Le Film
Critique de José Evrard
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
115 min
Nb Dvd
2
Synopsis
1953, New York.
Intellectuel et drogué, Bill Lee gagne sa vie en tuant des cafards. Il voudrait abandonner la drogue dont Joan, sa femme, ne peut plus se passer puisqu'elle se défonce même à l'insecticide. Ses amis Hank et Martin le poussent à écrire mais il est victime d'hallucinations mais il ne parvient pas à écrire : une étrange créature, le mugwump, lui dicte son comportement, le poussant à déjouer un mystérieux complot, à rédiger d’étranges rapports ou à se méfier de sa femme. Après l’avoir tué accidentellement, il s’enfuit en Afrique du Nord.
Critique subjective
« Je me suis éveillé de la Maladie, à l'âge de quarante-cinq ans, sain d'esprit et relativement de corps, si j'excepte un foie affaibli et ce masque de chair d'emprunt que portent tous ceux qui ont survécu au Mal... La plupart des survivants ne se souviennent pas du délire dans tous ses détails. Il semble que j'aie enregistré mes impressions s;ur ce mal et son délire, mais je n'ai quére spuvenir d’ avoir rédigé les notes que l'on a publiées en langue anglaise sous le litre « Naked lunch » (Le festin nu). C'est Jack Kerouac qui m'a suggéré ce titre, et je n'en ai compris la signification que très récemment, après ma guérison. Il a exactement le sens de ses termes : le festin NU cet instant pétrifié et glacé où chacun peut voir ce qui est piqué au bout de chaque fourchette »
(Extrait de l’ introduction du « Festin nu » de William S. Burroughs) i
Genèse d’une oeuvre majeure
Du 1989, Cronenberq écrit le scénario inspiré du roman de William Burroughs, l’un des papes de la Beat Generation.Bit rroughs, l'un des papes de la Beat Generation.Contrairement à ce que l'on peut penser, Le Festin Nu n'est pas une adaptation littérale mais, bien une fusion du monde de Cronenberq avec l'univers de Burroughs. C'est en fait une métaphore des affres de la création : le film parle du danger de l.' art, de la puissance d'un esprit tenu en otage par des forces maléfiques et extraordinaires. Ecrire est un danger selon le personnage de bill dans le film. Le danger est de se faire déposséder cul son esprit, de sa paît de génie. L'imagination est alors comparée à une maladie, à un virus.
Du Cronenberg viscéral
De plus, selon Cronenberq, l'art est une arme parlante (il avait déjà exploité cette idée dans VIDEODROME, avec la main revolver). Il est donc assez symptomatique de voir Bill échanger son revolver – avec lequel il a tué sa femme- ccontre une machine à écrire avec lequel il écrira son chef d’œuvre. Ce dernier n'aurait jamais vu le jour saris ce meurtre et ,sans la déchéance qui s'ensuivit. Ce meurtre est donc en quelque sorte l'instant initial de la vie de Lee – et celle de Burroughs par la même occasion ? Adapté du roman réputé inadaptable de William Burroughs, Le Festin nu présente, comme son livre source, de nombreuses similitudes avec la vie de l'écrivain américain. Ainsi Bill Lee, le personnage de Peter Weller , est-il nommé du pseudonyme prit par Burroughs pour publier son premier roman, Junky, en 1953. Drogué comme l'écrivain, il tue accidentellement sa femme en jouant à Guillaume Tell comme Burroughs le fit. Parmi les autres similitudes, à noter celle frappante entre l'Interzone où se perd Bill Lee et l'International Zone de Tanger où Burroughs a écrit Le Festin nu en 1959. Enfin, Kiki, incarné par Joseph Scoren, est nommé selon un jeune homme avec lequel le romancier a eu une liaison pendant son séjour à Tanger.
L’appropriation d’une oeuvre
L’univers si particulier du FESTIN NU tient aussi. (voire surtout) aux effets spéciaux, et notamment le bestiaire imaginaire et délirant qui entoure Bill Lee, est l'oeuvre de Chris Wallas, un spécialiste du genre qui avait déjà travaillé sur Scanners et La Mouche de Cronenberg, ainsi que sur et Le retour du Jedi. Originellement, Le Festin nu devait être en partie tourné à Tanger, sur les lieux même de l'action, là où William Burroughs avait écrit son roman. Mais les craintes suscités par la Guerre du Golfe de 1991 ont obligé les équipes à rester au Canada. Deux immenses plateaux ont été créés pour transposer l'atmosphère de la ville marocaine. Un immense tableau a également été peint et collé à la fenêtre de la chambre de Bill Lee, pour figurer le paysage. Les amateurs de William Burroughs ne doivent surtout pas s’attendre à une adaptation fidèle du chef d’oeuvre paru en 1959. New York, 1953.Pour David Cronenberg, il s’agissait d’une matrice lui permettant de signer son propre chef d’Œuvre (à l’image de son travail sur l’adaptation de Crash). Le metteur en scène canadien y traite ses thèmes favoris : différents niveaux de perception de la réalité, interrogations sur le corps humain, métaphores physiologiques de la dépression, etc
Un dernier mot
Ceux qui recherchent une adaptation fidèle du roman de Burroughs crieront au scandale. Ceux qui seront charmés par ce film étrange et inquiétant crieront au génie. C'est ainsi.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
L’image est très colorée et les tons chairs sont bien respectés même si parfois ils on tendance à virer sur le rouge. Les textures des cafards est idéalement rendu et donne la chair de cafard rien qu’à les regarder en gros plan.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Une piste Stéréo sans génie qui assure l’essentiel. Les dialogues sont clairs et bien retranscrits. La piste Française a une nette tendance à les mettre en avant. En commutation prologic, de temps à autre un effet survient. Les chefs-d’œuvre n’ont-ils pas droit à une remasterisation ?
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
75 min
Boitier
Amaray
Menu et interactivité
Le menu est animé et constitué d’images du film avec en fond musical la partition au saxo de Howard Shore. Cohérent avec l’imagerie du film.
Bonus
DVD 1
• Le commentaire audio du réalisateur : LE réalisateur se livre littéralement à un commentaire de texte où il analyse les images au fur et à mesure de leur relecture en nous expliquant ses choix et sa vision de l’œuvre de Burroughs. Tout au long de ce commentaire, on a vraiment l’impression d’entendre un grand monsieur…quelque peu inquiétant parfois.
DVD 2
• David Cronenberg : La carrière du cinéaste avec des témoignages, extraits de films... (58 min)
• L'interview de Serge Grunberg, journaliste spécialiste de Cronenberg : Il nous explioque surtout les liens existant entre le livre et le film. Il n’y a pas moins de 180 points de comparaison entre le livre et la biographie de Burroughs.
• L'interview de Howard Shore Le musicien attitré de Cronenberq parle de leur collaboration : Entretien avec Howard Shore et David Cronenberg animé par Serage Grunbergqui s’est déroulé au Virgin Megastore lors de la sortie du livre de Serge Grunberg sur David Cronenberg.
• Filmographie : Retrouvez la filmographie de David Cronenberg
• Bandes annonces :
Un dernier mot sur les bonus
David Cronenberg est un cinéaste iconoclaste. Réunir des bonus n’a donc pas du être facile. Merci pour l’effort fourni. Ce film méritait vraiment une édition digne de ce nom.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage