La marque du tueur (Koroshi No Rakuin)

Titre Original
(Koroshi No Rakuin)
Genre
Pays
Japon (1967)
Date de sortie
mercredi 9 avril 2003
Durée
87 Min
Réalisateur
Producteurs
Kaneo Iwai
Scénaristes
Seijun Suzuki, Jiki Yamatoya
Compositeur
Naozumi Yamamoto
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
87 min
Nb Dvd
1


L'histoire

Classé n°3 dans la hiérarchie des assassins professionnels, un tueur aux méthodes fantasques devient la cible de ses commanditaires après un contrat raté. Passant des bras de son épouse infidèle à ceux d'une collectionneuse d'insectes, il découvre qu'il est la proie du mythique assassin n°1 dont personne n'a jamais vu le visage…

 

 

Critique subjective

 

Seijun Suzuki

Cinéaste culte au Japon, découvert tardivement en France, Seijun Suzuki est né en 1923. Il rentre à la grande société de production Nikkatsu en 1954, pour réaliser ses premiers films dès 1956, à une époque où Kurosawa a déjà un succès qui dépasse les frontières du Japon. Suzuki, d'abord considéré comme un bon réalisateur de films commerciaux, ne tarde pas à marquer ses réalisations de son style très personnel, d'inventions constantes, alors que parallèlement se développe la nouvelle vague du cinéma japonais, emmenée par Shohei Imamura et Nagisa Oshima. Après le succès de "Détective bureau 2-3" en 1963, dans lequel Suzuki crée le personnage de Tajima, la Nakkatsu décide de donner suite aux aventures de ce détective. C'est Suzuki lui-même qui réalise donc "la jeunesse de la bête", et s'éloigne de plus en plus d'un style conventionnel par ses nouvelles expérimentations, et impose progressivement sa propre marque de fabrique. "La jeunesse de la bête" est plébiscité à sa sortie. Suzuki, par ses parodies de films de genre connaît alors un large succès en se démarquant d'un cinéma commercial. "La marque du tueur" en 1967 marque la fin de cet état de grâce, lorsque Suzuki se voit remercié par Nakkatsu, pour avoir réalisé un film soit-disant incompréhensible. " On lui reproche son style baroque et son goût de la provocation qui ne conviennent plus du tout aux exigences mercantiles des studios" explique N. Saada dans la présentation de ce film. Suzuki, frappé d'ostracisme par les majors, devient un paria, et ce n'est qu'après 10 ans de silence, que ce réalisateur rebelle fut redécouvert dans les années 80, alors pris comme modèle par des cinéastes comme Tarantino ou Jim Jarmush. Suzuki, tourne alors des œuvres plus personnelles. Il signe en 2001 "pistol opéra", une suite de "la marque du tueur".

 

Un digne hommage

" La marque du tueur" est le troisième élément et non le moindre, d'un coffret édité par HK video, qui réunit également "La barrière de chair" et "La jeunesse de la bête ". Ce coffret est le premier d'une série qui s'inscrit dans le cadre d'une rétrospective de l'œuvre de Suzuki dans sa période années 60, collection dirigée par le réalisateur Christophe Gans (Le pacte des loups) lui-même passionné de cinéma japonais. Les films à venir sont: "Le vagabond de Tokyo", "Histoire d'une prostituée", "Détective bureau 2-3", "Elégie de la bagarre", "Les fleurs et les vagues", "La vie d'un tatoué". 9 films qui n'ont jamais été distribués en France, et qui trouvent pour la première fois chez nous un excellent support. Une façon de réhabiliter une œuvre sombrée dans l'oubli depuis plus de  35 longues années, une éternité. La "machine à images" Suzuki est donc en marche, et avec ce premier coffret, la pièce maîtresse, comme pour ouvrir l'appétit: "La marque du tueur". Morceau de choix de ce coffret, mais surtout pièce maîtresse de toute la collection, film mythique, connu mondialement, dont Jim Jarmush s'est largement inspiré pour la réalisation de "Ghost dog".

 

 

