La jeunesse de la bête (Yajuu no seishun)

Titre Original
Yajuu no seishun
Genre
Pays
Japon (1963)
Date de sortie
lundi 7 avril 2003
Durée
87 Min
Réalisateur
Producteurs
Keinosuke Kubo
Scénaristes
Ichiro Ikeda et Tadaaki Yamazaki
Compositeur
Hajime Okumura
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
87 min
Nb Dvd
1


L'histoire

Le détective Tajima (Joe Shishido), ex-policier qui ne croit pas à la thèse du suicide de son ancien collège et ami Takeshita, retrouvé mort en compagnie d'une call Girl, mène l'enquête seul. Tajima, grâce à de spectaculaires coups d'éclats, réussit à s'introduire dans le milieu des gangs, et s'ingénie habilement à faire monter la tension entre ceux-ci, pour déclencher une guerre ouverte entre les deux organisations criminelles rivales. Sans cesse sur la corde raide, Tajima espère découvrir le meurtrier de son ami.

 

 

Critique subjective

 

Seijun Suzuki

Cinéaste culte au Japon, découvert tardivement en France, Seijun Suzuki est né en 1923. Il rentre à la grande sociéte de production Nikkatsu en 1954, pour réaliser ses premiers films dès 1956, à une époque où Kurosawa a déjà un succès qui dépasse les frontières du Japon. Suzuki, d'abord considéré comme un bon réalisateur de films commerciaux, ne tarde pas à marquer ses réalisations de son style très personnel, d'inventions constantes, alors que parallèlement se développe la nouvelle vague du cinéma japonais, emmenée par Shohei Imamura et Nagisa Oshima. Après le succès de "Détective bureau 2-3" en 1963, dans lequel Suzuki crée le personnage de Tajima, la Nakkatsu décide de donner suite aux aventures de ce détective. C'est Suzuki lui-même qui réalise donc "la jeunesse de la bête", et s'éloigne de plus en plus d'un style conventionnel par ses nouvelles expérimentations, et impose progressivement sa propre marque de fabrique. "La jeunesse de la bête" est plébiscité à sa sortie. Suzuki, par ses parodies de films de genre connaît alors un large succès en se démarquant d'un cinéma commercial. "La marque du tueur" en 1967 marque la fin de cet état de grâce, lorsque Suzuki se voit remercié par Nakkatsu, pour avoir réalisé un film soit-disant incompréhensible. Après 10 ans de silence Suzuki, le cinéaste rebelle fut redécouvert dans les années 80, alors pris comme modèle par des cinéastes comme Tarantino ou Jim Jarmush. Suzuki, tourne alors des œuvres plus personnelles. Il signe en 2001 "pistol opéra", une suite de la marque du tueur.

 

 

Un digne hommage

"La jeunesse de la bête" est le premier élément d'un coffret édité par HK video, qui réunit également "La barrière de chair" et "La marque du tueur". Ce coffret est le premier d'une série qui s'inscrit dans le cadre d'une rétrospective de l'œuvre de Suzuki dans sa période années 60, collection dirigée par le réalisateur Christophe Gans (Le pacte des loups) lui-même passionné de cinéma japonais. Les films à venir sont: "Le vagabond de Tokyo", "Histoire d'une prostituée", "Détective bureau 2-3", "Elégie de la bagarre", "Les fleurs et les vagues", "La vie d'un tatoué". 9 films qui n'ont jamais été distribués en France, et qui trouvent pour la première fois chez nous un excellent support. Une façon de réhabiliter une œuvre sombrée dans l'oubli depuis plus de  35 longues années, une éternité. La "machine à images" Suzuki est donc en marche, et avec ce premier coffret, la pièce maîtresse, comme pour ouvrir l'appétit: "La marque du tueur". Morceau de choix de ce coffret, mais surtout pièce maîtresse de toute la collection, film mythique, connu mondialement, dans lequel Tarantino puisa une partie de son inspiration. Quand on s'aperçoit que "La jeunesse de la bête" est l'élément le plus faible de l'ensemble de la collection, la relativité de cette notion prend tout son sens, la barre a donc été placée très, très haut.

 

 

Zizanie chez les yakuzas

"La jeunesse de la bête" est un film à l'intrigue complexe, menée sur un rythme effréné, où les rebondissements s'enchaînent au rythme des coups de poings et "bourre-pifs" en tous genres, dans lequel l'ex flic Tajima, interprété par Joe Shishido, l'acteur fétiche de Suzuki, joue les gros bras au sein de la mafia, en tentant de semer la zizanie entre deux gangs rivaux. Ça flingue à tout va, ça castagne, ça bastonne, ça torture, ça trahit, ça dynamite, sur une histoire béton. Les personnages qui évoluent dans cet univers sont taillés à l'emporte pièce, bruts, des stéréotypes de voyous cruels et impitoyables, de flics brutaux, comme une surenchère de clichés, à l'image des décors: hôtels de passes, bars clinquants peuplés de voyous en costards. Tout ce petit monde ne se prend pas au sérieux "tu me piques mon dialogue, crétin" ou encore "vous les caïds, vous avez tous le même scénariste" entend-on dire de la bouche même des personnages. Suzuki en fait énormément, parodie le genre qui a fait son succès. On pense à Sergio Léone et aux western spaghettis, Austin Powers, ou à la panthère rose et le délirant inspecteur Clouzot. On pourrait citer la longue série des morceaux de bravoure, la liste ne finirait pas.

