La barrière de chair (Nikutai no mon)

Titre Original
Nikutai no mon
Genre
Pays
Japon (1964)
Date de sortie
samedi 12 avril 2003
Durée
87 Min
Réalisateur
Producteurs
Kaneo Iwai
Scénaristes
Goro Tanada
Compositeur
Naozumi Yamamoto
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
87 min
Nb Dvd
1


L'histoire

Au milieu des ruines d'un Japon occupé, au lendemain de la seconde guerre mondiale, une jeune fille est recueillie par un groupe de prostituées qui tentent de survivre, réunies en une petite communauté aux règles très strictes. Le groupe donne bientôt asile à un ancien soldat japonais hors la loi, qui vit de rapines. L'arrivée de cet intrus va rapidement bouleverser les habitudes des jeunes filles et éveiller chez elles des sentiments troubles.

 

 

 

Critique subjective

 

Seijun Suzuki

Cinéaste culte au Japon, découvert tardivement en France, Seijun Suzuki est né en 1923. Il rentre à la grande sociéte de production Nikkatsu en 1954, pour réaliser ses premiers films dès 1956, à une époque où Kurosawa a déjà un succès qui dépasse les frontières du Japon. Suzuki, d'abord considéré comme un bon réalisateur de films commerciaux, ne tarde pas à marquer ses réalisations de son style très personnel, d'inventions constantes, alors que parallèlement se développe la nouvelle vague du cinéma japonais, emmenée par Shohei Imamura et Nagisa Oshima. Après le succès de "Détective bureau 2-3" en 1963, dans lequel Suzuki crée le personnage de Tajima, la Nakkatsu décide de donner suite aux aventures de ce détective. C'est Suzuki lui-même qui réalise donc "la jeunesse de la bête", et s'éloigne de plus en plus d'un style conventionnel par ses nouvelles expérimentations, et impose progressivement sa propre marque de fabrique. "La jeunesse de la bête" est plébiscité à sa sortie. Suzuki, par ses parodies de films de genre connaît alors un large succès en se démarquant d'un cinéma commercial. "La marque du tueur" en 1967 marque la fin de cet état de grâce, lorsque Suzuki se voit remercié par Nakkatsu, pour avoir réalisé un film soit-disant incompréhensible. Après 10 ans de silence Suzuki, le cinéaste rebelle fut redécouvert dans les années 80, alors pris comme modèle par des cinéastes comme Tarantino ou Jim Jarmush. Suzuki, tourne alors des œuvres plus personnelles. Il signe en 2001 "pistol opéra", une suite de la marque du tueur.

 

A la découverte d'un génie méconnu

" La barrière de chair", adapté du roman de Taijiro Tamura, est le premier élément d'un coffret édité par HK video, qui réunit également " La jeunesse de la bête " et "La marque du tueur". Ce coffret est le premier d'une série qui s'inscrit dans le cadre d'une rétrospective de l'œuvre de Suzuki dans sa période années 60, collection dirigée par le réalisateur Christophe Gans (Le pacte des loups) lui-même passionné de cinéma japonais. Les films à venir sont: "Le vagabond de Tokyo", "Histoire d'une prostitué", "Détective bureau 2-3", "Elégie de la bagarre", "Les fleurs et les vagues", "La vie d'un tatoué". 9 films qui n'ont jamais été distribués en France, et qui trouvent pour la première fois chez nous un excellent support. Une façon de réhabiliter une œuvre sombrée dans l'oubli depuis plus de  35 longues années, une éternité. La "machine à images" Suzuki est donc en marche, et avec ce premier coffret, la pièce maîtresse, comme pour ouvrir l'appétit: "La marque du tueur". Morceau de choix de ce coffret, mais surtout pièce maîtresse de toute la collection, film mythique, connu mondialement, dans lequel Tarantino puisa une partie de son inspiration. Quand on s'aperçoit que "La jeunesse de la bête" est l'élément le plus faible de l'ensemble de la collection, la relativité de cette notion prend tout son sens, la barre a donc été placée très, très haut.

 

Un brûlot antiaméricain

Au lendemain de la seconde guerre mondiale le Japon subit les conséquences de la défaite. Occupé par l'armée américaine, ce pays n'est plus qu'un champ de ruines. "Après guerre, Tokyo c'était la jungle, bouffer ou être bouffé, une lutte pour la vie" entend-on dès les premières scènes, en guise de prologue après un générique illustré de dessins montrant des corps décharnés, mutilés, sur fond de guerre. Le décor est donc planté, est c'est un pays occupé que Suzuki dépeint, en proie à la plus grande confusion, livré aux gangs et à la prostitution, où la police militaire fonctionne main dans la main avec la mafia. C'est un groupe de prostituées qui symbolise la résistance, érigées en petite communauté aux règles strictes, et qui choisissent de se vendre afin de pouvoir survivre. "Le corps de ces prostituées, c'est évidemment l'intégrité bafouée du Japon".

