Spider

Genre
Pays
Canada (2002)
Date de sortie
jeudi 4 septembre 2003
Durée
98 Min
Réalisateur
Producteurs
David Cronenberg, Catherine Bailey, Samuel Hadida
Scénaristes
Patrick Mc Grath
Compositeur
Howard Shore
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Sélection officielle du festival de Cannes 2002.
Avertissement : Film interdit en salle aux moins de 12 ans.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Robert Kalophtalmos
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
98 min
Nb Dvd
2


Un certain Mr Cleg (Ralph Fiennes) débarque un matin nuageux dans une pension pour ex aliénés du East End de Londres, gérée de main de fer par Madame Wilkinson (Lynn Redgrave / Miranda Richardson). Il prend alors possession de sa chambre et commence à griffoner ce qui ressemble à un journal intime, essayant de se remémorer le puzzle que sont les souvenirs de sa jeunesse, quand sa mère (Miranda Richardson) l'appelait 'Spider' (Bradley Hall). S'il est proche d'elle, son père Bill (Gabriel Byrre) par contre est son ennemi juré, complexe d'oedipe oblige; il traine dans les pubs plutôt que de rentrer à la maison, les disputes y étant monnaie courrante. C'est alors que Spider se remémore une certaine Yvonne (Miranda Richardson), une prostituée avec qui il lui semble que son père trompait sa mère...

Tout d'abord mesdames et mesdemoiselles, soyez rassurées, il n'y a dans ce film aucune araignée.
Ceci étant dit, passons à la suite :)


Comme à son habitude depuis Le Festin Nu, Cronenberg adapte ici une nouvelle fois un livre (ici la nouvelle éponyme de Patrick Mc Grath, aussi scénariste du projet). Par contre il n'y a ici rien de "fantastique" comme on le trouve dans chacun de ses films auparavant (le prochain, Painkillers, sera un film de science fiction), il s'agit "simplement" d'une histoire de schizophrène qui pourrait réellement arriver. Plutôt que de vouloir faire un traité sur la schizophrénie en prenant de la distance avec le personnage, Cronenberg a voulu, comme il le précise dans le commentaire, que le spectateur soit immergé par le personnage, qu'il se sente lui le temps du film. C'est pour cela que le film adopte le rythme extrèmement lent de Spider et que l'expressionnisme est le ton employé, afin que chaque détail de l'image retranscrive métaphoriquement son état psychologique. Ainsi, les rues dans lesquels l'action évolue sont toujours complètement vides. L'instrospectoin que Spider fait en lui est elle aussi extrèmement codée; on peut trouver 3 niveaux de souvenirs : les souvenirs réels où Spider enfant apparait, les souvenirs modifiés où Spider enfant apparait mais où l'action n'est pas réellement retranscrite, et pour terminer les souvenirs complètement inventés, ceux où il n'apparait qu'adulte.

La prestation des acteurs est exceptionnelle. Ralph Fiennes campe à merveille ce schizophrène obsédé par son besoin de retrouver des racines après tant de temps passés à l'asile, marmonnant plus que parlant, ne pouvant quasiment pas communiquer, le regard fuyant. Gabriel Byrne brille aussi par son interprétation compliquée d'un père irréel, issu tout droit des souvenirs torturés de Spider. Mais la palme de l'actrice d'exception revient ici à Miranda Richardson qui joue ici 3 rôles complètement différents, et contrairement à certains acteurs qui jouent plusieurs rôles dans un film pour montrer qu'ils peuvent jouer plusieurs registres, c'est ici le scénario qui l'impose.

La réalisation et le scénario ne sont pas en reste, et la photographie de Peter Suschitzky (qui collabore sur tous les films de Cronenberg depuis Faux Semblants) est tout simplement superbe, les tons et ambiances sont aussi sombres et lugubres que les pensées de Spider. Enfin, le film ouvre sur un morceau mélancolique et très maternel de l'époque "élysabethienne", joué par une quadragénère, annonçant les douces pensées de Spider concernant sa mère. Puis comme toujours Howard Shore (le musicien attitré du réalisateur depuis Rage et qui a recu un oscar pour la musique du Seigneur des Anneaux) orne les images d'une bande son du tenant du titre d'introduction, renforçant encore le poids de l'image.