 

 

Audace et innovation visuelles

Si l'on s'en tenait à cette histoire rocambolesque et à ses personnages pittoresques, "La jeunesse de la bête" serait un bon film, drôle et captivant. Mais Suzuki n'en reste pas là. Ce qui donne à ce long métrage son cachet, sa particularité, c'est l'innovation visuelle, l'audace stylistique qu'impose son réalisateur. Chaque scène est, pour Suzuki l'occasion d'une expérimentation. Dès l'ouverture, après le générique, la première scène en guise de prologue, présente la découverte de deux corps sur une image noir et blanc, monochromatique, de laquelle se détache une fleur rouge sang. Le ton est donné. C'est avec panache que les inventions formelles s'enchaînent alors, comme vers la 29ème minute, ces images d'un film de gangsters projetées en arrière plan de la scène principale, et qui met la confusion dans nos esprits. Suzuki apporte ainsi une autre dimension à la mise en scène.

 

 

Un dernier mot

"La jeunesse de la bête" est un film à découvrir, qui allie la recherche esthétique, l'innovation et le spectacle. Une œuvre qui va au-delà du simple divertissement.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


Présentée dans son format d'origine 2:35, l'image est d'une grande qualité, ayant bénéficié d'une remasterisation très efficace qui lui donne une nouvelle jeunesse. La copie utilisée devait sans doute être suffisamment détériorée pour malgré tout laisser subsister quelques reliques de son état original. En effet on note la présence de quelques tâches et griffes qui n'ont pas disparu lors des traitements ainsi que l'apparition d'une ligne verticale qui se manifeste durant quelques secondes (16'55). Mis à part ces remarques qui ne gênent en rien la projection, nous avons une image très bien définie, aux couleurs très bien rendues.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
1.0


Les films de Suzuki de cette période n'ayant jamais été distribués en France, n'ont donc pas bénéficié du doublage. Il faut donc se contenter d'une simple piste mono en japonais sous titré. Le son est très clair et dynamique, sans souffle ni crachement, mais présente une tendance à la saturation dans les aigus pour peu que l'intensité sonore présente un certain niveau.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
15 min
Boitier
Digipack


La jeunesse de la bête est le premier DVD d'un coffret qui sera suivi par trois autres. Chaque DVD est présenté dans un boîtier très fin, cartonné, s'ouvrant en trois volets, aux tons noirs, roses et bleus superbement décorés. Le boîtier déplié nous présente le film qu'il renferme, en un texte explicatif sur les deux premiers volets. Le troisième supporte le DVD dans son écrin, sérigraphié d'une image du film, qui se superpose exactement à celle imprimée sur le volet cartonné.

 

Introduction de Nicolas Saada

On trouve sur chaque disque, cette introduction, disponible ou non avant le visionnage du film, qui consiste en une courte mais dense explication de 2 à 3 minutes. Très bien faite, sur des images de quelques séquences clés, nous avons droit à quelques repères historiques, à des éléments d'analyse, N. Saada, le journaliste des "cahiers du cinéma" explique par exemple que "La jeunesse de la bête" est "un tableau peu flatteur de l'époque, une réponse aux films contemporains d'Akira Kurosawa, qui abordait des sujets similaires". Qu'il "est intéressant de noter que Suzuki réalise le film au moment où la nouvelle vague japonaise, menée par Oshima et Ymamura explose sur les écrans".

 

Filmographie Joe Shishido

 

Filmographie Seijun Suzuki

 

HK Collection

Ce sont les bandes annonces des films distribués par HK Vidéo. Parmi ces bandes annonces, notez la présence de celle de la rétrospective Suzuki, qui présente cette collection sur un montage bien réalisé qui fait défiler les menus des DVD qui la composent.

 

Perfect blue

Elégie de la bagarre

La barrière de chair

Les fleurs et les vagues

Histoire d'une prostituée

Détective bureau 2-3

Le sabre de la vengeance

Rétrospective Suzuki

 

@Internet

L'adresse du site de Metropolitain filmexport

 

Bonus caché

Il s'agit des crédit du DVD. Pour y accéder, il suffit de mettre en surbrillance le HK de HK collection sur la page des bandes annonces, grâce à la flèche bas de la télécommande, puis de valider.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Présentation du film