 

Le style Suzuki

Il y a toujours énormément de choses à découvrir au travers des films de Suzuki, et la "barrière de chair", se distingue des deux autres opus du coffret dans le sens où le réalisateur compose cette fois en étroite relation avec une histoire qui n'est plus anecdotique ni un prétexte comme dans "La marque du tueur" ou "La jeunesse de la bête". On y retrouve le style le Suzuki, et ses audaces visuelles, surimpressions d'images, projecteurs, miroirs, exploitations des couleurs primaires qui caractérisent symboliquement chacune des jeunes filles. Miyo, la révoltée et chef du groupe est habillée en rouge, tandis que le vert est la couleur de Maya, la sentimentale, dernière recrue du groupe, avec sa quête d'humanité.

 

Un dernier mot

Ce film présente un autre aspect du cinéma de Suzuki. Loin de l'univers des yakuzas de "la jeunesse de la bête", "la marque de chair" est une œuvre beaucoup plus sombre, une autre facette de ce remarquable réalisateur.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


Présentée dans son format d'origine 2:35, l'image est d'une grande qualité, ayant bénéficié d'une remasterisation très efficace qui lui donne une nouvelle jeunesse. Le résultat est surprenant, quand on pense que le film fut tourné en 1964. L'image est bien contrastée et offre un bon rendu des couleurs. Le grain est à peine perceptible.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
1.0


Les films de Suzuki de cette période n'ayant jamais été distribués en France, n'ont donc pas bénéficié du doublage. Il faut donc se contenter d'une simple piste mono en japonais sous titré. Le son est très clair et dynamique, sans souffle ni crachement, mais présente une tendance à la saturation dans les aigus pour peu que l'intensité sonore présente un certain niveau, à l'image des autres DVD de ce coffret.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
15 min
Boitier
Digipack


"La barrière de chair" est issu d'un coffret qui sera suivi par trois autres. Chaque DVD est présenté dans un boîtier très fin, cartonné, s'ouvrant en trois volets, aux tons noirs, roses et bleus superbement décorés. Le boîtier déplié nous présente le film qu'il renferme, en un texte explicatif sur les deux premiers volets. Le troisième supporte le DVD dans son écrin, sérigraphié d'une image du film, qui se superpose exactement à celle imprimée sur le volet cartonné.

 

Introduction de Nicolas Saada

On trouve sur chaque disque, cette introduction, disponible ou non avant le visionnage du film, qui consiste en une courte mais dense explication de 2 à 3 minutes. Très bien faite, sur des images de quelques séquences clés, nous avons droit à quelques repères historiques, à des éléments d'analyse, N. Saada, le journaliste des "cahiers du cinéma" conclut par: "La barrière de chair résume toutes les contradictions du cinéma japonais, tiraillé entre la tradition classique et la modernité. Suzuki n'éprouve jamais le besoin de choisir entre le réalisme et la civilisation. C'est dans l'agencement de ces contraires que se cache la clé de son cinéma, dont la barrière de chair est un des plus brillants exemples. Suzuki, qui s'est toujours défendu de toute influence, a pourtant retenu les leçons de Luis Bunuel, en imposant un surréalisme à visage humain qui lui vaudra autant de haine que d'admiration."

 

Filmographie Seijun Suzuki

 

HK Collection

Ce sont les bandes annonces des films distribués par HK Vidéo. Parmi ces bandes annonces, notez la présence de celle de la rétrospective Suzuki, qui présente cette collection sur un montage bien réalisé qui fait défiler les menus des DVD qui la composent.

 

Perfect blue

Elégie de la bagarre

La barrière de chair

Les fleurs et les vagues

Histoire d'une prostituée

Détective bureau 2-3

Le sabre de la vengeance

Rétrospective Suzuki

 

@Internet

L'adresse du site de Metropolitain filmexport

 

Bonus caché

Il s'agit des crédit du DVD. Pour y accéder, il suffit de mettre en surbrillance le HK de HK collection sur la page des bandes annonces, grâce à la flèche bas de la télécommande, puis de valider.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
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Multi-angle
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Bonus Cachés
Court Metrage
Présentation du film