir marquant avec un peu d’audace (argument SF mieux exploité et emballage moins convenu).
Des conditions de visionnage exemplaires. Format respecté, piqué optimal, master dénué de toute scorie, colorimétrie au top et compression sans coup férir. Un travail soigné qui restitue parfaitement les visuels du métrage et la photographie assez sombre de Dariusz Wolski. Du tout bon.
Là encore, l’éditeur fait dans le pressage d’excellence avec un rendu sonore de haute volée. En VO comme en VF (doublages de bonne qualité), le Dolby Digital 5.1 affiche une limpidité extrême, un tonus impressionnant et une spatialisation parfaitement gérée. Immersion auditive garantie.
- Scènes inédites (3 minutes) : Trois scènes coupées d’un intérêt très relatif.
- Virée en enfer (3 minutes) : Bref making of des principales scènes d’action.
- Fin alternative (1 minute) : Supplément intéressant qui dévoile une fin ouverte et nettement plus pessimiste que celle retenue dans le montage final.
- Bêtisier (7 minutes) : Paradoxalement le bonus le plus long de cette édition DVD. A réserver aux amateurs.
- Galerie de photos.