Proposé à Cannes en 2002, le film est à placer parmis les meilleurs d'un Cronenberg qui laisse un temps de côté ses thèmes traditionnels comme la technologie et la biologie pour se concentrer sur la conscience et la psychologie humaine. Si vous ne l'avez pas encore vu, ce DVD est l'occation révée de découvrir ce chef d'oeuvre.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.77:1
Comme il est décrit au dessus, la photo est superbe. Le master lui aussi, cependant, la compression n'est malheureusement pas des meilleures et de nombreux applats apparaissent dans les recoins les plus sombres et sur les murs moisis. Dommage, surtout que l'édition est proposée sur 2 DVD. Ils ne sont malgrès tout pas flagrants et ne gènent pas la vision et l'immersion du spectateur.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
5.1
Anglais
5.1
Anglais
5.1
En DTS ou en 5.1 le son est merveilleusement bien étalonné. Le DTS offre un peu moins de répit aux enceintes surround que le mixage 5.1 mais dans l'ensemble les 2 versions se valent. Les voix sont parfaitement bien positionnées et l'ambiance sonore épouse exactement les images sombres des souvenirs d'un Spider schizophrène.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray


Les menus sont animés et très propres, simples à utiliser, et certaines transitions sont animées.
Mais la force de cette édition réside dans les bonus :
DVD 1
* Le commentaire audio de Cronenberg (VOSTF) est sans aucun doute le plus interressant d'entre eux; il y explique dans le moindre détail le pourquoi du comment de chacun des plans importants du film, ainsi les nombreux aspects métaphoriques du scénario, en n'oubliant pas de féliciter son équipe (scénaristes, directeur photo, acteurs) pour lesquels il semble avoir beaucoup d'estime.
* Autour du film est constitué d'inteviews de l'équipe (Cronenberg, Ralf Fiennes, Gabriel Byrne, Miranda Richardson, etc.) sont aussi interressant pour avoir plusieurs points de vue sur le film (on y apprend notamment que Cronenberg a eu du mal à récolter de l'argent au début, etc). Cependant, il ressemble beaucoup aux interviews promotionnels américains. Tout le monde apprécie tout le monde, et a été heureux de faire ce film. Même si ça parait vrai, ce genre de publireportage a tendance à décrédibiliser l'ensemble. Attention, cette partie est en VO non sous titrée, ce qui semble bizzare au vu du reste. Un oubli peut être ? Des délais à respecter ? Quoi qu'il en soit, cette partie ne sera pas pour les non anglophones. Dommage.
* On trouve aussi les classiques filmographies du réalisateur et des acteurs, des bandes annonce (Spider, Bienvenue à Collinwood, d'Intacto et de True Romance, toutes VOSTF, certaines avec le choix d'une VF), ainsi qu'un lien internet vers le site français du film et vers celui de l'éditeur.

DVD 2
* le court métrage Camera de David Cronenberg où un vieil acteur raconte l'histoire de ces enfants qui ont trouvé une caméra 32mm dans la rue
* La masterclass de David Cronenberg organisée par la FNAC et Studio Magazine et enregistrée à Cannes en 2002 est un interview en public à l'occasion de la sortie du film. Les questions posées sont assez "banales" et les plus pertinentes ont déjà trouvé réponse dans le commentaire audio.
* L'analyse de la scène du meurtre de la mère de Spider est elle aussi très redondante avec le commentaire audio, à la différence près qu'on voit les images de ce qui est dit. Vraiment dommage.
* On trouve aussi les bandes annonces des principaux films de Cronenberg : Spider, ExistenZ, Crash, M. Butterlfy, Le Festin Nu, Faux Semblants, Dead Zone, Chromosome 3, Rage, Frissons. Le bonheur pour les fans.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Master Class du réalisateur