L’histoire :
Kidnappés, des jeunes gens sont ensuite séquestrés dans un ranch isolé où deux péquenots veulent les mater avant de les vendre.
Critique subjective :
Impulsée par Saw (2004) et les deux Hostel (2005 et 2007), la vague du torture porn (ou cinéma gorno), sous-genre de l’horreur gore caractérisé par une monstration complaisante de la torture, n’a toujours pas fini de déferler. Partie, n’en déplaise à certains, de trois œuvres sincères (Saw est un vibrant hommage à tout un pan du cinéma de genre, les Hostel constituent un formidable pamphlet contre les dangers d’une mondialisation décomplexée), la mode n’en a pas moins enfanté une multitude de succédanés aux velléités purement mercantiles (la demande existe, il y a donc du pognon à rafler …). A noter que Saw, ne serait-ce que par ses nombreuses suites officielles (pas moins de six séquelles à ce jour), a été davantage décliné que le diptyque d’Eli Roth.
Bastion de la copie bas de gamme, le marché DTV a été particulièrement inondé (ou plutôt pollué) par des ersatz des deux franchises, des titres affichant, peu ou prou, la même stratégie racoleuse : s’autoproclamer « œuvre la plus extrême de la galaxie » et présenter des visuels promotionnels pseudo-trash où une victime à moitié nue ressemble à un morceau de bidoche attendant son débitage à l’abattoir. Constat implacable : au sein de cette flopée de titres cinéma et vidéo (dans laquelle nous inclurons volontiers les suites de Saw), aucun n’arrive à la cheville des trois œuvres d’origine.
DTV écrit, produit et réalisé par Jeremy Benson (dont c’est le troisième long-métrage), Live animals vient donc grossir les rangs d’un marché déjà bien engorgé. Produit bassement opportuniste, le métrage, qui nous narre le calvaire de jeunes gens séquestrés comme des chevaux (!) et matés avant d’être vendus, lorgne ainsi lourdement du côté des Hostel mais n’oublie pas de ménager un petit rebondissement qui renvoie irrémédiablement au twist final du premier Saw. Le compte y est. Laborieux huis clos, Live animals présente un script qui pourrait bien remporter la médaille d’or du surplace. Cheap, le métrage est tourné avec un caméscope GiFi, filmé avec les pieds et pourvu d’une interprétation catastrophique. On flirte dangereusement avec le Z. A noter que le titre ne traumatisera pas quiconque regarde autre chose que Plus belle la vie, et encore …
Verdict :
A l’arrivée, Live animals s’impose comme l’un des plus honteux rejetons de la vague du torture porn. A fuir.
Un grain numérique respecté. Tourné en « DV du pauvre », le métrage affiche des visuels imprécis et pétris d’artefacts numériques … que l’on retrouve donc à l’écran avec un pressage DVD qui respecte ainsi les choix artistiques du réalisateur. Le rendu global est donc particulièrement hideux, mais l’éditeur ne saurait en être blâmé.
Quatre pistes avec un choix offert entre le 2.0 et le 5.1 sur la version originale et la version française. Curieusement, les pistes 2.0, très frontales, s’en sortent beaucoup mieux que leurs homologues plus prestigieuses, collant davantage à l’identité du film. Le 5.1, avec son rendu beaucoup plus artificiel, nous orientera encore plus vers l’autre format.