Un film fou, fou, fou

Seijun Suzuki a commencé sa carrière à la Nakkatsu, spécialisée dans la production de films séries B, à vocation essentiellement commerciales, aux critères stylistiques bien définis afin de toucher de toucher un public très large. Le réalisateur avait réussi à se faire un nom au sein de cette société en imposant son style très personnel. L'accueil très favorable du public de l'époque avait permis à Suzuki de conserver sa place au sein de cette société. Profitant alors des rouages du système, ce réalisateur génial n'hésite pas, en 1967, avec la "marque du tueur" à sa lancer dans une production totalement personnelle, qui sera d'ailleurs fatale à sa carrière. On retrouve l'univers des yakuzas, où l'acteur Joe Shishido, fidèle au réalisateur, campe un tueur à gages, le tueur N°3, qui évolue au sein d'une intrigue totalement délirante, complètement décousue, à la limite de la compréhension, pied de nez aux films du même genre. Cette histoire rocambolesque est un prétexte pour Suzuki qui part en roue libre dans un délire d'images, d'inventions visuelles, bouleversant tous les codes cinématographiques. La marque du tueur est un vaste exercice de style où les personnages sont totalement décalés, où le tueur N°3 ne peut se calmer qu'en respirant l'odeur du riz qui cuit, où ce même tueur signe sa perte en loupant son contrat à cause d'un papillon, où sa petite amie accroche des oiseaux morts au rétroviseur de sa voiture. L'une des scènes fait immanquablement penser au "chien andalous" de Buñuel. L'univers filmé par Suzuki est un monde totalement irréel, monde en noir et blanc, avec une petite touche de surréalisme.

 

Un dernier mot

Incontestablement un chef-d'œuvre, "la marque du tueur" se regarde en admirant la forme, en se laissant porter par les images et les ambiances, au son d'une superbe musique jazzy.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique n&b
Format Cinéma
2.35:1


Présentée dans son format d'origine 2:35, en noir et blanc, l'image est d'une grande qualité, ayant bénéficié d'une remasterisation très efficace qui lui donne une nouvelle jeunesse. Si l'image de "La jeunesse de la bête" laissait apparaître quelques traces de vieillesse que n'avait pu éliminer la restauration, "la marque du tueur" s'en sort beaucoup mieux et c'est une image remarquable qui est proposée ici, aux superbes contrastes, à la granulosité à peine perceptible.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
1.0


Les films de Suzuki de cette période n'ayant jamais été distribués en France, n'ont donc pas bénéficié du doublage. Il faut donc se contenter d'une simple piste mono en japonais sous titré. Comme pour "la jeunesse de la bête", le son est très clair et dynamique, sans souffle ni crachement, mais présente une tendance à la saturation dans les aigus pour peu que l'intensité sonore présente un certain niveau.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Digipack


La Marque du tueur est le troisième volet d'un coffret qui sera suivi par trois autres. Chaque DVD est présenté dans un boîtier très fin, cartonné, s'ouvrant en trois volets, aux tons noirs, roses et bleus superbement décorés. Le boîtier déplié nous présente le film qu'il renferme, en un texte explicatif sur les deux premiers volets. Le troisième supporte le DVD dans son écrin, sérigraphié d'une image du film, qui se superpose exactement à celle imprimée sur le volet cartonné.

 

Introduction de Nicolas Saada

On trouve sur chaque disque, cette introduction, disponible ou non avant le visionnage du film, qui consiste en une courte mais dense explication de 2 à 3 minutes. Très bien faite, sur des images de quelques séquences clés, nous avons droit à quelques repères historiques, à des éléments d'analyse, N. Saada, le journaliste des "cahiers du cinéma" dans un premier temps revient sur les circonstance très particulières de la sortie de "la marque du tueur" qui valut la disgrâce de Suzuki, puis se lance dans un indispensable introduction qui nous permet de mieux aborder ce film qui "n'obéit à aucune règle dramatique, ni même aux canons du film policier. C'est une machine qui fonctionne comme une série d'associations libres, où chaque image en entraîne une autre, dans une pure logique formelle"

 

Seijun Suzuki, La Machine à images (15'14)

Ce bonus constitue un ajout de taille par rapport aux deux autres DVD du coffret. Il s'agit d'un  documentaire qui présente un panorama de l'œuvre de Suzuki. Commenté en français sur une multitude d'extraits de films, et entrecoupé de morceaux choisis d'une interview récente du cinéaste, on y aborde l'histoire de Suzuki durant la période où il travaillait pour la Nikkatsu, ses inspirations, le rôle de la femme dans son œuvre, la violence, l'influence de son travail sur les cinéastes actuels. Un supplément réellement intéressant qui permet en une quinzaine de minutes, de faire connaissance avec le cinéma de Suzuki, et avec le personnage lui-même.

 

Filmographie Joe Shishido

 

Filmographie Seijun Suzuki

 

HK Collection

Ce sont les bandes annonces des films distribués par HK Vidéo. Parmi ces bandes annonces, notez la présence de celle de la rétrospective Suzuki, qui présente cette collection sur un montage bien réalisé qui fait défiler les menus des DVD qui la composent.

 

Perfect blue

Elégie de la bagarre

La barrière de chair

Les fleurs et les vagues

Histoire d'une prostituée

Détective bureau 2-3

Le sabre de la vengeance

Rétrospective Suzuki

 

@Internet

L'adresse du site de Metropolitain filmexport

 

Bonus caché

Il s'agit des crédit du DVD. Pour y accéder, il suffit de mettre en surbrillance le HK de HK collection sur la page des bandes annonces, grâce à la flèche bas de la télécommande, puis de valider.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
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